Le clan de l'ours des cavernes
chasseur hardi, un bon compagnon, et il faisait d'excellentes sagaies. Il Ta honorée de son vivant. Guide-le vers Toi, nous t'en conjurons. Sa compagne le pleure, les enfants de sa compagne l'aimaient, la Caverne le respectait. Il a été rappelé à Toi alors qu'il était encore en pleine jeunesse. que l'Esprit du Bison soit satisfait, ô Doni, que cette mort suffise.
- que cette mort suffise, ô Doni, entonnèrent les autres Zelandonia. Les mots furent répétés par toutes les Cavernes rassemblées, plus ou moins à l'unisson.
On entendit alors le bruit sourd d'instruments frappés en cadence, peaux tendues sur des cerceaux munis de poignées. Le son étrange de la fl˚te s'éleva de nouveau, s'insinuant entre les battements réguliers des tambours et créant une musique qui incitait à ~ ~ ' ~* *
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veau par ses plaintes sa douleur et son chagrin. Bientôt, tous les autres Zelandonii l'imitèrent, les larmes aux yeux.
Une voix s'éleva, un contralto sonore chantant sans paroles, adoptant le rythme des tambours et se mêlant au son de la fl˚te, presque comme un instrument. La première fois qu'Ayla avait entendu quelqu'un chanter de cette façon, c'était quand elle était allée vivre chez les MamutoÔ. La plupart des membres du Camp du Lion chantaient, au moins en groupe. Elle avait aimé les écouter et elle aurait voulu se joindre à eux mais elle était incapable de chanter. Elle pouvait à peine fredonner d'un ton monocorde. Elle se rappela que certains chantaient beaucoup mieux que d'autres, et elle les avait admirés, mais jamais elle n'avait entendu une voix aussi profonde et vibrante. C'était celle de Zelandoni, la Première, et Ayla fut submergée d'émotion.
Les deux hommes qui tenaient l'avant du poteau se retournèrent pour faire face aux deux hommes de derrière, puis tous les quatre soulevèrent le hamac mortuaire de leurs épaules et commencèrent à l'abaisser. La fosse n'était pas très profonde. quand les hommes posèrent les poteaux sur le sol, le corps reposait déjà au fond du trou. Ils dénouèrent les cordes du filet, les jetèrent aussi dans la fosse.
Ils traînèrent près du trou les peaux sur lesquelles ils avaient mis la terre meuble de la tombe, plantèrent le poteau à un bout de la fosse, le fixèrent avec un peu de terre. A l'autre bout, ils placèrent un autre poteau plus petit, sur lequel était gravé et peint à l'ocre rouge l'abelan de Shevonar. Sa marque indiquerait l'endroit o˘ il était enterré, préviendrait que son corps y reposait et que son esprit se trouvait peut-
être encore à proximité.
Relona s'avança d'un pas raide en s'efforçant de rester maîtresse d'ellemême. Elle s'approcha du tas et, d'un geste presque rageur, prit une poignée de terre dans chaque main et la jeta dans la tombe. Deux femmes plus ‚gées aidèrent les deux enfants de Relona à faire de même puis jetèrent elles aussi de la terre sur le corps enveloppé. Toute la communauté défila ensuite, chacun répétant le même geste. quand tout le monde fut passé, la fosse était pleine, et la tombe surmontée d'un tertre bombé.
Soudain, Relona tomba à genoux. Aveuglée par les larmes, secouée de sanglots, elle s'effondra sur la terre molle. L'aîné des enfants retourna auprès d'elle et resta là à pleurer, essuyant ses yeux de ses poings. Le plus jeune, l'air égaré, courut vers la tombe, agrippa le bras de sa mère, tenta de la forcer à se relever.
Ayla se demanda o˘ étaient passées ks deux femmes plus ‚gées et pourquoi personne n'essayait de consoler les enfants.
16
Au bout d'un moment, Ayla vit la mère commencer à réagir aux sanglots effrayés de la petite fille. Relona se redressa, et sans même faire tomber la terre collée à ses vêtements, la prit dans ses bras. L'aîné s'assit par terre, entoura de ses bras le cou de sa mère, qui l'enlaça à son tour, et tous trois demeurèrent sur le sol à pleurer
ensemble.
Ayla eut cependant l'impression que leurs sanglots étaient différents, moins imprégnés de désespoir, empreints d'une tristesse et d'un réconfort communs. Sur un signe de la Première, les Zelando-nia et quelques autres, notamment Ranokol, le frère de Shevonar, les aidèrent à se lever tous les trois et les éloignèrent de la tombe.
Le chagrin de Ranokol était aussi profond que celui de Relona mais il l'exprimait différemment. Il ne cessait de se demander pourquoi Shevonar avait été sacrifié et
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