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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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revenus, pensait-il. Peut-
    être ne les avaient-ils jamais abandonnés, peut-être désiraient-ils simplement que le clan s'en aille, pour s'installer ici, dans cette grotte plus grande, plus avantageuse. Il n'y avait pas d'autre explication ! Les esprits s'étaient lassés de leur ancienne caverne, ils en voulaient une nouvelle, et ils avaient déclenché un tremblement de terre pour les obliger à partir. Peut-être avaient-ils également besoin parmi eux de ceux et celles qui avaient perdu la vie dans le séisme. Ils m'ont mis à l'épreuve, songea-t-il encore. Voilà pourquoi j'étais incapable de décider si nous devions ou pas rebrousser chemin. Brun était heureux que sa qualité de chef n'ait pas été prise en défaut. Si cela n'avait pas été contraire à sa position, il aurait pris le pas de course pour annoncer la bonne nouvelle à
    son clan.
    Lorsque les trois hommes réapparurent, il leur fut inutile d'informer les autres qu'ils étaient arrivés au terme de leur voyage. Tout le monde le savait déjà. Iza,' la seule avec Ayla à avoir vu la caverne, n'avait jamais douté que Brun en prendrait possession. Et à présent, pensaitelle, il ne pourrait plus exiger le départ d'Ayla. Sans elle, il aurait décidé de rebrousser chemin. Le totem de l'enfant est décidément aussi puissant que bénéfique et la chance qu'il apporte avec lui s'étend aux membres de notre clan. Iza considéra la fillette à côté d'elle, inconsciente de l'enthousiasme dont elle était indirectement la cause. Mais si la chance était avec elle, pourquoi avait-elle perdu ses parents et ceux de sa race ?
    Iza secoua la tête d'un air perplexe. Décidément, les voies des esprits étaient impénétrables.
    Brun aussi pensait à l'enfant et il reconnaissait en son for intérieur qu'lza n'aurait jamais découvert la caverne si elle ne s'était mise à la recherche d'Ayla. Il avait été contrarié quand il avait vu la petite s'éloigner du groupe, alors qu'il avait donné l'ordre d'attendre. Mais sans l'indiscipline de l'enfant, la grotte leur serait restée cachée. Pourquoi les esprits avaient-ils guidé les pas de la fillette ? Comme toujours, Mogur avait raison. Les esprits ne désavouaient pas la pitié d'lza ni la présence d'Ayla parmi eux. On pouvait même dire que cette dernière avait leur faveur.
    Brun jeta un regard à l'homme estropié qui aurait d˚ devenir chef à
    sa place. Nous avons bien de la chance que mon frère soit notre mogur.
    C'est étrange, se dit-il, car cela fait si longtemps que je n'ai pas pensé
    à lui comme étant mon frère. quand Brun était jeune et qu'il s'efforçait d'acquérir le courage et le sang-froid qu'on attendait de celui destiné à
    être chef, la présence de son frère lui avait été d'un grand secours. Creb était l'aîné, et il avait son propre combat à mener contre son infirmité et les douleurs physiques et morales qu'elle lui valait, mais rien de ce qui pouvait tourmenter Brun ne lui échappait. que son jeune frère e˚t le moindre doute quant à ses capacités à commander et à donner l'exemple, Creb était là, à ses côtés, présence silencieuse mais rassurante et pleine de compréhension.
    Tous les enfants nés de la même femme n'étaient pas considérés comme frères ou soeurs. Seuls des enfants de même sexe pouvaient se désigner l'un l'autre comme frères ou comme soeurs, et cela uniquement quand ils étaient jeunes ou en de rares moments d'intimité particulière. Les hommes n'avaient pas de soeurs, et les femmes n'avaient pas de frères. Creb, de même mère que Brun, était son frère. Iza, pourtant née de la même mère, ne pouvait être tenue pour sa soeur, et elle-même n'avait pas de soeur.
    Etant jeune, Brun avait éprouvé de la compassion envers son frère, mais il avait depuis longtemps oublié l'infirmité de son aîné et n'avait plus à son égard qu'un profond respect pour son pouvoir et son savoir. A ses yeux, Creb était maintenant avant tout le grand sorcier dont il sollicitait souvent les sages conseils. Brun ne pensait pas que son frère p˚t regretter de ne pas être lui-même un chef, mais parfois il se demandait si l'infirme ne souffrait pas de ne pas avoir pris femme et eu des enfants. Les femmes pouvaient se révéler parfois contrariantes, mais le plus souvent elles apportaient de la chaleur et du plaisir à l'homme. Creb n'avait jamais eu de compagne, il n'avait jamais appris à chasser, n'avait jamais connu les joies et les

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