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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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qu’elle avait à lui dire.
    « Nous avons eu jadis dans ce pays des savans qui auraient deviné toutes les paraboles qu’on aurait pu leur proposer. Et si vous-mêmes, messieurs, n’avez pas aussi le talent de les expliquer, ce n’est pas à moi de le dire : en tous cas, un bon conseil n’est plus si facile à donner dans ce pays que du temps des Douglas, et peut-être n’est-il pas sûr de prétendre pouvoir conseiller sagement. »
    « Bonne Femme, répliqua de Valence, si vous voulez me donner l’explication de ce mystère, je vous promets un manteau de drap gris. »
    « Ce n’est pas moi, répliqua la vieille femme, qui prétends posséder ces connaissances qui vous peuvent assister ; mais je voudrais être certaine que l’homme dont je vais vous confier le nom n’aura aucun mal à redouter de vous : sur votre honneur d’homme et de chevalier, me le promettez-vous ?
    « Assurément, répondit de Valence ; un tel individu recevra même des remercîmens et une récompense si ses renseigne-mens sont sincères : bien plus, il obtiendra son pardon s’il a prêté l’oreille à de dangereuses manœuvres ou trempé dans quelque complot. »
    – « Lui ? oh que non ! Je veux vous parler du vieux père Powheid, qui est chargé du soin des munimens… (voulant dire sans doute, des monumens) c’est-à-dire de la partie que vous avez, vous autres Anglais, laissée debout. Je vous parle du vieux fossoyeur de l’église de Douglas, qui peut conter sur les anciens seigneurs, dont votre honneur ne doit pas même se soucier d’entendre les noms, plus d’histoires que nous ne pourrions en écouter d’aujourd’hui à Noël. »
    « Quelqu’un, dit le chevalier, sait-il ce que veut dire cette vieille femme ? »
    « Je présume qu’elle parle, répondit Fabian, d’un vieux radoteur qui est, je pense, l’arbitre général concernant l’histoire et les antiquités de cette vieille ville, aussi bien que de la sauvage famille qui y demeurait peut-être avant le déluge. »
    « Et qui, j’ose le dire, répliqua le chevalier, en connaît autant qu’elle-même sur la matière dont il s’agit ! Mais où est cet homme ? n’est-il pas fossoyeur ? Il peut connaître certaines cachettes qu’on pratique souvent dans les édifices gothiques, et savoir quels sont les gens qui viennent s’y réfugier. Allons, ma bonne vieille dame, conduisez-moi vers cet homme ; ou, ce qui peut être mieux, je vais y aller tout seul, car nous avons déja perdu trop de temps. »
    « De temps ! répliqua la vieille ; votre honneur fait-il donc attention au temps ? Je suis certaine, moi, d’en trouver toujours assez pour veiller aux intérêts de mon corps et de mon ame. Mais vous n’êtes pas loin de la maison du vieillard. »
    Elle se mit alors à lui montrer le chemin, trébuchant contre des tas de décombres, et s’achoppant à tous les obstacles qui interceptaient le passage dans une rue en ruines, tandis qu’elle éclairait le chemin à sir Aymer, qui, donnant son cheval à un homme de sa suite, et ordonnant à Fabian de se tenir prêt à répondre au premier signal, la suivit aussi vite que la lenteur de sa conductrice le lui permettait.
    Tous deux se plongèrent bientôt dans les restes de la vieille église, toute ruinée par les dégâts qu’y avait causés une soldatesque grossière, et tellement remplie de décombres, que le chevalier s’étonnait que la vieille femme pût se frayer un passage. Elle ne cessait pas de parler, tandis qu’elle avançait en trébuchant. Parfois elle appelait d’une voix criarde : « Powheid ! Lazare Powheid ! » puis marmottait entre ses dents : « Oui, oui, le vieillard est occupé à remplir quelqu’un de ses devoirs, comme il dit ; je m’étonne qu’il s’est acquitté dans des temps comme ceux-ci. Mais n’importe, je parie qu’ils lui dureront toute sa vie, et toute la mienne : au reste, ces temps, le seigneur nous protége ! autant que je puis voir, ne sont pas encore trop mauvais pour ceux qui y vivent. »
    « Êtes-vous sûre, bonne femme, répliqua le chevalier, qu’il y ait un habitant de ces ruines ? Pour moi, je serais plutôt tenté de croire que vous me conduisez vers un charnier de morts. »
    « Peut-être avez-vous raison, dit la vieille, avec un infernal sourire ; aux gens des deux sexes conviennent bien les voûtes sépulcrales et les charniers ; et quand un vieux fossoyeur demeure près des morts, eh bien ! comme

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