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Le Brasier de Justice

Le Brasier de Justice

Titel: Le Brasier de Justice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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d’Autriche (1638-1683), épouse de Louis XIV, Julien Offray de la Mettrie (1709-1751), médecin et grand défenseur de la saignée, et probablement le premier président des États-Unis, George Washington (1732-1799).

    3 - La médecine médiévale était en partie analogique. Les pierres ou fleurs rouges étaient censées soigner les anémies et les jaunes la jaunisse, par exemple.

    4 - Mercure. Au figuré : une personne vive.

    5 - À l’époque : peureuse, lâche. Indiquera plus tard la rouerie afin de parvenir à ses fins.

XXVI
    Bellême, octobre 1305, un peu plus tard
    L ’exécuteur de Haute Justice se fit annoncer en l’hôtel occupé par le sous-bailli de Bellême, usant de son nom véritable, expliquant à l’huissier que Benoît Lambert l’avait fait mander par messager.
    Quelques secondes plus tard, le sieur Lambert, premier secrétaire du bailli, petit homme rond et glabre qu’il connaissait bien, surgit d’un bureau et fonça vers lui, débitant :
    — Ah, messire… Ah, point trop tôt, point trop tôt…
    Avisant son vêtement de ville, sa manche dépourvue de baston, il déclara d’un ton où perçait l’indignation :
    — Mais… ne seriez-vous pas prêt ? Enfin… où sont vos marques distinctives ?
    — Il ne me sied pas de les arborer ce jour, répondit Hardouin, assez sarcastique.
    — Euh… sied ? Mais… Vous en avez obligation ! contra l’autre, maintenant tout à fait offusqué.
    — De juste, mon bon Lambert, de juste. En revanche, je n’ai guère obligation de remplacer votre Marcel Voisin, dit Tue-Chien, remarquable exécuteur trépassé au printemps dernier d’une fièvre de ventre, ni même de me substituer à son aîné âgé de dix ans, dont sa mère affirme qu’il aurait lame peu sûre. Que faire ?
    La repartie ironique porta et Benoît Lambert sentit qu’il s’avançait sur une pente dangereuse qui pouvait lui valoir de vilains embarras, les bons bourreaux ne se pressant pas au service. Aussi se défendit-il, d’un ton largement moins péremptoire :
    — Euh… certes, certes… que sont un vêtement et une pièce de tissu… fort disgracieuse, après tout ! La belle affaire, en vérité ! Billevesées que tout ceci, n’est-il pas vrai ? Nous vous apprécions fort. Pour preuve vos gains doublés, dont le droit de havage…
    — Oui-da… concéda Hardouin, qui n’avait jamais rien laissé transparaître céans de son immense fortune et du peu de cas qu’il faisait des deniers gagnés à brûler aux fers, écraser des pieds, écarteler ou pendre. Toutefois, je vous avoue bien volontiers que mon ouvrage en vos murs me pèse. Je ne suis jamais au fait des charges retenues contre les coupables, ni des preuves qui les assortissent. On me commande de tourmenter ou de tuer. Lassant et peu propice à me donner cœur à la tâche ! Aussi ai-je hésité avant de…
    Cadet-Venelle chercha ses mots. L’us de respect eût voulu qu’il parlât d’« obéissance ». Cependant, une envie d’insolence le saisit. Il termina d’un ton léger :
    —… Aussi ai-je hésité avant de me rendre à votre impérieuse convocation. Je ne suis d’ailleurs toujours pas certain de poursuivre. Je vous rappelle, avec grande courtoisie, que mon office en Bellême se doit d’être considéré comme un service temporaire que je vous rends, une marque de… cordialité. Bah ! Vous ne manquez pas d’hommes fougueux et soucieux de justice qui puissent me remplacer, le temps de retrouver habile bourreau. Vous, par exemple ? Ou messire le sous-bailli de Bellême, qui est vigoureux soldat et n’a rien d’une mazette.
    Benoît Lambert blêmit à cette suggestion, lui qui payait grassement afin qu’on égorge et dépèce les lapins dont il était friand. Assez affolé, il temporisa :
    — Oh là… messire exécuteur… sangs vifs que les nôtres, signe de vigoureuse santé et de belle franchise, si m’en croyez, s’embrouilla-t-il. Bien… Quoi de plus aisé que de vous éclairer sur le condamné que nous vous… confions. Il s’agit d’un certain Gaspard Bilou. Âgé de presque quinze ans, de ce fait jugé en adulte, le seigneur sous-bailli n’a pas cru nécessaire, dans sa sagesse, d’alléger sa peine d’un confidentiel retentum .
    — Peine qui est ?
    — Pour l’édification de tous, Bilou sera fouetté jusqu’à ce que peau se détache du dos, du sel sera versé sur ses plaies, puis par vos soins, ou ceux de votre aide, il achèvera sa vile

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