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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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le tas d'ossements et de bois flottés étaient maintenant inondés.
    Le spectacle de la crue était si impressionnant qu'Ayla passait une partie de la journée sur la corniche à observer ces eaux tumultueuses et couvertes d'écume dont le niveau montait un peu plus chaque jour. Surgissant de l'étroite gorge, l'eau se précipitait avec violence contre la saillie rocheuse, déposant à la base de celle-ci son lot de débris variés. Ayla comprenait enfin pourquoi autant d'os, de bois flottés et de blocs erratiques avaient pu s'accumuler à cet endroit et elle se félicitait que la caverne soit située aussi haut.
    Lorsqu'un gros rocher ou un arbre venait s'écraser contre la saillie rocheuse, le choc se répercutait jusque sur la corniche. A chaque fois, Ayla sursautait, effrayée. Puis elle oubliait ses craintes. Elle était devenue fataliste. Si le moment était venu pour elle de mourir, tant pis !
    De toute façon, elle était morte le jour o˘ Broud l'avait maudite. Elle n'était pas de taille à combattre les forces qui présidaient à son destin.
    Même si la corniche o˘ elle se trouvait devait être emportée par les eaux, elle ne pouvait rien faire pour empêcher cela. Et elle était fascinée par la violence aveugle de la nature.
    La crue était si forte qu'un jour elle finit par entraîner un des arbres qui poussaient au pied de la paroi rocheuse sur la rive opposée. En tombant, l'arbre heurta violemment la corniche, puis il fut entraîné à
    toute vitesse par le cours d'eau qui, de l'autre côté de la boucle, avait formé un lac long et étroit dans la partie basse des prés, inondant les berges et submergeant la végétation qui y poussait. Pendant un court instant, le géant entraîné par la crue fut retenu par les branches des arbres qui, sous l'eau, s'accrochaient au sol de toute la force de leurs racines. Puis le courant l'arracha brutalement à leur étreinte, déracinant au passage les arbres qui tentaient vainement de résister.
    Le jour o˘ Ayla entendit un craquement qui se répercuta le long des parois de la gorge, elle comprit que la chute d'eau venait enfin de se délivrer de l'emprise de l'hiver. Entraînés par les remous qui les faisaient s'entrechoquer, les blocs de glace vinrent buter contre la saillie rocheuse, puis ils la contournèrent. Lorsqu'ils disparurent, ils avaient déjà en partie fondus et allèrent grossir les eaux du lac qui se trouvait en contrebas.
    Lorsque le niveau des eaux eut baissé suffisamment pour qu'elle puisse à
    nouveau emprunter l'étroit sentier qui conduisait à la rivière, Ayla s'aperçut que la plage avait changé d'aspect. Le tas boueux qui se trouvait à la base de la saillie rocheuse était plus important qu'avant.
    En plus des os et des bois flottés, il y avait aussi maintenant des arbres entiers et des cadavres d'animaux. La forme de la plage avait changé et certains arbres avaient disparu, entraînés par le courant. Mais une partie de la végétation avait réussi à résister à la force de la crue. Dans cette région au climat essentiellement sec, les racines des arbres et des buissons s'enfonçaient profondément dans la terre, surtout lorsque ceux-ci poussaient un peu en retrait des berges. Habitués aux inondations annuelles, la plupart d'entre eux étaient solidement ancrés dans le sol.
    Dès que les framboisiers se couvrirent de petites baies vertes, Ayla se mit à songer aux fruits qu'elle mangerait et cela lui posa un problème.
    Pourquoi penser à des baies qui ne seraient pas m˚res avant le début de l'été quand elle savait qu'à cette époque elle aurait depuis longtemps quitté la vallée ? L'arrivée du printemps l'obligeait à prendre une décision - quand exactement allait-elle se remettre en route et partir à la recherche des Autres ?
    Elle était en train d'y réfléchir, assise à l'extrémité de la corniche, un endroit o˘ elle aimait s'installer parce qu'il était plat et qu'elle pouvait poser ses pieds un peu plus bas sur une légère saillie. Là o˘ elle était, elle apercevait la vallée et, en tournant la tête, elle pouvait voir le début de la gorge en amont de la rivière. Pour l'instant, elle regardait vers la vallée et elle venait d'apercevoir Whinney qui rentrait après une promenade dans la prairie. quand la jument arriva à la hauteur de la saillie rocheuse, elle disparut à la vue d'Ayla mais celle-ci entendit bientôt le bruit de ses sabots sur l'étroit sentier.
    Elle sourit en apercevant la

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