L’armée du roi de France
chevaliers et les autres combattants rejoignent les armées pour de multiples raisons : la quête de la gloire, l’attrait des gages, l’espérance d’une récompense ou d’une promotion, sans oublier la contrainte et la peur du bailli. Mais il n’en faut pas moins insister sur l’importance que prend alors l’idée qu’il faut servir le roi. Dans cet essor, l’émotion ne compte pas pour rien. SaintLouis prisonnier en Égypte ouPhilippe le Bel en difficulté à Mons-en-Pévèle : largement diffusés, si l’on en croit le témoignage des chroniques du temps, ces épisodes nourrissent la fidélité au roi. Mais c’est peut-être surtout la constitution d’un véritable corps de serviteurs du roi qu’il faut mettre en évidence. Les travaux de Robert Fawtier et de Joseph Strayer ont à juste titre insisté sur le développement de l’administration royale sousPhilippe le Bel. Mais peut-être n’a-t-on pas suffisamment remarqué ce point : l’exaltation du roi va de pair avec celle de ses serviteurs. C’est vrai, bien sûr, des « lieutenants du roi », investis de très larges pouvoirs. Mais un « chevalier du roi » et un « sergent d’armes du roi » ne sont pas un chevalier et un sergent d’armes ordinaires. Le titre qu’ils portent leur fait prendre part à la royauté. Qui oserait s’attaquer à eux ? Pour la masse des chevaliers et des combattants des armées royales, il en va en quelque sorte de même : rassemblés derrière l’oriflamme, ils peuvent se dire que, parmi les valeurs qui forment leur paysage mental, le service du roi est désormais la plus haute.
Notes
Liste des abréviations
Documents d’archives
Abrègement : Abrègement des despens faiz en la voye d’Arragon , dans Élisabeth Lalou (éd.), Les Comptes sur tablettes de cire de la Chambre aux deniers de Philippe III et de Philippe IV (1282-1309) , Paris, Imprimerie nationale, 1994 ( Recueil des historiens de la France. Documents financiers et administratifs , t. VIII), p. j. du chap. III, n° 1, p. liii-liv.
Actes du parlement de Paris : Edgard Boutaric (éd.), Actes du parlement de Paris. Première série. De l’an 1254 à l’an 1328 , Paris, Henri Plon, 2 t., 1863 et 1867 (Ministère d’État. Archives de l’Empire. Inventaires et documents publiés par ordre de l’empereur).
Comptes de l’Hôtel : « Comptes de l’Hôtel en rouleaux », dans Élisabeth Lalou (éd.), Les Comptes sur tablettes de cire , ouvrage cité plus haut, p. 841-883.
Comptes ordinaires : « Comptes ordinaires (1301-1302 et 1303-1304) », dans Élisabeth Lalou (éd.), Les Comptes sur tablettes de cire , ouvrage cité plus haut, p. 237-765.
Comptes royaux : Robert Fawtier (éd.), avec le concours de François Maillard, Comptes royaux (1285-1314) , Paris, Imprimerie nationale, vol. I, Comptes généraux , 1953 ; vol. II, Comptes particuliers et comptes spéciaux ou extraordinaires , 1954 ; vol. III, Introduction. Appendice. Suppléments. Indices , 1956.
Coutumes du Beauvaisis : Philippe de Beaumanoir, Coutumes du Beauvaisis , éd. Amédée Salmon, Paris, Picard, 1900 (« Collection de textes pour servir à l’étude et à l’enseignement de l’histoire »).
Essai de restitution : Joseph Petit, Essai de restitution des plus anciens mémoriaux de la Chambre des comptes de Paris , Paris, Félix Alcan, 1899 (Université de Paris-VII. Bibliothèque de la faculté des lettres).
Journal de l’origine des fonds : « Journal de l’origine des fonds », dans Élisabeth Lalou (éd.), Les Comptes sur tablettes de cire , ouvrage cité plus haut, p. 1-141.
Journaux du Trésor : Jules Viard, Les Journaux du Trésor de Philippe IV le Bel , Paris, Imprimerie nationale, 1940.
Layettes : Layettes du Trésor des chartes , Paris : Joseph de Laborde (éd.), t. III, Plon, 1875 ; Élie Berger (éd.), t. IV, Plon-Nourrit, 1902 ; Henri-François Delaborde (éd.), t. V, Plon-Nourrit, 1909.
Livre rouge : Charles-Victor Langlois, « Registres perdus de la Chambre des comptes de Paris », Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale , Paris, Imprimerie nationale, t. XL, 1917, p. 33-398.
Ludewig : Jo. Petri de Ludewig, Reliquiae Manuscriptorum omnis aevi diplomatum ac monumentorum ineditorum adhuc , t. XII, Halae Salicae, Impensis Orphanotrophei, 1741, p. 6-12 : « Extrait d’un rouleau en parchemin qui a pour titre : Expensa hospitii domini regis de termino
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