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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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avait laissé, sauf qu’il avait reçu avis qu’un détachement de douze ou quinze hommes se dirigeait sur la ville de Lanarck, et que, venant des environs d’Ayr, ils établiraient cette nuit leur quartier à l’avant-poste d’Hazelside.
    « J’en suis charmé, répliqua le gouverneur, car j’allais envoyer du renfort à ce détachement. Ce jeune garçon, fils de Bertram le ménestrel, ou quel qu’il soit, s’est engagé à répondre demain au matin aux questions que je lui adresserai. Comme les soldats qu’on nous annonce suivent la bannière de votre oncle le comte de Pembroke, puis-je vous prier d’aller à leur rencontre et de leur donner ordre de rester à Hazelside jusqu’à ce que vous ayez de nouveau interrogé le jeune homme qui a encore à éclaircir le mystère qui l’environne, et à répondre à une lettre que j’ai remise de ma propre main à l’abbé de Sainte-Bride ? J’avais usé de trop de ménagemens dans cette affaire ; je compte que, grace à vos soins, le jeune homme ne nous échappera pas, et vous l’amenerez ici avec tous les égards et toutes les attentions convenables, attendu que c’est un prisonnier de quelque importance. »
    – « Assurément, sir John, vos ordres seront exécutés, puisque vous n’en avez pas de plus importans à donner à un homme qui a l’honneur de n’avoir que vous-même pour supérieur dans le château. »
    « Pardon, sir Aymer, répliqua le gouverneur, si cette commission vous semble indigne de votre rang ; mais nous avons le malheur de ne pouvoir nous comprendre, lorsque nous cherchons cependant à être très intelligibles.
    « Mais qu’aurai-je à faire (et ce que j’en dis n’est pas pour vous contester votre autorité, mais seulement pour m’instruire), qu’aurai-je à faire si l’abbé de Sainte-Bride veut nous résister ? »
    – « Comment ! avec le détachement des hommes de lord Pembroke, vous commanderez à vingt soldats au moins, armés d’arcs et de lances, contre cinq ou six timides vieux moines qui n’ont que des robes et des capuchons. »
    – « C’est la vérité ; mais l’interdiction de l’église et l’excommunication sont quelquefois, par le temps qui court, trop dures pour les cottes de mailles, et ce sera à mon grand regret que je me verrai repoussé du sein de l’église chrétienne. »
    – « Eh bien ! sachez donc, jeune homme rempli de soupçons et de scrupules, sachez que, si le fils du ménestrel ne se rend pas de son plein gré, l’abbé m’a promis de le remettre entre vos mains. »
    Il n’y avait plus rien à répliquer, et de Valence, quoique se croyant encore inutilement dérangé par une petite commission qui n’en valait pas la peine, ne s’arma qu’à demi, comme fesaient toujours les chevaliers lorsqu’ils sortaient de l’enceinte du château, et se mit en devoir d’exécuter les ordres de sir John. Deux ou trois cavaliers l’accompagnèrent, ainsi que son écuyer Fabian.
    La soirée se termina par un de ces brouillards écossais qui, dit-on communément, ressemblent aux pluies des climats plus favorisés. La route devenait de plus en plus noire, les montagnes se couvraient de vapeurs de plus en plus épaisses, ce qui les rendait plus difficiles encore à traverser ; et toutes les petites incommodités qui faisaient qu’on ne pouvait parcourir ce district qu’avec lenteur et incertitude étaient augmentées par la densité du brouillard qui enveloppait toute chose.
    Sir Aymer ralentissait donc parfois le pas, et souvent prenait comme plaisir à s’attarder pour grandir à ses propres yeux l’importance de son expédition. Il s’imagina qu’il se rendrait plus directement à Hazelside en passant par la ville presque déserte de Douglas, dont les habitans avaient été si sévèrement traités par les Anglais dans le courant de ces guerres désastreuses, que la plupart de ceux qui étaient capables de porter les armes s’étaient retirés dans différens cantons du pays. Cette place presque abandonnée était défendue par une palissade grossière et par un pont-levis plus grossier, qui communiquait à des rues si étroites, que trois cavaliers de front n’y passaient qu’avec peine, et montrant bien avec quelle rigueur les anciens seigneurs de ce bourg tenaient à leurs préjugés contre les fortifications et à leur prédilection pour descendre dans la plaine, si vivement exprimée dans le proverbe bien connu de leur famille : « Mieux vaut

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