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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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à leur paperasserie, Aldo et Adalbert partirent à pied en direction du Cataract. Ce n’était pas loin ; le temps était radieux, le Nil bleu comme un saphir liquide, et la promenade était charmante. S’il n’y avait eu cette irritante histoire de perles, Morosini l’aurait appréciée pleinement, mais il avait hâte d’en être débarrassé.
    Ils trouvèrent le palace égyptien en ébullition. La fête chez le gouverneur étant révolue, ceux qui n’étaient venus que pour elle s’en allaient reprendre le bateau ou le train pour Le Caire. D’autres se préparaient à embarquer après un court trajet en voiture au-delà de la première cataracte et du barrage (7)  pour remonter jusqu’à Abou-Simbel, Ouadi-Halfa et Khartoum. Quelques personnes enfin, débarquées de bateau du matin, arrivaient escortées d’une file de serviteurs chargés de leurs bagages.
    Le portier accueillit les deux hommes avec un sourire courtois :
    — Si vous désirez des chambres, nous en avons à votre disposition, Monsieur Vidal-Pellicorne. Nous enregistrons de nombreux désistements américains dus au mauvais temps qui règne sur l’Atlantique…
    — Merci, Garrett, pas pour le moment. Le prince Morosini et moi désirons seulement être reçus par la princesse Shakiar dont nous croyons savoir qu’elle est ici.
    — En effet… et elle n’est pas encore descendue. Je vais lui demander de vous recevoir, dit-il en décrochant le téléphone intérieur. Appartement 3, indiqua-t-il après un bref dialogue.
    Négligeant l’ascenseur, on grimpa quatre à quatre le bel escalier. Une femme de chambre ouvrit devant eux la porte du n° 3 dès qu’Aldo eut frappé et on les introduisit dans un salon de style victorien dont les fenêtres grandes ouvertes laissaient entrer les bruits extérieurs. Aussi se hâta-t-elle de les fermer en annonçant que Son Altesse venait dans l’instant.
    Elle parut presque aussitôt, drapée dans une robe de soie fleurie d’iris multicolores, une capeline doublée du même tissu à la main. Voyant deux visiteurs au lieu d’un, elle fronça un sourcil olympien :
    — On m’avait annoncé le prince Morosini et non…
    — M. Vidal-Pellicorne, de l’Institut, égyptologue, compléta Aldo. S’il est avec moi, c’est qu’en certaines circonstances nous ne faisons qu’un. Désolés de nous présenter à une heure un peu matinale, Madame, mais notre excuse est que nous avons nous-mêmes été tirés de nos lits encore plus tôt par une descente de police.
    — Ah ! La police est allée chez vous ?
    Le ton laissait percer une satisfaction indubitable :
    — Chez nous non, mais chez l’un des notables d’Assouan et autres lieux : M. Henri Lassalle, dont la maison venait d’être mise à sac dans la nuit après que l’on m’eut moi-même assommé.
    — Ah oui ? Vous m’en voyez désolée… mais qu’est-ce que j’y peux ?
    — Beaucoup plus peut-être que vous ne voulez le dire, répondit Aldo, rendant insolence pour insolence. Les malfaiteurs étaient venus chercher quelque chose dont je n’ai pas la moindre idée mais aussi déposer ceci !
    Le rang aux sept perles apparut au bout de ses doigts tandis qu’il continuait :
    — Qui vous appartient sans aucun doute, puisque vous avez immédiatement alerté la police.
    — En effet ! Et elle a trouvé intelligent de vous le donner ? Bravo !
    — Plus exactement, elle m’a accordé le plaisir de vous le rendre.
    — Le plaisir ?
    — Quoi d’autre, puisqu’il s’agit d’un faux… et que vous le savez pertinemment. On ne se promène pas sur les grands chemins, fût-ce celui sublime du Nil, en trimballant un monument historique. Je suppose que les perles de Saladin, les vraies, sont à cette heure confortablement au chaud dans le coffre de votre résidence du Caire, celles-ci étant destinées uniquement à me piéger…
    — Quelle audace ! Alors que vous devriez être en prison…
    — Je me demande si ce n’est pas vous qui devriez y être ! Récapitulons, voulez-vous : vous m’avez attiré au Caire pour me vendre ou me charger de vendre un joyau national dont on vous aurait fait présent dans un moment d’aberration amoureuse. Vous me confiez en même temps qu’il ne faut surtout pas que le roi Fouad, votre ex-époux, en soit informé. Vous ajoutez même que, dans ce but, vous avez fait exécuter une copie très

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