Le clan de l'ours des cavernes
plage, elle admira leurs ailes brun‚tres largement ouvertes et leur queue fourchue. Même s'ils se nourrissaient eux aussi de charognes, cela ne les empêchait pas de chasser des petits mammifères et des reptiles. La femelle était un peu plus grande que le m‚le et leur plumage était si beau qu'Ayla ne se lassait pas de les regarder.
quant aux vautours, malgré leur tête chauve et hideuse, et leur odeur pestilentielle, elle les tolérait car elle aimait observer leur vol majestueux.
C'était toujours très impressionnant de les voir planer sans effort et se laisser porter par les courants, jusqu'à ce que, apercevant une proie, ils plongent vers le sol et se précipitent sur le cadavre en allongeant le cou C
et en refermant à moitié les ailes.
Tous ces nécrophages festoyaient et il y avait même maintenant parmi eux quelques corneilles noires. Ayla se félicitait d'une telle aubaine : plus vite ils nettoieraient le charnier et mieux cela vaudrait. L'odeur écoeurante qui s'en dégageait finit par tellement l'incommoder qu'elle décida de changer d'air.
- Whinney ! appela-t-elle.
En entendant son nom, le cheval passa la tête par l'entrée de la caverne.
- Je vais marcher, expliqua Ayla. Viens-tu avec moi ? Reconnaissant le signal, Whinney s'approcha en remuant la tête de bas en haut.
Elles s'engagèrent sur l'étroit sentier, firent un détour pour éviter la plage et ses bruyants occupants et, après avoir contourné la paroi rocheuse, marchèrent le long de la rivière qui avait retrouvé son aspect habituel. Whinney semblait plus détendue maintenant qu'elles avaient laissé
derrière elles le charnier et surtout les hyènes qui lui inspiraient une crainte irraisonnée depuis qu'elles avaient tenté de la dévorer.
Après être restée si longtemps enfermée, Ayla appréciait de pouvoir marcher librement au soleil, même si l'air était encore piquant et chargé
d'humidité. A un moment donné, elle ralentit pour observer un couple de pics épeiches qui se livraient à des acrobaties aériennes, frappaient du bec sur une souche et se poursuivaient dans les arbres. Le m‚le était facilement reconnaissable à la bande cramoisie à l'arrière de la tête.
Connaissant les pics épeiches, Ayla savait qu'ils nichaient dans un vieil arbre creux et se servaient de copeaux pour faire leur nid. La femelle y pondrait six ceufs environ qu'elle couverait avec soin. Mais dès que les petits seraient élevés, le couple se séparerait. Chacun repartirait de son côté et, cramponné à un tronc d'arbre, en frapperait l'écorce pour en faire sortir des larves. Dans les bois résonnerait alors leur appel qui ressemblait à un rire strident.
Les alouettes étaient bien différentes. Ces oiseaux vivaient en volées et ne formaient des couples qu'au moment de la reproduction. Le m‚le défendait alors son territoire contre ses amis d'antan comme un véritable coq de combat. Pour l'instant, un couple s'élevait verticalement dans les airs et Ayla entendait son chant glorieux. Le volume était tel que même lorsque les oiseaux ne furent plus que deux petits points se balançant loin au-dessus d'elle, elle le percevait encore. Brusquement, ils se laissèrent retomber, comme des pierres, puis remontèrent en chantant à nouveau.
Ayla était arrivée à l'endroit o˘ elle avait creusé la fosse. Du moins en avait-elle l'impression, car il n'en restait plus aucune trace. La crue avait emporté les buissons qui bordaient le piège et nivelé la dépression.
Elle s'avança alors vers la rivière et but un peu d'eau. quand elle se releva, elle aperçut une bergeronnette qui courait sur la rive. Elle ressemblait à l'alouette, en plus élancé, et le dessous de son corps était jaune. Pour ne pas mouiller sa longue queue, elle ne cessait de l'agiter de haut en bas.
Un flot de notes limpides attira alors l'attention d'Ayla sur un autre couple qui n'avait pas peur, lui, de se mouiller. Deux merles d'eau, en pleine parade, se faisaient des révérences. Une fois de plus, la jeune femme se demanda comment ils se débrouillaient pour garder leur plumage sec lorsqu'ils sortaient de l'eau o˘ ils avaient plongé.
Lorsqu'elle regagna la prairie, Whinney était en train de brouter. Elle sourit en entendant le chick-chick de deux troglodytes mignons qu'elle venait de déranger en passant un peu trop près de l'arbuste o˘ ils étaient perchés. Dès qu'elle se fut éloignée, un chant clair et mélodieux remplaça le cri
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