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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

Titel: Le cheval de Troie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Colleen McCullough
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retrouver le prêtre auquel je m’étais confié. Ulysse l’avait envoyé en mission à Lesbos. Aussi, quand j’ai raconté mon histoire, personne ne m’a cru.
    — Le roi Ulysse ne t’avait donc pas oublié.
    — Bien sûr que non, seigneur ! Il attendait seulement le moment propice. Alors ils m’ont fouetté, enchaîné ici et laissé à ta merci. Borée s’est mis à souffler et ils ont enfin pu partir. Pallas Athéna et Apollon étaient apaisés.
    — Mais, qu’en est-il de ce cheval de bois, Sinon ? Pourquoi est-il ici ? Est-ce celui de Pallas Athéna ?
    — Oui, seigneur. Elle a exigé que son Palladion soit remplacé par un cheval de bois. Nous l’avons fabriqué de nos propres mains.
    — Pourquoi, demanda alors Capys avec méfiance, la déesse n’a-t-elle pas simplement exigé que vous nous rendiez le Palladion ?
    — Seigneur, il avait été profané ! répondit Sinon, surpris.
    — Continue, ordonnai-je.
    — Talthybios a prédit que dès l’instant où le cheval reposerait en la cité de Troie, celle-ci ne tomberait jamais et retrouverait sa prospérité d’antan. Aussi Ulysse a-t-il suggéré de fabriquer un cheval trop grand pour passer par vos portes. « Ainsi, dit-il, nous pourrons obéir à Pallas Athéna, tout en nous assurant que jamais la prophétie ne se réalisera. » Le cheval de bois devait rester dehors, dans la plaine… Aïe ! Aïe ! ils m’ont mis en charpie, gémit Sinon en essayant de trouver une position plus confortable.
    — Nous allons te soigner, Sinon, dis-je pour l’apaiser, mais d’abord nous devons entendre ton histoire jusqu’à la fin.
    — Certes, seigneur, certes. Mais je ne vois pas ce que tu pourrais faire. Ulysse est très malin ! Le cheval est réellement trop grand.
    — Nous nous occuperons de cela plus tard, déclarai-je avec résolution. Continue.
    — J’en ai terminé, seigneur. Ils sont partis en me laissant ici.
    — Ils sont partis ? Pour la Grèce ?
    — Oui, seigneur. Le vent leur a facilité les choses.
    — Alors pourquoi ont-ils mis des roues à l’animal ? demanda Laocoon, encore très sceptique.
    — Mais pour le faire sortir de notre camp, voyons ! répondit Sinon étonné.
    Comment ne pas croire cet homme ? Ses souffrances étaient bien trop réelles. De même que les marques du fouet et son extrême maigreur. Qui plus est, son histoire tenait parfaitement debout.
    — Quel dommage, père ! soupira Déiphobos en regardant l’énorme animal. Si seulement nous pouvions le faire entrer à Troie ! Mais, Sinon, ajouta-t-il, qu’est-il arrivé au Palladion ? Tu parlais d’une profanation  ?
    — Quand on l’a amené dans notre camp, après le vol d’Ulysse…
    — L’infâme ! interrompit Déiphobos.
    — La statue a été exposée sur un autel et l’armée assemblée pour assister à sa consécration. Mais, quand les prêtres lui ont fait les offrandes, chaque fois elle s’est entourée de flammes ! Lorsque le feu s’est éteint pour la troisième fois, elle s’est mise à suer du sang : de grosses gouttes suintaient de sa peau de bois et roulaient sur son visage, le long de ses bras, du coin de ses yeux, comme si elle pleurait. Le sol a tremblé et du ciel parfaitement pur une boule de feu est tombée dans les arbres au-delà du Scamandre. Tu as dû la voir. Nous nous sommes frappé la poitrine, nous avons demandé grâce aux dieux. Par la suite, nous avons découvert qu’Athéna avait fait une promesse à sa sœur Aphrodite : si le cheval de bois était placé à l’intérieur de la cité, alors Troie rassemblerait les armées de la terre entière et conquerrait la Grèce.
    — Ah ! grogna Capys. Tout ça est bien trop étrange… Le génial Ulysse à l’idée de bâtir un cheval trop grand puis s’en va ? Pourquoi les Grecs se seraient-ils donné tant de mal, alors qu’ils s’en allaient ? Qu’ils rentraient chez eux ?
    — Parce que, répondit Sinon d’une voix indiquant qu’il perdait patience, ils ont l’intention de revenir dès le printemps prochain !
    — À moins, dis-je en me levant de mon tabouret, qu’on puisse introduire le cheval à l’intérieur des murs…
    — C’est impossible, répondit Sinon, en s’affalant contre le char et en fermant les yeux. Il est beaucoup trop grand.
    — C’est possible ! criai-je. Capitaine, apporte des cordes, des chaînes, des mules, des bœufs, des esclaves ! Il est encore très tôt. Si nous nous y mettons

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