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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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première fois que je viens dans ce beau pays et il m’a proposé de me guider pour visiter les sites les plus importants. Aller au Caire et en repartir sans avoir rien vu serait plus que dommage, non ?
    — C’est un peu facile, comme défense ?
    — Défense contre quoi ? s’insurgea Lassalle. D’abord l’accusation de vol ne tient pas dans de telles circonstances – un avocat vous le dirait ! –, et venant de la princesse Shakiar, c’est tout bonnement délirant. Cette femme est folle !
    — Prenez garde à vos paroles ! grogna Keitoun. Elle appartient à la famille royale et…
    — … et le prince Morosini au Gotha européen. Voulez-vous que je vous le fasse dire par l’ambassadeur de France ? Je le connais personnellement…
    — … ou mieux encore, renchérit Adalbert, par le Superintendant Warren de Scotland Yard qui est de nos amis ? Demandez-lui donc ce qu’il pense de votre petite histoire…
    Cette fois, le coup porta. D’autant plus qu’à cet instant le colonel Sargent, botté et un stick sous le bras, effectuait une entrée d’habitué. Or, il avait entendu la réplique d’Adalbert :
    — Et moi, je le connais encore mieux : c’est mon beau-frère. Ravi de vous revoir, Messieurs ! continua-t-il en tendant une main cordiale à chacun des deux hommes. Quoique le lieu ne me paraisse guère adéquat. Est-il indiscret de vous demander la raison de votre présence ?
    — On nous a arrêtés sous l’inculpation du vol de ce bijou, répondit Adalbert en désignant le collier qui décorait à nouveau le sous-main et dont le colonel s’empara.
    — C’est idiot ! Pourquoi auriez-vous volé un faux ? Il se trouve que je m’y connais un brin, expliqua-t-il avec un bon sourire à l’adresse de l’Égyptien qui, ne sachant trop quelle contenance prendre après l’avoir salué, avait abandonné ses pistaches au profit du narghilé qu’il tétait d’un air absent dont il espérait qu’il lui donnerait l’apparence d’une profonde réflexion.
    Sargent revint à la charge :
    — Qu’en dites-vous, capitaine ?
    — Rien. Je suis perplexe, admit-il enfin. À moins que ces Messieurs n’aient gardé l’original et laissé traîner celui-ci ?
    Adalbert enfourcha son destrier de bataille :
    — Le laisser traîner dans le capharnaüm infernal que l’on a mis dans nos chambres après avoir proprement assommé Morosini prenant le frais sur la terrasse ? Nous nageons en plein délire !
    — Et je ne crois pas, reprit Henri Lassalle, que notre ambassadeur apprécierait une accusation portée contre des hommes de la qualité de ces Messieurs. M. Vidal-Pellicorne est membre de l’Institut et correspondant de plusieurs universités étrangères. Quant au prince Morosini, il fait autorité dans le monde de la haute joaillerie, sans compter la majorité des familles royales d’Europe. Alors que faisons-nous ? Vous les enfermez, ou vous rendez ces Messieurs à la liberté, après avoir toutefois enregistré ma plainte pour les dommages causés à mon mobilier ?
    Keitoun leva sur lui un regard de poisson mort :
    — Vous voulez porter plainte, vous aussi ? gémit-il.
    — Cette question ! Bien sûr ! Vous ne croyez pas que je vais en rester là ?
    — Mais contre qui ?
    — Les voleurs du collier, évidemment, mais comme vous ne les connaissez pas et moi non plus, disons contre inconnu ?
    — Et à ce propos, fit le colonel, je venais me plaindre, moi aussi. On m’a volé mon cheval – enfin celui du club ! – pendant que je buvais un café chez Ben Saïd. Celui de l’hôtel est infâme. Je les soupçonne de le faire préparer par un Anglais !
    Accablé sous le poids d’un destin aussi cruel, l’énorme capitaine parut se tasser sur lui-même. Aldo en profita :
    — Si cela ne vous contrarie pas, je voudrais remettre moi-même ce collier à sa propriétaire. Ce qui me permettrait de régler, une fois pour toutes, mes comptes avec elle. À condition, s’il se peut, que vous me laissiez partir ?
    La réponse fut aussi brève que succincte. Abdul Aziz Keitoun prit l’objet, le lui tendit, puis fit de la main un geste expressif lui conseillant d’avoir à quitter les lieux. Il s’abstint de lui souhaiter d’aller au diable mais le cœur y était. Sur sa tête, le gland noir du tarbouch pendait comme un drapeau en berne.
    Abandonnant le colonel et Lassalle

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