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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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vue en attachant leurs montures à l’unique palmier puis, les jumelles au cou, on attendit…
    Pas longtemps. Ce fut d’abord une rumeur mais qui progressait rapidement pour devenir clameur où les cris aigus des pleureuses se mêlaient au grondement des hommes. En même temps, une véritable horde envahit le plateau, sorte de flot humain s’agitant autour du cercueil de cèdre dans lequel le défunt reposait à visage découvert. C’était à qui s’approcherait au plus près du corps, bousculant un service d’ordre à peu près inexistant.
    — Je ne sais pas si des discours sont prévus mais les officiels vont avoir du mal à les délivrer. Ils sont débordés.
    Renonçant à une lutte dérisoire, les officiels s’étaient massés, gouverneur en tête, attendant que la foule se déploie devant le tombeau où Salima, drapée de noir des pieds à la tête, avait pris place, Shakiar et son frère derrière elle.
    Dans ses jumelles, Aldo détailla le groupe résigné des notables : Mahmud Pacha et son conseil, Abdul Aziz Keitoun gesticulant pour tenter de diriger une police débordée, d’autres personnalités connues ou non parmi lesquelles il reconnut Henri Lassalle et Adalbert.
    — Ce n’est pas possible ! commenta le colonel. Toute la ville est là. Sauf peut-être les touristes et encore ! Il doit bien s’en trouver un ou deux que l’événement a attirés.
    — Je me demande si l’assassin est présent, lui aussi ? remarqua Aldo.
    — Ça se pourrait ! Cette fête de la mort signe son triomphe. Il doit s’en repaître.
    — Vous semblez entretenir des relations avec le capitaine Keitoun. Savez-vous si l’enquête progresse ?
    — Je ne suis même pas sûr qu’il en existe une. En dehors de croquer des pistaches et fumer le narghilé, il n’est bon à rien. On peut se demander ce qu’attend Le Caire pour envoyer un policier digne de ce nom ?
    Enfin le calme revint lorsque, à la suite de l’imam, Ibrahim Bey reposa à l’intérieur du tombeau. Les officiels se retirèrent. Aldo observa Lassalle essayer d’entraîner un Adalbert visiblement réticent. Encore n’y parvint-il qu’après avoir vu Salima et ses deux compagnons regagner la demeure. À la suite de quoi, le gros de la foule se retira à son tour. Il ne resta devant l’entrée qu’un groupe restreint de fidèles en prières.
    — Nous n’avons plus qu’à rentrer, nous aussi ! conclut le colonel. Sauriez-vous par hasard qui est la jeune fille que votre ami avait une si forte envie de rejoindre ?
    — Vous avez remarqué cela ? fit Aldo, surpris. Vous êtes observateur !
    — On le devient forcément quand on est à la retraite après une vie active. Elle est plus que belle !
    — C’est la petite-fille d’Ibrahim Bey, ceux qui l’accompagnaient étant la princesse Shakiar, ex-épouse du roi Fouad, et son frère Ali Assouari.
    Sargent émit un sifflement appréciateur :
    — Du beau monde, mais je connais. Ne serait-ce pas en l’honneur de cette jeune fille que votre ami administrait une raclée magistrale à ce rouquin lorsque nous avons fait connaissance à Louqsor ?
    Aldo se mit à rire :
    — Bravo ! Vous devriez demander à Warren de vous embaucher. Vous seriez pour Scotland Yard une recrue de choix !
    Sous le compliment, le vieux soldat rougit de plaisir :
    — Que voulez-vous, il faut bien s’occuper…
    Pour dérouiller les jambes des chevaux, on leur offrit un petit galop à travers le plateau avant de revenir vers la ville. En approchant, Aldo consulta sa montre :
    — Cela vous ennuierait si nous faisions un détour par le poste de police ? Keitoun doit être rentré maintenant et je voudrais lui parler.
    — Pas du tout ! Je vous confierai même que je le trouve plutôt distrayant… Il est tellement nul que c’en devient amusant. Parions que nous allons le trouver à rêvasser entre ses pistaches, son chasse-mouches et sa pipe à eau. Dix livres ? Tenu ?
    — Jamais de la vie ! C’est gagné d’avance !
    Et pourtant, quand on arriva dans le bureau du capitaine, les pistaches, le chasse-mouches et le narghilé étaient effectivement là, mais de Keitoun point ! On entendait seulement sa voix tonner dans les profondeurs de la maison.
    — On dirait que j’ai perdu une belle occasion d’empocher dix livres ? remarqua Morosini.
    — C’est parce que vous n’êtes pas anglais. Chez

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