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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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de revenir en plein jour et de demander son ami sans avoir à subir une entrevue avec l’impossible Lassalle ? Et puis, bien que d’une bravoure héroïque – croisades obligent ! –, le silence absolu qui l’entourait l’angoissait un peu. On n’entendait rien, ni le hululement d’une chouette ni l’aboiement d’un chien, et cela installait une atmosphère assez étrange pour qu’elle désirât lui échapper. Tournant les talons, elle rentra à l’hôtel, prit un livre et attendit patiemment le retour de M me  de Sommières.
     
    La partie achevée, le colonel Sargent et Aldo allèrent boire un verre au bar. Entre eux, une sympathie se développait, l’Anglais ayant perdu au bridge avec une bonne humeur trop sympathique pour n’être pas attirante.
    Après avoir bu et fumé un moment en silence, ce dernier dit :
    — Cela ne vous fera peut-être pas plaisir mais je considère comme une vraie chance que votre ami l’archéologue ne soit pas revenu s’installer ici avec vous…
    — Vous avez eu à vous en plaindre ?
    — Absolument pas ! Et je dirai même que c’est le genre de type qui me plairait plutôt. Ce que j’en dis, c’est par compassion pour le mobilier de l’hôtel. L’honorable Freddy Duckworth a débarqué ce soir avec armes et bagages.
    — Vous le connaissez personnellement ?
    — Comme on peut connaître quelqu’un quand on se retrouve ensemble à deux ou trois reprises dans le même palace. Il donne l’impression d’un gentil garçon et j’ai cru comprendre qu’il est égyptologue, lui aussi… quoique, chez lui, la profession me paraisse plus décorative qu’absorbante ?
    — Cela tient à ce qu’il la pratique d’une façon bien à lui. Sa technique se rapproche de celle du coucou.
    — Du coucou ?
    — Cet oiseau qui attend que les autres volatiles aient bâti leur nid pour s’y installer à leur place. C’est la technique de ce Duckworth : il met sous surveillance un confrère et si le bonhomme découvre quelque chose, il se dépêche de lui faire retirer la concession en claironnant qu’il avait effectué la découverte avant lui… Comme il a, paraît-il, des relations influentes… et – pardonnez-moi ! – qu’il est anglais, il n’a aucune peine à obtenir satisfaction. C’est ainsi qu’il a dépouillé Vidal-Pellicorne d’un chantier prometteur. Pour cette fois, les choses ont mal tourné : la tombe, soigneusement refermée, avait été pillée depuis quelques dizaines d’années et on y avait même laissé un cadavre n’ayant strictement rien à voir avec celui d’un pharaon… ou d’une pharaonne puisqu’il aurait dû s’agir d’une femme…
    — Je vois ! Ce n’est pas fair-play mais c’est commode. Il faut espérer que ces deux gentlemen ne se rencontreront plus !
    — On peut toujours l’espérer, mais sans trop y croire ! Ce n’est pas une métropole, Assouan ! Cela dit, sauriez-vous d’où Duckworth sort une protection si utile ? Il est le neveu du Premier Ministre ou quoi ?
    — Non. Celui de lord Ribblesdale, un des hommes les plus riches d’Angleterre par son mariage avec une Américaine cousue d’or, encore très belle en dépit des années, mais excentrique au-delà de l’imaginable !
    — Ava Astor ! exhala Morosini, frappé par ce nouveau coup du destin. Encore elle !
    — Vous la connaissez ?
    — Je dirais que trop, si elle ne m’avait apporté son aide dans une affaire que je traitais aux États-Unis il y a trois ou quatre ans. Aussi lui dois-je une certaine reconnaissance. En dehors de cela, c’est sans doute la femme la plus insupportable que j’aie jamais rencontrée. Si l’on excepte cependant sa fille Alice. Celle-là entre en transe au seul nom de l’Égypte. Elle se prétend la réincarnation de je ne sais quelle princesse et ne laisse ignorer à personne ses anciennes relations avec lord Carnarvon au moment de la découverte de Tout-Ank-Amon. Mon ami Vidal-Pellicorne les connaît également. Pas pour son bien, et j’espère que l’une d’elles ne va pas s’inscrire prochainement dans ce beau paysage ! Si en plus elles ont des liens avec ce Duckworth, nous allons au carnage !
    Le colonel se mit à rire, l’œil soudain émoustillé :
    — Ne me tentez pas ! Je vais avoir envie de prier pour que ce spectacle de choix nous soit donné ! À part les ruines et les balades sur le

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