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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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l'autre monde.
    - Pourquoi sont-ils si nombreux ?
    - Parce qu'ils représentent également le foyer de ceux qui ne sont pas encore nés, et aussi celui des esprits des totems ; or, la plupart des totems possèdent plusieurs esprits. Regarde, tu vois ces feux ? indiqua Creb. C'est la fameuse Grande Ourse. Et ceux-là ? Ce sont les feux de ton totem, Ayla, le Lion des Cavernes.
    - C'est bon de dormir dehors quand on peut voir tous ces petits feux briller dans le ciel, fit remarquer la fillette.
    - C'est beaucoup moins agréable quand le vent souffle et que la neige tombe à gros flocons, dit Iza.
    - Uba aussi aime tous ces petits feux, dit l'enfant surgissant de l'obscurité pour se joindre à eux.
    Je croyais que tu dormais, Uba, dit Creb.
    - Non, Uba regarde les feux comme Ayla et Creb.
    - Allez, il est temps d'aller nous coucher, proposa Iza. Nous aurons demain une rude journée.
    Le lendemain matin, le filet fut tendu en travers de l'embouchure du cours d'eau. Des vessies d'esturgeon, conservées de la pêche précédente, soigneusement lavées et séchées pour qu'elles durcissent à l'air, faisaient office de flotteurs pour le pourtour du filet, et des pierres attachées en quelques points lui donnaient du poids. Brun et Droog tirèrent une extrémité vers la rive opposée et, sur un signe de leur chef, les adultes et les enfants les plus grands entrèrent dans l'eau. Uba allait les suivre quand Iza l'en empêcha.
    - Non, Uba, dit-elle, tu restes ici. Tu n'es pas encore assez grande pour nous suivre.
    - Mais Ona vous aide bien, répliqua l'enfant, l'air obstiné.
    - Ona est plus grande que toi, Uba. Tu nous aideras plus tard, quand nous aurons ramené le poisson. Regarde, Creb aussi reste sur la rive.
    - Oui, maman, répondit Uba avec des gestes empreints de déception. Avançant tout doucement pour agiter l'eau le moins possible, les hommes et les femmes déplièrent le filet en un large demi-cercle. Puis ils attendirent que le sable se dépose à nouveau, jusqu'au signal de Brun. Ayla se tenait les jambes fermement campées dans le sable pour lutter contre la force du courant. Elle avait pris position au milieu du lit, le dos à l'embouchure et à la mer. Elle vit une longue silhouette sombre fendre les eaux à
    quelques brasses d'elle. Les esturgeons commençaient à remonter la rivière.
    quand Brun leva le bras, tout le monde se mit à crier et à agiter l'eau en soulevant de grandes gerbes écumantes. Ce qui semblait un indescriptible désordre était en réalité une habile manceuvre, destinée à entraîner le poisson à l'intérieur du filet tout en rétrécissant le cercle. Bientôt le filet se referma sur une masse de poissons affolés, prisonniers dans un espace de plus en plus réduit, qui se débattaient entre les mailles, menaçant de les rompre. Toutes les mains s'agrippèrent au filet, le poussant vers le rivage, tirant, luttant pour hisser hors de l'eau les énormes prises agitées de terribles soubresauts.
    Levant la tête, Ayla vit Uba, de l'eau jusqu'aux genoux, qui essayait désespérément d'attirer son attention.
    - Uba, ne reste pas là ! lui cria-t-elle.
    - Ayla ! Ayla ! s'écria l'enfant en montrant la mer du doigt. Ona Ayla se retourna et entrevit une petite tête noire qui dansait dans l'eau, menacée d'être engloutie à tout moment. L'enfant, à peine plus ‚gée qu'Uba, avait perdu pied et le courant l'entraînait vers l'embouchure. Dans la confusion, personne ne s'en était aperçu. Seule Uba,
    qui regardait avec envie les évolutions de sa petite compagne de jeu, avait assisté au drame et s'efforçait désespérément de prévenir quelqu'un.
    Ayla plongea dans la rivière bouillonnante, fendant les flots en direction du large. Portée par le courant descendant de la rivière, elle n'avait jamais nagé aussi vite, mais le même courant éloignait l'enfant avec une force presque égale. Ayla vit de nouveau la tête émerger à la surface, et elle redoubla de vitesse, gagnant du terrain peu à peu. Si jamais Ona atteignait la barre au point de rencontre de la rivière et de la mer avant qu'elle l'ait rattrapée, elle serait engoutie dans les eaux tourbillonnantes.
    L'eau se faisait de plus en plus salée. La petite tête sombre émergea une fois de plus à quelques brasses devant elle, puis disparut à sa vue. Ayla tenta un plongeon désespéré, les mains tendues vers la vague silhouette qui s'enfonçait devant elle. Ses doigts se refermèrent sur la longue chevelure de

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