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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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de son existence…
    — Le contraire m’aurait surpris. Et comment s’arrange-t-elle pour sa chère messe du matin ? Elle ne s’est pas convertie à l’islam, tout de même ?
    Quand elle était à Paris, Marie-Angéline se rendait avec une régularité d’horloge à l’église Saint-Augustin entendre la messe de six heures. Elle s’y était taillé une sorte de centre de renseignements, alimenté par les vieilles demoiselles et les serviteurs de nombreuses grandes maisons, d’où elle tirait nombre d’informations qui, au fil des ans, s’étaient révélées plus qu’utiles dans les diverses aventures auxquelles Aldo et Adalbert l’avaient mêlée, à sa plus grande joie.
    — Pas de problème, il y a un petit couvent à proximité de l’hôtel où elle peut se rendre facilement. Elle serait capable de dénicher une chapelle au pôle Nord.
    Après quoi on fit silence pour ne rien perdre de la magie de la promenade. Elle avait le pouvoir d’alléger le poids des soucis d’Aldo. Une fois doublée la pointe nord de la grande île puis l’île-jardin Kitchener, on remonta le long de la rive gauche où l’on croisa le bac reliant au monastère Saint-Siméon. On approchait du passage entre les îles Essa et Éléphantine quand les jumelles qu’Aldo s’était gardé d’oublier se fixèrent soudain :
    — Mais qu’est-ce qu’elle fait là ?
    — Qui donc ?
    — Votre Plan-Crépin, pardi ! Tenez, regardez là-bas, sur le chemin qui mène au ponton du bac, ajouta-t-il en tendant les jumelles. Si ce n’est pas elle, je mange mon chapeau !
    À l’évidence, c’était elle. Au pas paisible d’un âne auprès duquel trottait le gamin que l’on avait vu précédemment en sa compagnie, Marie-Angéline descendait tranquillement vers le débarcadère reliant la rive à l’île Isis d’où un autre bateau la ramènerait à Assouan.
    — Tu as raison et on est en droit de se poser la question : que peut-elle peindre par là ? C’est désertique à souhait ?
    — Si vous voulez m’en croire, on rentre directement à l’hôtel sans nous occuper d’elle et nous attendrons de voir ce qu’elle nous racontera au dîner. Vous connaissez son goût du secret.
    — Oh, oui !
    — Et qui est ce jeune garçon ? C’est la seconde fois que je le vois avec elle.
    — Le petit Hakim ? Il lui est dévoué depuis que, le jour même de notre arrivée, elle l’a tiré des griffes d’une grosse brute qui le poursuivait à coups de fouet en le traitant de mendiant. Elle n’était armée que de son ombrelle mais tu aurais dû assister à la scène : c’était épique ! Elle refaisait les croisades à elle toute seule dans le meilleur style de ses ancêtres dont elle nous rebat les oreilles. C’était grandiose ! De ce jour, le petit s’est mis en quelque sorte à son service. Au fait, lui dirons-nous que nous l’avons vue ?
    — Pourquoi pas ? Elle est libre d’aller où elle veut.
    — Sans doute. Pourtant, il lui arrive d’avoir des réactions inattendues.
    Ce fut le cas ce soir-là. Quand on lui demanda d’où elle venait, Marie-Angéline devint rouge jusqu’à la racine de ses cheveux jaunes et s’efforça de prendre un air dégagé :
    — Oh, ça… ? Dans ce pays on trouve partout des sujets intéressants. Hakim m’avait parlé d’une… statue… très ancienne et à demi ensablée.
    — Et j’imagine que vous l’avez dessinée ?
    Le pourpre s’approfondit :
    — Non… non, elle n’en valait pas la peine, réflexion faite… mais la promenade était agréable.
    Aldo avait envie de pousser plus loin l’interrogatoire pour se venger ainsi de la déception qu’elle n’avait pas réussi à dissimuler en apprenant qu’il s’était brouillé avec Adalbert et qu’il était revenu s’installer seul à l’hôtel. Même si elle était tombée brusquement amoureuse, la complicité nouée entre eux depuis des années méritait un autre accueil. Aussi, avant de monter dans leurs chambres respectives afin de se préparer pour le dîner, profita-t-il de ce que Plan-Crépin était allée chercher ses clefs à la réception pour glisser à l’oreille de M me  de Sommières en se dirigeant vers l’ascenseur :
    — Pas un mot de ce que je vous ai dit ! Je vous expliquerai.
    Mais elle n’avait pas besoin d’explications :
    — Je n’en avais plus l’intention. L’histoire de l’Anneau la

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