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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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avant longtemps. Toi aussi. Il te suffira de mettre la main sur mon ventre, comme maintenant.
    - Je suis content que tu aies déjà eu un enfant. Tu sais à quoi t'attandt"
    - Ce n'est pas tout à fait pareil, cette fois. quand je portais Dure, j'avais des nausées presque tout le temps.
    - Comment te sens-tu ?
    - Très bien. Même au début, les nausées étaient très faibles, et maintenant je n'en ai plus.
    Ils restèrent un moment silencieux, et il se demanda si elle ne s'était pas assoupie. Il avait envie de recommencer, en prenant tout son temps, cette fois, mais si elle dormait...
    - Je me demande comment il va, dit-elle soudain. Mon fils.
    - Il te manque ?
    - Il me manque tellement quelquefois que je ne sais pas quoi faire. A la réunion de la Zelandonia, la Première a chanté le Chant de la Mère. J'aime cette histoire. Chaque fois que je l'entends, j'ai les larmes aux yeux quand on arrive à la partie o˘ la Mère est séparée de Son enfant. Je crois savoir ce qu'Elle a enduré. Même si je dois ne plus jamais revoir Dure, je voudrais savoir comment il va. Comment Broud et les autres le traitent.
    Ayla redevint silencieuse.
    - On dit dans le chant que la Mère a souffert pour enfanter. Est-ce très douloureux ?
    - L'accouchement de Dure a été difficile. Je n'aime pas trop y penser.
    Mais, comme le dit le Chant de la Mère, il en valait la peine.
    - As-tu peur ? Peur d'enfanter de nouveau ?
    - Un peu. Mais je me sens bien, cette fois. L'accouchement ne se passera peut-être pas aussi mal.
    - Je ne sais pas comment font les femmes.
    - Nous le faisons parce que cela en vaut la peine. Je voulais tellement Dure ! Et puis ils m'ont dit qu'il était difforme, que je ne pouvais pas le garder...
    Elle se mit à pleurer, il la prit dans ses bras.
    - C'était horrible, poursuivit-elle. Je ne pouvais pas accepter de le perdre. Au moins, chez les Zelandonii, la mère a le choix. Personne n'essaiera de m'imposer une décision.
    Ils entendirent des loups hurler au loin, un autre leur répondre, plus près de la tente. Ce hurlement-là leur était familier : Loup se trouvait à
    proximité.
    - Je me demande s'il me quittera, lui aussi, fit Ayla à voix basse, enfouissant son visage au creux de l'épaule de Jondalar.
    Il la serra contre lui pour la consoler. C'est une dure épreuve d'être honorée par Doni, songea-t-il. Une grande faveur, et cependant... Il tenta d'imaginer ce qu'il éprouverait s'il sentait la vie croître en lui, n'y parvint pas. Les hommes n'enfantent pas, se dit-il. Pourquoi Doni les a-telle faits, d'ailleurs ? Sans hommes, les femmes se débrouilleraient fort bien. Elles ne sont pas toutes enceintes en même temps, certaines pourraient aller chasser ou aider les autres quand leur ventre est trop gros ou leurs enfants trop petits. Les femmes s'entraident toujours quand l'une d'elles accouche. Elles pourraient même survivre sans chasser ; la cueillette est facile,
    -- - -- -
    Jondalar s'était déjà interrogé à ce sujet et se demandait si d'autres hommes se posaient la question. En tout cas, ils n'en parlaient pas. Doni devait bien avoir eu une raison pour créer deux êtres différents. Il y avait toujours une logique dans ce qu'Elle faisait. Le monde était ordonné.
    Le soleil se levait chaque matin, la lune passait régulièrement par toutes ses phases, les saisons se succédaient de la même façon chaque année.
    Se pouvait-il qu'Ayla e˚t raison ? Fallait-il un homme pour faire naître la vie ? Etait-ce pour cette raison qu'il y avait des hommes et des femmes ?
    Jondalar se débattait avec ses pensées en tenant sa compagne dans ses bras.
    Il voulait qu'il y e˚t une raison à son existence à lui, une vraie raison.
    Pas seulement pour partager les Plaisirs, pas uniquement pour prodiguer aide et soutien. Il voulait que sa vie se révél‚t nécessaire. Il voulait croire qu'il ne naîtrait pas de nouvelle vie sans hommes, que sans hommes il n'y aurait plus de bébés, que tous les Enfants de la Terre disparaîtraient.
    Il était si abîmé dans ses pensées qu'il n'avait pas remarqué que les sanglots d'Ayla avaient cessé. Il la regarda et sourit. Endormie, elle respirait paisiblement. Elle s'était levée tôt, la journée avait été
    longue. Il dégagea son bras, le plia et l'étendit plusieurs fois pour rétablir la circulation, et b‚illa. Il tombait de fatigue, lui aussi. Il souffla la mèche en mousse de la lampe à graisse, chercha à t‚tons le corps de la femme endormie et

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