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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d'observer l'attitude et l'expression de la jeune jument pour savoir aussitôt ce que celle-ci ressentait ou désirait lui dire. L'hiver, en les obligeant à vivre côte à
    côte, avait renforcé le lien qui les unissait et leur avait permis d'atteindre un haut niveau de communication et de compréhension. Ayla savait maintenant quand Whinney était heureuse, contente, nerveuse ou bouleversée et elle était en mesure de répondre aux demandes de l'animal, que Whinney ait soif, faim ou besoin d'affection. Intuitivement, c'est elle qui avait assumé depuis le début le rôle dominant, qui avait commencé à
    donner des directives à l'animal et à émettre des signaux auxquels Whinney répondait.
    Debout à l'entrée de la caverne, elle était en train d'examiner la peau qui servait de brise-vent. Elle devrait refaire des trous un peu audessous de ceux qui s'étaient déchirés pour y enfiler une longue lanière afin de pouvoir réattacher la peau sur la traverse horizontale. Soudain, elle sentit quelque chose d'humide à la base de son cou.
    - Arrête, Whinney, dit-elle en se retournant.
    Ce n'était pas Whinney car celle-ci n'avait pas bougé. quand une deuxième goutte lui tomba dans le cou, Ayla releva la tête et aperçut la longue pointe de glace qui pendait dans le trou à fumée. La buée dégagée par la respiration des deux occupantes et la cuisson des aliments était transportée par la chaleur du feu vers la vo˚te de la caverne et, en rencontrant l'air froid qui rentrait par le trou, se transformait en glace.

    Mais le vent sec qui soufflait sans rel‚che chassait suffisamment l'humidité pour que, durant l'hiver, le sommet du trou à fumée n'ait été
    décoré que d'une frange de glace. Ayla fut donc très surprise de voir la longue chandelle, grise de cendres et de suie, qui pendait à cet endroit.
    Une troisième goutte d'eau tomba sur le sommet de son cr‚ne avant qu'elle ait eu le temps de se reculer. Elle alla s'essuyer et poussa un cri de joie.
    - Whinney ! Whinney ! dit-elle en se précipitant vers la jeune jument pour la prendre par le cou. La glace commence à fondre ! Le printemps n'est pas loin ! Bientôt les arbres vont bourgeonner et tout va reverdir. Tu vas pouvoir manger de l'herbe tendre. Je suis s˚re que tu adoreras ça !
    L‚chant le cou de Whinney, Ayla courut sur la corniche, comme si elle espérait y découvrir un paysage déjà verdoyant. La neige n'avait nullement disparu durant la nuit et le vent était si froid qu'elle rentra prestement à l'intérieur de la caverne.
    Les jours suivants, elle fut bien déçue : au lieu du printemps tant attendu, le blizzard se mit à souffler. Il fit encore plus froid qu'au coeur de l'hiver. Malgré tout, le printemps arrivait, talonnant sans rel
    ‚che l'hiver, et le soleil, déjà plus chaud, faisait fondre la cro˚te gelée qui recouvrait le sol. Les gouttes qui étaient tombées dans le cou d'Ayla annonçaient bien que la glace allait se transformer en eau - et les effets de la fonte seraient plus impressionnants qu'elle n'aurait jamais osé
    l'imaginer.
    Non seulement la neige et la glace fondaient, mais il se mit aussi à
    pleuvoir, ce qui accéléra encore le processus de la fonte, et les steppes bénéficièrent de cet apport d'humidité. Il ne s'agissait nullement d'un phénomène localisé. La source de la rivière qui coulait dans la vallée était alimentée par la fonte de l'immense glacier, et toutes sortes d'affluents, qui étaient déjà à sec lorsque Ayla était arrivée dans la vallée, venaient s'y jeter aussi.
    Ces torrents dévalant des lits qui, l'instant d'avant, étaient encore à
    sec, surprenaient les animaux qui avaient le malheur de s'y trouver et les entraînaient en aval. Leur force et leur violence étaient telles que les cadavres qu'ils charriaient étaient broyés et dénudés jusqu'à l'os.
    Parfois, négligeant d'anciens tracés, l'eau de la fonte choisissait un nouveau parcours, déracinant au passage les arbres et les buissons qui avaient vaillamment réussi à pousser depuis des années dans un environnement hostile. Des pierres, des galets et même de gros rochers étaient entraînés au passage par cette marée de débris.
    Les parois de la gorge en amont de la caverne bridaient le flot furieux qui se déversait par-dessus la cascade. La résistance que rencontrait la rivière lui donnait encore plus de force et faisait monter le niveau des eaux. Les renards qui avaient installé leur terrier sous

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