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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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son état mais il voyait bien à quel point la situation était désespérée : plus Jondalar restait de ce côté-ci du fleuve et plus il avait de chance d'y être surpris par une tempête de neige.
    Thonolan se savait perdu mais ce n'était pas une raison pour que son frère meure, lui aussi.

    - Jondalar, dit-il en ouvrant les yeux, nous savons tous les deux que sans aide, je ne m'en sortirai pas. Ce n'est pas une raison pour que tu...
    - Tu es jeune et fort, l'interrompit Jondalar. Il n'y a aucune raison que tu ne t'en remettes pas.
    - La saison est trop avancée. Si jamais il y a une tempête de neige, nous sommes perdus. Il faut que tu partes, Jondalar
    - Tu délires
    - Non, je...
    - Si tu n'avais pas de fièvre, tu ne dirais pas des choses pareilles.
    Essaie de retrouver des forces et laisse-moi m'occuper du reste. Nous ne resterons pas longtemps ici. J'ai trouvé une solution.
    - quelle solution ?
    - Il faut encore que je réfléchisse à certains détails. Dès que mon plan sera au point, je te l'expliquerai. Veux-tu manger quelque chose ? Thonolan ne voulait rien manger, il voulait en finir le plus vite possible pour que son frère puisse repartir.
    - Je n'ai pas faim, dit-il. (Voyant qu'il faisait de la peine à Jondalar, il ajouta aussitôt :) Je boirais bien un peu d'eau.
    Après lui avoir fait boire l'eau qui restait au fond de la gourde, Jondalar annonça :
    - Il n'y en a plus. Je vais aller la remplir.
    Ce n'était qu'une excuse pour quitter la tente et échapper au regard de son frère. Il lui avait menti : il n'avait trouvé aucune solution. Mais il n'avait pas renoncé pour autant à sauver Thonolan. Il faut absolument que je trouve un moyen de traverser cette rivière pour aller chercher de l'aide, se dit-il.
    Longeant la berge, il aperçut soudain une branche coincée dans l'anfractuosité d'un rocher, juste au niveau de l'eau. Il resta un long moment à la regarder, éprouvant de la peine pour elle. Elle aussi, elle était prisonnière. Sans réfléchir, il s'approcha du rocher et libéra la branche. Puis il la regarda filer dans le courant en se demandant jusqu'o˘
    elle irait avant d'être arrêtée par un nouvel obstacle.
    Finalement, il s'approcha du torrent qui se jetait dans la Soeur et lui apportait son minuscule tribut d'eau. Il avait rempli sa gourde et s'apprêtait à rebrousser chemin quand soudain, sans raison précise, il leva la tête et regarda en amont de la rivière. Il s'immobilisa alors, bouche bée.

    Un monstrueux oiseau aquatique glissait sur l'eau, se dirigeant droit vers la rive o˘ il se trouvait. Son long cou incurvé se terminait par une tête fière et crêtée et il possédait deux grands yeux aveugles. quand l'oiseau se rapprocha, Jondalar aperçut les petites créatures qui se trouvaient sur son dos. L'une d'elles agita la main et cria
    - Holà !
    Jamais encore Jondalar n'avait été aussi heureux d'entendre une voix humaine.
    Ayla essuya du dos de la main son front couvert de sueur. Puis elle sourit au petit cheval qui venait de pousser son coude pour essayer d'insinuer son museau dans le creux de sa main. La jeune pouliche ne supportait pas d'être loin d'elle et la suivait partout. Et Ayla la laissait faire car elle était heureuse d'avoir de la compagnie.
    - quelle quantité de grains veux-tu que je ramasse pour toi ? demanda-t-elle en remuant les mains.
    La jeune pouliche la regardait, attentive à chacun de ses gestes. Son attitude rappela à Ayla l'époque o˘, enfant, elle apprenait le langage par signes du Clan.
    - Es-tu en train d'apprendre à parler ? Comme tu n'as pas de mains, tu ne pourras pas t'exprimer. Mais je suis s˚re que tu essaies de me comprendre.
    Chaque fois que, pour accompagner ses gestes, Ayla émettait un son, le jeune animal dressait les oreilles.
    - Tu m'écoutes, n'est-ce pas, petite pouliche ? Je t'appelle petite pouliche ou petit cheval, mais ça ne va pas. Il faudrait que je te trouve un nom. Je me demande comment ta mère t'appelait ? Malheureusement, même si je connaissais le nom qu'elle te donnait, je ne serais pas capable de le dire...
    La jeune pouliche n'avait pas quitté Ayla des yeux. Elle savait que la jeune femme était en train de s'adresser à elle et, quand les mains d'Ayla s'immobilisèrent, elle hennit comme si elle voulait lui répondre.
    - Es-tu en train de me répondre ? Whiiinneeey' 1
    Ayla avait essayé de reproduire approximativement le son émis par la pouliche. Celle-ci remua aussitôt la tête pour montrer

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