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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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et se sente solitaire !
    M me  de Sommières effleura l’une des meurtrissures du cou :
    — Est-ce lui qui vous a infligé cela ?
    — Il ne se possédait plus. J’ai cru qu’il allait me tuer. Il était furieux de ce qu’il appelait ma trahison. Il a ajouté qu’il ferait ce qu’il fallait pour que je ne revoie jamais Salima…
    — Elle vous est chère à ce point ?
    — Elle est ma fille !
    La marquise « encaissa » bien. La nouvelle était pourtant de taille !
    — Comment est-ce possible ? s’enquit-elle dans un souffle.
    — Oh, c’est banal ! Je n’avais pas encore épousé Fouad et je séjournais souvent ici. J’ai aimé Ismaïl, le fils d’Ibrahim Bey, et il m’a aimée. Un amour comme on n’en rencontre qu’un dans son existence et qui tout de suite s’est imposé à nous… d’une façon tellement naturelle ! Jamais je n’ai vu un homme aussi beau… ni aussi tendre !
    — Pourquoi ne vous êtes-vous pas mariés ?
    — La classique histoire ! soupira Shakiar en haussant les épaules. Nos familles se haïssaient ! Quand Salima s’est annoncée, nous avons voulu fuir ensemble. C’est alors qu’Ismaïl s’est noyé dans le Nil… ou qu’on l’a noyé ! acheva-t-elle avec un petit rire infiniment triste.
    — Et vous n’avez pas su… qui ?
    — Je n’ai jamais voulu le savoir. Il n’était plus sur la terre, rien n’avait d’importance. Au début, j’ai songé à le suivre mais pas longtemps ! Il y avait l’enfant que j’attendais et je voulais que ce vivant témoignage voie le jour. Je me suis confiée à ma tante Farida. Elle était veuve, riche et indépendante : elle m’a emmenée à Alexandrie où vivaient certains de ses amis : les Hayoun. Un adorable couple auquel il ne manquait qu’un enfant. Ils ont adopté Salima et, grâce à eux, j’ai pu voir ma fille grandir et devenir la belle jeune fille de maintenant, et il coule de source qu’ils sont restés mes amis les plus chers jusqu’à leur mort. Lui était armateur, elle était anglaise. C’est la raison pour laquelle Salima a fait ses études en Angleterre et aussi en France.
    — Mais… Ibrahim Bey ? Comment savait-il ce qu’elle était par rapport à lui ?
    — Parce que Omar Ali Hayoun est allé le lui apprendre. Il le connaissait et n’ignorait pas la profondeur de la blessure que lui avait laissée la mort de son fils. Il souhaitait y apporter un peu d’adoucissement. Ce qui, je crois, a été le cas…
    — Et il n’a jamais su que vous étiez sa mère ?
    — Non, bien sûr ! Hayoun ne lui a dit qu’une semi-vérité en faisant de Salima la fille de sa jeune belle-sœur morte en la mettant au monde. Ce que ses yeux extraordinaires accréditaient ! Maintenant, les Hayoun sont morts tous les deux dans un accident d’auto il y a sept ou huit ans… et il était normal que je m’occupe de leur « fille »… Vous devinez sans peine avec quelle joie… Jusqu’à ces jours derniers… Par tous les dieux ! Où ce démon d’Ali a-t-il pu l’emmener ?
    Un ange passa, puis M me  de Sommières remarqua :
    — Puisque vous y revenez, sait-il ce que Salima est pour vous ?
    Shakiar se leva et fit quelques pas vers le jardin ensoleillé :
    — Oui ! Et c’est moi qui le lui ai appris quand il m’a annoncé qu’il voulait en faire sa femme. Je pensais sottement qu’il reculerait devant l’idée d’épouser sa nièce ! J’avais oublié ce qu’il m’avait lancé à la figure…
    — Quoi donc ?
    — Que les pharaons, nos ancêtres, mettaient leurs propres sœurs dans leur lit et que cette circonstance ne la rendait que plus désirable, puisque au sang très noble et très ancien d’Ibrahim Bey se mêlait le nôtre ! Salima n’en était que plus digne de devenir princesse Assouari… Et voilà où nous en sommes !
    D’un geste machinal, Shakiar replaça l’écharpe autour de son cou meurtri et revint vers sa visiteuse qui se releva devant elle d’un mouvement automatique, atterrée par ce qu’elle venait d’entendre. Avec un soupir, la princesse reprit :
    — Vous comprenez à présent que je ne peux demander à Salima de témoigner ? Puisque je ne dois plus la revoir. Je n’ai même aucune idée de l’endroit où on la retient et mon unique consolation est de savoir qu’elle est sans doute saine et sauve… À moins que…
    Devant la frayeur soudaine

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