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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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vous ne partez que demain, nous n’avons pas à nous presser !
    Et elle alla s’installer dans un fauteuil, bras croisés, attendant la suite.
    — Plan-Crépin ! reprocha M me  de Sommières. Vous trouvez qu’Aldo n’a pas suffisamment d’ennuis ? Pourquoi compliquer les choses ?
    — Nous devrions me connaître mieux ! Je suis vexée qu’après tant d’aventures courues ensemble on ait jugé bon de me cacher quelque chose… de primordial peut-être ?
    — Sans aucun doute ! rétorqua Aldo qui commençait à perdre patience. Alors vous m’écoutez ou vous me délivrez une mercuriale ? Si c’est ça, j’expédie l’Anneau à Henri Lassalle et…
    — Non, non ! Surtout pas ! J’écoute !
    En de courtes phrases il eut remis l’Anneau dans son contexte et, pour finir, décolla l’enveloppe afin de le lui montrer. Son mouvement de mauvaise humeur était déjà oublié et elle écarquillait des yeux de petite fille émerveillée :
    — Une bague venue de si loin !… du fond des âges ! C’est inouï !
    — Alors, vous allez la lui donner ou non ?
    — Bien sûr… quoique je me demande si n’aviez pas un peu raison en pensant…
    — On n’en sortira pas ! déplora M me  de Sommières. Donne-moi ça, Aldo, j’irai moi-même…
    Elle n’acheva pas sa phrase. Le téléphone intérieur sonnait. Plan-Crépin se dépêcha de décrocher. Cela faisait partie de ses tâches, la marquise détestant l’idée que l’on pût la sonner comme une domestique. Les réponses furent concises :
    — Oui !… Oui, il est là ! Entendu, je le préviens !
    Elle reposa le combiné puis se tourna vers Aldo :
    — M. Lassalle est en bas. Il désire vous parler !
    — J’y vais ! Tenez, rangez ça ! ajouta-t-il en fourrant enveloppe et Anneau dans les mains de Marie-Angéline. J’en profiterai pour faire retenir mes places de retour à Venise le plus vite possible…
    Il descendit l’escalier en courant et gagna le bar où le vieux chercheur l’attendait, assis à une table d’encoignure devant un verre déjà à moitié vide. Bien qu’il fût tiré à quatre épingles comme d’habitude, Aldo fut frappé par les plis soucieux marquant son visage. Aussi, avant même de lui serrer la main, demanda-t-il ce qui l’amenait.
    — Oh, une vétille : Adalbert a disparu !
    — Comment, disparu ? s’étonna Aldo en se glissant auprès de son visiteur sur la banquette de velours rouge.
    — Comment, je n’en sais rien ! Tout ce que je peux dire est que je ne l’ai pas vu depuis deux jours. Il est sorti avant-hier soir après avoir reçu un billet porté par un gamin en disant qu’il n’en aurait pas pour longtemps…
    — Et vous ne vous inquiétez que maintenant ? Vous avez prévenu la police ?
    — Évidemment, oui, mais plutôt par acquit de conscience. Vous connaissez ses capacités.
    — Vous auriez pu me prévenir, moi.
    — C’est ce que je fais… bien que, je vous l’avoue, j’y aie mûrement réfléchi. D’abord, Adalbert est très monté contre vous. Ensuite, ce n’est pas la première fois qu’il me joue ce tour. Voilà cinq ou six ans, alors qu’il séjournait chez moi, il est parti un soir en prétextant le même motif et n’est réapparu que trois jours après, dégoulinant de contrition mais si visiblement content que je n’ai pas eu le courage de lui faire des reproches. Il est vrai que le « quelqu’un » était une femme…
    — Qui vous dit que l’histoire ne se renouvelle pas ?
    — Il n’y en a qu’une qui l’intéresse en ce moment, et vous savez qui. Étant donné la chaleur de leurs relations, je serais fort étonné qu’il passe tout ce temps entre ses bras…
    — La meilleure façon de le savoir n’est-elle pas d’aller vérifier ?
    Le sang d’Henri Lassalle ne fit qu’un tour :
    — Moi ? Que j’aille chez ce chameau de princesse Shakiar où elle habite ? Je ne vois d’ailleurs pas ce qu’Adalbert fabriquerait là-bas.
    — Vous savez pertinemment qu’elle n’y est plus, puisqu’elle s’est installée au château du Fleuve le jour des funérailles ?
    M. Lassalle éclusa son verre et fit une grimace aussi affreuse que s’il avait avalé de l’huile de ricin. Qu’Aldo traduisit aussitôt :
    — … Mais vous n’avez aucune envie d’y aller voir ! C’est pousser la misogynie un peu loin ! Non ?
    — Cette

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