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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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pommeau.
    — Mais moi, Édouard, roi d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse, je te fais un serment solennel : avant Pâques, Lady Madeleine Fitzalan aura rejoint son frère devant le tribunal divin. Cette affaire est réglée !
    Corbett tira son serviteur par la manche. Ils s’inclinèrent et sortirent de la pièce. Craon, installé sur un coussiège, se mit debout.
    — Ah, Sir Hugh, votre roi est-il satisfait ?
    — Mon roi est toujours satisfait, Seigneur Amaury.
    Craon fit une grimace de chagrin feint et tendit les mains.
    — J’espère que Sa Majesté est de bonne humeur. Nous avons été affligés d’apprendre la disparition de l’un de ses clercs, Simon Roulles, étudiant en Sorbonne. Quelle mort horrible ! Cela confirme bien les Écritures : nous ne connaissons ni l’heure ni le lieu de notre fin.
    — Mon cher Amaury, rétorqua Corbett en le regardant droit dans les yeux, personne ne connaît l’heure ni le lieu. Mais que Dieu m’en soit témoin : s’il y a une heure et un lieu où je puisse régler mes comptes avec vous...
    Il leva la main en signe de paix.
    — ... pax et bonum, mon cher Amaury !
    L’envoyé français salua, s’écarta et fit son entrée dans la pièce où se trouvait le roi.
    — Mon cher, cher Amaury !
    Édouard fit mine de se lever, puis s’affala à nouveau comme si l’effort était trop grand. Il désigna la chaire que Corbett avait laissée libre.
    — J’ai cru comprendre que vous avez savouré l’air du Sussex ?
    — Je suis affligé, Sire, dit Craon en s’asseyant.
    Le roi lui offrit son gobelet. Craon le prit et but, heureux de cette faveur.
    — Par la mort de Lord Henry et, bien sûr, par celle du signor Cantrone. Je vous apporte, à présent, la nouvelle officielle de la disparition de Simon Roulles. Sire, veuillez accepter mes condoléances ainsi que celles de Sa Très Gracieuse Majesté, le roi de France.
    — Dieu seul sait à quel point vous devez être navré, répondit le monarque.
    Il montra une liasse de documents devant lui.
    — Moi aussi j’ai de mauvaises nouvelles : Pierre Rafaël !
    Il leva un sourcil. Craon devint nerveux.
    — Un étudiant français aux collèges d’Oxford, expliqua le roi. Un homme, en fait, qui semblait passer le plus clair de son temps à étudier. Il se rendait souvent à nos ports de l’Est et paraissait très intéressé par les bateaux...
    — Que lui est-il arrivé ? demanda tout à trac Craon.
    — Malheureusement, il s’est noyé, soupira le souverain. On a retiré son corps de la Tamise. Mon propre clerc, Maître Aidan Smallbone, se trouvait dans les parages à ce moment-là. Il a examiné le cadavre avec grand soin : c’était un accident de bateau.
    Édouard tendit les mains en un geste d’excuse.
    — Ah, ces étudiants et leurs beuveries !
    Craon déglutit avec peine. Pierre lui manquerait. Il se demanda comment le roi avait découvert la véritable identité de son espion.
    — Simon écrivait souvent à sa famille en Angleterre, reprit le monarque.
    — Sire, qu’est-ce que cela a à voir avec les négociations pour les fiançailles de votre fils et de la princesse Isabelle ?
    Édouard agita la main.
    — Oh, ne vous souciez point de cela ! Mon bon ami, John de Warrenne, comte de Surrey, mènera notre ambassade. Vous devriez être à Douvres en trois jours et en France avant la fin de la semaine. D’autres seigneurs et dames l’accompagneront.
    — L’engagement aura donc bien lieu ?
    — Naturellement ! sourit le souverain. C’est un traité juré, sanctifié par le Saint-Père en Avignon. Il y a pourtant une ou deux petites clauses dont j’aimerais m’entretenir avec vous.
    — Quelles clauses ?
    — Ah, c’est pour cela que j’ai mentionné les lettres de Roulles. C’était un grand bavard, un ami de Lord Henry Fitzalan, sans parler du signor Cantrone ni de Lady Madeleine. Bon, pour être bref, Craon, les méchantes rumeurs qui ont couru au sujet de la reine Jeanne de France – elle n’aurait point trépassé de mort naturelle – m’ont profondément contristé.
    Le roi garda l’air grave bien que l’inquiétude qu’il lisait dans les yeux de son interlocuteur lui fût fort agréable.
    — D’aucuns prétendent qu’elle a été empoisonnée. N’est-ce pas épouvantable ?
    — Ils mentent et mon maître aura leur tête ! rétorqua Craon.
    — Parfait.
    Édouard se gratta le crâne.
    — Ces mêmes calomnies soulignent aussi les

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