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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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des sentinelles devant la porte. Il s’adressa alors à l’assemblée :
    — Robin de Locksley est mort. Il méritait une fin plus digne, comme tous ceux que Branwood a tués si froidement. Ce félon passera en jugement au Banc du roi à Westminster et son procès sera bref. Vous êtes tenus au silence sur ce que vous avez vu et entendu ce soir.
    Le comte but une gorgée de vin :
    — Bien que je me doute que la vérité sera bientôt connue de tous.
    Il contempla la salle sinistre peuplée d’ombres.
    — Il faut que notre souverain vienne ici ! marmonna-t-il. Pour purifier et nettoyer ce lieu !
    Il appela un chevalier et lui chuchota quelques mots avant de se tourner vers la prieure.
    — Ma mère, je vous fournirai une bonne escorte jusqu’à votre couvent, demain matin. Jean Petit, je te suggère de rester chez les franciscains avec frère William jusqu’à ce que te parviennent d’autres lettres d’amnistie. Cette séance est levée, conclut-il brusquement. Vous pouvez disposer.
    Corbett et lui regardèrent les convives qui sortaient, abasourdis et bouleversés.
    — Vous avez probablement raison, Sir Hugh, reconnut le comte. Nous tomberons sur un beau pécule en passant les celliers au peigne fin. Demain je fouillerai la forêt de Sherwood et donnerai une bonne leçon aux brigands qui n’ont plus de chef, à présent.
    — Et la taverne du Sanglier Bleu ?
    Lincoln grimaça un sourire :
    — Mes sergents vont y retourner avant l’aube. Mais, Sir Hugh, une question : pourquoi Roteboeuf vous a-t-il parlé de Will l’Écarlate ?
    — Parce qu’ils n’arrivaient pas à débusquer l’ancien hors-la-loi : celui-ci, méfiant, avait cherché la protection de notre sainte mère l’Église. Alors Branwood a joué le tout pour le tout. Ils m’ont fourni le nom de Will pour voir s’il savait quelque chose et en même temps pour dépeindre Branwood sous les traits d’un officier animé d’un juste courroux.
    Corbett soupira.
    — Lorsque je le rencontrai, Will l’Écarlate ne me fit guère de confidences, mais j’aperçus cet énorme jardinier et commençai à me poser des questions : était-ce Jean Petit, et dans ce cas, pourquoi se cachait-il ? Si Branwood avait été au courant de sa présence là-bas, il ne m’y aurait jamais envoyé.
    — Un coeur de pierre ! murmura le comte.
    — Oui, et bien décidé à jouer sur les deux tableaux. Il a même sacrifié son écuyer Hobwell pour rendre plus crédible ce simulacre. Car tout n’était que simulacre. La prieure y fut involontairement mêlée, car, dans l’impossibilité d’expliquer la mort de Robin ou celle de Marion, elle fut obligée de prétendre qu’ils avaient fui dans la forêt. Les exactions commises par Branwood ne firent que corroborer ses dires.
    — Êh bien, c’est fini ! déclara Lincoln. Branwood sera emmené, enchaîné, à Westminster. Voulez-vous une escorte jusqu’à Londres, Sir Hugh ?
    Corbett refusa d’un signe de tête :
    — Ranulf et moi ne risquons plus rien à présent. En outre, il me faut retourner à Locksley : il y a là-bas un vieux prêtre à qui la vérité est due.

CONCLUSION
    Avant même que les cloches du prieuré de St Barthélémy ne sonnent la première messe, la place du marché de Smithfield était envahie par une foule nombreuse, malgré la chaleur. Ce n’était pas pour déambuler entre les étals, qui d’ailleurs avaient été rangés, que se pressait la populace, mais pour mieux voir l’énorme estrade noire dressée au centre de la place et contempler, fascinée, les flammes qui jaillissaient d’un gigantesque chaudron de cuivre et de la sinistre silhouette du bourreau en cagoule rouge. Dans un coin, l’on avait érigé une immense potence d’où pendait une longue corde. L’aide-bourreau installait déjà une petite échelle étroite en vue de l’atroce cérémonie qui allait se dérouler.
    Corbett était là, flanqué de Ranulf. Maltote s’était « dévoué » pour garder leurs chevaux à St Barthélémy. Tout Londres – jusqu’aux grands barons et nobles dames dans leurs plus beaux atours – avait fait des pieds et des mains pour être bien placé. Corbett était venu sur l’ordre exprès du souverain.
    — Vous assisterez à la pendaison de ce misérable ! avait rugi le roi Édouard. Vous serez mon témoin. Et il mourra !
    Le clerc leva la tête pour sentir la caresse rafraîchissante de la brise. Il avait les exécutions en horreur. Il

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