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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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déférer à ses caprices, à perdre tout ce que l’amour, l’honneur et l’ambition peuvent me promettre pour récompense d’un service d’une année, service d’un genre aussi désagréable que difficile. J’irai droit à mon but, je prendrai en Écosse les précautions ordinaires que je prendrais en Normandie ou en Gascogne… Holà ! un page ! quelqu’un ! »
    Un de ses domestiques répondit à cet appel : « Cherche-moi, lui dit-il, Gilbert Feuille-Verte, l’archer, et avertis-le que je voudrais lui parler relativement aux deux arcs et au paquet de flèches pour lesquels je l’ai envoyé dans le comté d’Ayr. »
    Quelques minutes s’étaient à peine écoulées après cet ordre, que l’archer entra, tenant à la main deux bois d’arc non encore façonnés, et un faisceau de flèches attachées avec une courroie. Il avait l’air mystérieux d’un homme dont la visitée n’a, en apparence, qu’un but peu important, tandis que ce but sert, en réalité, d’introduction à des affaires qui peuvent être d’une importance très secrète. C’est pourquoi, comme le chevalier gardait le silence et ne lui fournissait pas d’autre manière d’entrer en conversation, Feuille-Verte, en négociateur, entama l’entretien sur le motif qui semblait judicieux l’amener.
    – « Voici les bois d’arc, noble chevalier, que vous m’aviez chargé de vous procurer lorsque je suis allé dans le comté d’Ayr visiter l’armée du comte de Pembroke. Ils ne sont pas aussi bons que je l’aurais voulu, cependant ils sont peut-être meilleurs que n’aurait pu se les procurer toute autre personne qu’un véritable connaisseur en fait d’armes. Tous les soldats du comte de Pembroke ont la fureur de vouloir des bois espagnols venant de Groyne, ou d’autres ports d’Espagne ; mais, quoique deux vaisseaux chargés de ces bois soient entrés dans le port d’Ayr, soi-disant pour l’armée du roi, cependant je crois qu’il ne s’en trouve pas actuellement la moitié entre des mains anglaises. Ces deux-ci ont poussé dans le Sherwood, et comme ils ont pu grossir en toute sûreté depuis le temps de Robin Hood, il n’est pas probable qu’ils manqueront d’atteindre le but dans des mains aussi vigoureuses, et avec un œil aussi juste que l’œil et les mains des archers qui servent sous les ordres de votre seigneurie. »
    « Et où ont passé tous les autres arcs, s’il est arrivé deux cargaisons dans le port d’Ayr, et que tu aies encore eu de la peine à me procurer seulement ces vieux-là ? » dit le gouverneur.
    « Ma foi ! je ne prétends pas être assez habile pour vous le dire, répondit Feuille-Verte en haussant les épaules. On parle de complots dans ce pays-là aussi bien que dans celui-ci : on répète que leur Bruce et le reste de ses parens projettent une nouvelle escapade, et que le roi proscrit se propose de débarquer à Turnberry au commencement de l’été avec un certain nombre de ces vigoureux drôles d’Irlandais ; et nul doute que les sujets de ce burlesque royaume de Carrick se tiennent prêts avec leurs arcs et leurs lances à seconder une entreprise qui présente tant de chances de succès. Je compte qu’il ne nous en coûtera qu’une vingtaine de paquets de flèches pour remettre tout en ordre. »
    « Dites-vous donc qu’il se trame des conspirations dans cette partie de la contrée, Feuille-Verte ? reprit de Walton… Je sais que vous êtes un drôle sagace, qui savez dès long-temps comment l’on manie une branche d’arbre recourbée munie d’une corde, et vous n’êtes pas homme à souffrir que de telles manœuvres aient lieu sous votre nez sans prendre la peine de les découvrir. »
    « Je suis assez vieux, le ciel le sait, répliqua Feuille-Verte ; j’ai acquis assez d’expérience dans ces guerres d’Écosse, et je connais à quel point un chevalier et un soldat doivent avoir confiance dans les Écossais. Croyez-moi, les Écossais sont tous faux, et c’est un brave archer qui vous le dit, un archer qui, lorsque le but est raisonnablement loin, ne le manque presque jamais de la largeur de la main… Ah ! sir John, votre honneur sait bien comment il faut agir avec eux, les mener bon train et leur tenir la bride serrée ! Vous n’êtes pas de ces gens simples et novices qui s’imaginent que tout peut se faire par la douceur, et veulent se montrer aussi polis et aussi généreux envers ces parjures montagnards que si jamais dans le cours

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