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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Xavier Hélary
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en Flandre, de nouveau, entre 1312 et 1314 – mais ni en 1313 ni en 1314 le roi ne se rend en personne sur les lieux.
    Du point de vue militaire, les fils de Philippele Bel,Louis X,Philippe V etCharles IV doivent se borner à gérer, comme ils le peuvent, au fil de règnes trop courts, les conséquences de la période précédente 16 .Louis X (1314-1316) est absorbé par le règlement des révoltes nobiliaires qui éclatent en diverses régions avant même la mort de Philippele Bel 17 . Il a quand même le temps, à la fin de l’été 1315, de conduire « l’ost boueux » qui s’enlise en Flandre. Son frèrePhilippe V (1316-1322), dont l’œuvre administrative est si importante, consacre également une grande part de son temps aux affaires de Flandre. La seule autre expédition qu’il mène est celle qui, à la fin de 1316, alors qu’il n’est encore que régent du royaume, met un terme à la révolte de l’Artois contre la comtesseMahaut, la fille duvaincu de Courtrai. Son frèreCharles IV (1322-1328), en dehors d’un nouvel ost de Flandre, à l’automne 1325, se signale surtout par la répétition de la confiscation du duché d’Aquitaine, telle que l’avait prononcée sonpère en 1294. L’occasion, peut-être même le prétexte, en est un conflit né de la volonté du roi de France de faire construire une bastide à Saint-Sardos, dans l’Agenais, une zone dans laquelle les droits du roi de France et du duc-roi sont profondément imbriqués. Au nom d’Édouard II, lesénéchal de Guyenne fait occuper Saint-Sardos et pendre les officiers royaux qu’il y trouve. Le 1 er  juillet 1324,Charles IV confisque le duché et dépêche une armée placée sous le commandement de Charles deValois – comme trente ans auparavant. En quelques semaines, l’Aquitaine est entièrement occupée, les deux principales villes, Bordeaux et Bayonne, échappant seules à la mainmise royale. Restitué dès l’année suivante (1325), le duché est de nouveau occupé en 1326. Immédiatement après la chute d’Édouard II, son fils,Édouard III, n’est pas en position de force. Il récupère certes son duché, mais amputé de l’Agenais 18 . Il ne tardera pas à faire parler de lui.
    SaintLouis prisonnier des Mamelouks,Philippe III agonisant sur une litière de fortune, Philippele Bel encerclé par les Flamands à Mons-en-Pévèle : à embrasser le siècle qui court de 1223 à 1328, on ne peut s’empêcher de conclure que les Capétiens, décidément, n’ont été que de piètres chefs de guerre. Une litanie d’échecs, voire de catastrophes, entrecoupés de quelques succès si difficilement arrachés qu’ils en paraissent presque miraculeux : c’est ainsi qu’apparaît l’histoire militaire du long XIII e  siècle. Et pourtant ! Malgré les déboires, l’État royal n’a cessé de se développer. C’est qu’en somme l’issue souvent malheureuse ou incertaine des grandes croisades, des campagnes d’Aquitaine ou de Flandre a moins compté que l’efficacité, en constante amélioration, de leur préparation et le succès de la mobilisation de la chevalerie. Si les Capétiens ont connu peu de triomphes militaires, leur emprise sur leur royaume, en revanche, n’a cessé de croître.

Conclusion
    Dans les premiers temps de la guerre de Cent Ans,Philippe de Valois peut retenir à ses gages 28 000 hommes d’armes et autant de gens de pied. Dans tout l’Occident, la puissance et la richesse du roi de France sont sans égales. La dilatation des effectifs de l’Hôtel, l’appel des alliés et la convocation des vassaux, en cas de besoin la semonce des nobles, en cas d’urgence la mobilisation de l’arrière-ban : le système militaire progressivement élaboré par les derniers Capétiens a atteint son apogée.
    En un peu plus de trois décennies, de 1270 à 1305, l’obligation de servir le roi les armes à la main s’est étendue à tous les nobles puis à l’ensemble des sujets. Mieux encore : l’impôt, conçu comme le substitut du service militaire, est désormais systématiquement associé à l’entrée en guerre.
    Tel qu’il fonctionne au début de la guerre de Cent Ans, le système a ses limites. En période de paix, il n’y a pas d’impôt régulier : « le roi doit vivre du sien », c’est-à-dire de ses propres ressources, comme le veut un adage très répandu. Du point de vue militaire, le roi peut certes mobiliser une immense armée. Mais à quoi bon, si l’ennemi

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