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L'affaire Nicolas le Floch

Titel: L'affaire Nicolas le Floch Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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constatations que le testament, lui aussi, est contrefait et dressé en dehors des règles, alors les deux papiers pouvaient se retourner d'autant plus facilement contre moi et m'écraser de leur fausseté.
    — Vous signifiez par là, demanda Le Noir, que le message de Mme de Lastérieux et son testament constituent autant de faux destinés à vous accuser ?
    — C'est exactement cela, monsieur. Il appert aussi des recherches du docteur Semacgus au Jardin du roi qu'un tiroir contenant une épice des Îles appelée piment bouc avait été vidé de son contenu par un visiteur peu avant le meurtre de Julie de Lastérieux. Or, celui-ci, M. du Maine-Giraud, habitait rue Saint-Julien-le-Pauvre un meuble appartenant à M. Balbastre, l'une des parties du drame en question. Nos découvertes furent sans doute elles-mêmes découvertes et ce jeune homme a été assassiné dans une simulation atroce de suicide. Deux suspects semblent impliqués dans ce crime. L'un, déguisé en capucin, a quitté le logis sous la forme d'un jeune homme, l'autre, dans lequel fut reconnu Balbastre, se présenta dans le meublé et en ressortit quelque temps après pour se réfugier à l'hôtel de...
    Sartine lui jeta un coup d'œil impérieux qui lui fit mourir le nom attendu dans sa bouche.
    — ... d'un puissant en place. Sachez encore, messieurs, qu'on découvrit chez l'organiste de Notre-Dame des souliers et une robe de capucin maculés de sang. Enfin, les fameuses bottes m'appartenant dont on avait perdu la trace rue de Verneuil réapparurent, elles, par miracle, dans la chambrette de la rue Saint-Julien-le-Pauvre.
    Les trois magistrats se regardèrent. Ils paraissaient consternés par la tournure que prenait la présentation des faits par Nicolas.
    — Le triste honneur m'échut d'être parmi ceux qui entourèrent Sa Majesté le feu roi dans sa dernière maladie, poursuivit celui-ci. Peu avant sa mort, il me confia une nouvelle mission. Je fus envoyé porter une boîte contenant des pierres et un document à Mme du Barry à l'abbaye de Pont-aux-Dames. Cet objet, tout d'abord conservé rue Montmartre à l'hôtel de Noblecourt, on tenta, messieurs, de me le dérober et je compris pourquoi, lors de mon voyage en Angleterre, mes clefs m'avaient été volées. D'une part, cela expliquait le message étrange qui nous conduisit à faire draguer la Seine au Pont-Royal pour y retrouver une boîte à bijoux vide et, d'autre part, qu'un étranger ait pu pénétrer jusqu'à mes appartements rue Montmartre. Dans le premier cas, on souhaitait d'une part faire accroire que je m'étais débarrassé des clefs du logis de Mme de Lastérieux et, de l'autre, on tentait de divertir le dépôt sacré de notre maître mourant.
    — Cela devient un conte dont la crédibilité s'effiloche au fil de vos propos, monsieur, dit le lieutenant criminel en hochant la tête.
    — Vous serez encore bien plus surpris, monsieur, de la suite des choses, répondit Nicolas. Attaqué sur la route de Meaux, je ne dois la vie qu'aux précautions de l'inspecteur Bourdeau, qui tue mon agresseur. Il s'agit de Cadilhac, escroc de basse tenue et homme de main de l'ex-commissaire Camusot. Il détient un papier avec l'adresse de ce dernier dans le revers de son habit. Je vous passe la surprise de la comtesse du Barry devant le coffret vide rempli de cailloux et de la Gazette de France . C'est le roi lui-même, messieurs, notre nouveau roi qui me révèle la précaution prise par son aïeul. Je fus en quelque sorte le lièvre courant devant les lévriers. Sa Majesté était en possession des diamants et du document.
    — Et comment tout cela va-t-il finir ? dit M. Le Noir.
    — Un piège a été tendu pour faire croire à la puissance qui souhaitait récupérer l'envoi du roi qu'elle avait été trompée par son émissaire Cadilhac. Un faux chantage monté et une embûche organisée au palais des Thermes ont permis d'arrêter trois suspects : le commissaire Camusot, Friedrich von Müvala et un jeune homme inconnu qui jusqu'ici refuse obstinément de donner son identité.
    — Des preuves, monsieur, des preuves ! cria Sartine penché vers le commissaire.
    — Je vais m'efforcer de vous donner satisfaction. Au préalable il vous faudra entendre des témoins dont les propos recouperont mon raisonnement sur cette affaire. Ensuite, j'interrogerai les suspects et, avec l'aide de Dieu, je tenterai de vous convaincre de leur culpabilité et de leur faire reconnaître leurs

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