Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
longue plage o˘ ils dressèrent en retrait des abris pour la nuit, à
    l'aide de peaux de bêtes tendues sur une armature de bois. Puis ils allumèrent des feux et vérifièrent le filet qui serait utilisé le lendemain matin. Une fois le campement installé, Ayla partit se promener au bord de l'eau.
    - Je vais me baigner, maman, dit-elle.
    - Mais pourquoi veux-tu toujours aller dans l'eau, Ayla ? C'est dangereux et tu t'aventures beaucoup trop loin.
    - Mais c'est délicieux, Iza ! Je ferai bien attention.
    Chaque fois qu'Ayla entrait dans la mer, Iza s'inquiétait horriblement. La fillette était la seule à savoir nager, la lourde ossature du Peuple du Clan lui interdisant cette activité. Ils avaient le plus grand mal à
    flotter et redoutaient particulièrement l'eau profonde. S'ils acceptaient volontiers de marcher dans la mer pour pêcher, ils s'arrêtaient toujours dès que l'eau leur arrivait à la ceinture. Ayla, au contraire, aimait nager, et le clan considérait cette prédilection pour l'élément liquide comme l'une des particularités de la jeune fille. Ce n'était pas la seule.
    A neuf ans, elle dépassait par sa taille toutes les femmes, ainsi que la plupart des hommes du clan, bien qu'elle ne manifest‚t toujours aucun signe de maturité. Iza se demandait parfois si elle arrêterait jamais de grandir.
    Certains pensaient que son puissant totem m‚le l'empêchait d'atteindre la féminité et qu'elle était peut-être condamnée à rester ainsi toute sa vie, sur la frontière incertaine entre les deux sexes, ni femme ni homme.
    Creb s'approcha en boitant de la guérisseuse qui regardait Ayla s'éloigner vers le rivage. Son corps élancé et vigoureux, ses muscles nerveux et ses longues jambes auraient d˚ lui donner l'air gauche et maladroit, ce que démentait la souplesse de ses mouvements. De toute sa personne irradiait une confiance en elle inconnue des autres femmes du clan. C'était une chasseresse. Pas un seul homme du clan n'était
    aussi bon qu'elle à la fronde, elle en avait désormais la certitude. Elle ne pouvait pas feindre envers les hommes une soumission qu'elle ne ressentait pas. Elle ne pouvait avoir cette humilité naturelle des femmes du clan à l'égard du sexe fort. Et aux yeux des hommes, elle n'apparaissait pas seulement laide avec ses longs membres et son absence d'attributs féminins, mais masculine dans son attitude.
    - Creb, dit Iza, Aba et Aga prétendent qu'elle ne deviendra jamais une femme. Elles pensent que son totem est trop puissant.
    - Mais bien s˚r qu'elle deviendra femme ! Tu crois que les Autres ne peuvent pas avoir d'enfants ? Son séjour parmi nous ne changera rien à sa nature, et il est fort possible que dans son peuple les femmes se forment plus tard. Chez nous, d'ailleurs, certaines jeunes filles ne deviennent femmes qu'à dix ans. Alors prends patience au lieu d'aller imaginer des sottises ! répliqua Creb.

    Légèrement rassurée, la guérisseuse regarda Ayla qui venait de plonger dans l'eau, pour réapparaître quelques brasses plus loin. La jeune fille aimait l'impétuosité de la mer. Incapable de se souvenir de ses premières tentatives pour nager, il lui semblait avoir toujours su. Non loin du rivage, la couleur plus foncée et la fraîcheur de l'eau indiquaient à Ayla qu'elle venait de dépasser la limite o˘ elle avait pied. Se retournant sur le dos, elle se laissa paresseusement bercer par les vagues. La marée descendait et elle fut portée vers l'embouchure de la rivière. La puissance des courants contraires lui rendit le retour difficile, mais après quelques efforts, elle regagna la plage et alla s'écrouler devant le feu qui crépitait au camp, épuisée mais heureuse.
    Après avoir mangé, Ayla contempla rêveusement l'horizon, se demandant ce qu'il y avait au-delà des eaux. Les oiseaux de mer, en quête de fretin, rasaient une dernière fois les vagues avant que la nuit ne tombe. Les troncs blanchis d'arbres rejetés par la marée dressaient leurs silhouettes torturées dans le crépuscule. L'obscurité fondit bientôt toutes choses, à
    l'exception des foyers des hommes qui rougeoyaient en bordure de la plage.
    Après avoir couché Uba, Iza alla s'asseoir à côté de Creb et d'Ayla, près du feu dont les volutes de fumée s'envolaient vers le ciel étoilé.
    - qu'est-ce que c'est, Creb ? demanda Iza en montrant les étoiles dans le ciel.
    - Des feux. Chacun d'eux représente le foyer de l'esprit de quelqu'un qui nous a quittés pour

Weitere Kostenlose Bücher