Le clan de l'ours des cavernes
route vers le camp commun des Zelandonii et des Lanzadonii.
Ayla s'éveilla tôt le jour o˘ Jondalar et elle devaient s'unir. La faible lueur précédant le lever du soleil se glissait par les fentes qui séparaient les panneaux quasi opaques, soulignant les coutures, encadrant l'ouverture. La jeune femme demeura étendue en s'efforçant de distinguer les détails des formes sombres qui se dessinaient devant les parois de la hutte.
Elle entendait la respiration régulière de Jondalar. Se soulevant sans bruit, elle contempla dans la pénombre le visage de l'homme endormi à côté
d'elle. Le nez droit et mince, la m‚choire carrée, le front haut. Elle se rappela la première fois qu'elle avait examiné ce visage pendant qu'il dormait, dans la grotte de sa vallée. Autant qu'elle s'en souvînt, c'était le premier homme semblable à elle qu'elle rencontrait, et il était gravement blessé. Elle ne savait pas s'il survivrait mais elle le trouvait déjà beau.
Elle le trouvait beau encore maintenant, et son amour pour lui emplissait tout son être. C'était presque plus qu'elle n'en pouvait supporter, presque douloureux. N'y tenant plus, elle se leva en silence, s'habilla rapidement et sortit.
Ayla parcourut le camp du regard. Depuis la position surélevée qu'ils occupaient, elle voyait la vallée de la Rivière s'étirer devant elle. Dans l'obscurité presque totale, les huttes ressemblaient à des monticules noirs s'élevant de la terre ombreuse ; chaque construction ronde était b‚tie autour d'un poteau central. Le camp était silencieux, bien différent de l'endroit bruyant et animé qu'il deviendrait plus tard.
Elle se tourna vers le cours d'eau et le remonta. Le ciel s'éclaircis-sait, effaçant en son sein quelques étincelles scintillantes. Dans leur enclos, les chevaux sentirent Ayla approcher et hennirent doucement pour la saluer.
Elle obliqua vers eux, se coula sous les perches soutenues par les poteaux.
Elle passa un bras autour de la jument à la robe claire.
- C'est aujourd'hui que Jondalar et moi nous unissons, Whin-ney, dit-elle à
l'animal. Cela fait si longtemps, semble-t-il, que tu l'as ramené à la grotte, ensanglanté et presque mort. Nous avons parcouru tant de chemin depuis... Nous ne reverrons jamais cette vallée.
Rapide vint se frotter contre elle pour réclamer sa part d'attention. Ayla le tapota puis enlaça le cou puissant de l'étalon brun. Revenant d'une de ses expéditions de chasse nocturne, Loup apparut à la lisière du bois et s'élança vers la jeune femme entourée des chevaux.
- Te voilà ! O˘ étais-tu passé ? Tu avais disparu ce matin. Du coin de l'oeil, elle perçut un mouvement parmi les arbres et tnnma la tête inste à
temns nnnr unir un antre Inim nlue
se tapir derrière un épais buisson. Elle se pencha, prit entre ses deux mains la tête de son animal et frotta ses joues velues.
- Tu t'es trouvé une compagne ou un ami ? Tu veux retourner chez les tiens, comme Bébé ? Tu me manquerais, mais je ne voudrais pas t'empêcher d'avoir une femelle.
Le fauve grogna de plaisir tandis qu'elle continuait à le caresser. Il semblait n'avoir aucune envie pour le moment de retourner auprès de la silhouette cachée dans le bois.
Le bord supérieur du soleil émergea à l'horizon. Ayla sentit la fumée des feux matinaux, regarda en aval. quelques lève-tôt allaient et venaient ; le camp s'éveillait.
Ayla vit Jondalar venir elle à grandes enjambées, le front plissé dans une expression familière. C'est un inquiet, pensa-t-elle. Elle connaissait toutes les lignes et tous les mouvements de son visage. Elle l'observait souvent en cachette, o˘ qu'il f˚t, quoi qu'il fît. Il plissait le front de la même façon quand il se concentrait sur un nouveau morceau de silex, comme s'il t‚chait de discerner de minces particules dans le matériau homogène pour deviner o˘ il allait se fendre. Toutes les expressions de Jondalar lui plaisaient, mais elle aimait surtout le voir sourire d'un air tendre et taquin ou la regarder de ses yeux débordant d'amour et de désir.
- Je me suis réveillé et tu n'étais plus là, lui dit-il en approchant.
- Je n'arrivais pas à me rendormir, alors je suis sortie. Je crois que Loup a une compagne cachée dans le bois. C'est pour cela qu'il a filé ce matin.
- Excellente raison. Si j'avais une compagne, j'irais volontiers courir les bois avec elle, fit Jondalar d'un ton malicieux tandis qu'un sourire effaçait son expression
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