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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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sévices. Elle avait détesté cet homme avant même qu'on le lui donne pour compagnon. Elle avait supplié sa mère mais celle-ci ne pouvait rien pour elle. Iza était la guérisseuse, et son haut rang dans le clan était comme un défi pour cet homme envieux qui n'avait pas supporté de voir sa virilité mise en question par la stérilité de sa compagne. Ne pouvant la dominer en la fécondant, il s'était mis à la battre.
    Iza savait que Brun désapprouvait un tel comportement et elle était s˚re qu'il n'aurait pas fait de cet homme son compagnon, s'il avait été chef du clan à ce moment-là. Brun ne tenait pas pour une preuve de force la domination physique d'une femme. Le Peuple du Clan considérait comme indigne d'un homme de s'en prendre à un adversaire plus faible ou de se laisser emporter à cause d'une femme. Un homme devait se faire obéir d'une femme sans violence, il devait chasser et pourvoir son foyer de la nourriture nécessaire, sans montrer de signe de douleur quand il souffrait.
    Il arrivait que des hommes corrigent des femmes coupables de manquements à
    la discipline établie, mais peu en faisaient une pratique, encore moins un plaisir.
    quand Creb s'était installé avec eux, son compagnon avait pensé en tirer un bénéfice. En effet, Iza n'était pas seulement la guérisseuse du clan mais elle était également celle qui cuisinait pour Mog-ur. L'homme s'était imaginé que le reste du clan croirait que le sorcier l'initiait à sa magie.
    En réalité, Creb lui prêtait tout juste attention et, bien qu'il n'en dît jamais rien, n'appréciait pas la brutalité du compagnon de sa soeur.
    Malgré les coups, Iza n'en avait pas moins continué à faire usage de ses potions contraceptives. Toutefois, lorsqu'elle se découvrit enceinte, elle accepta son sort avec résignation. Un moment elle pensa que le totem de son compagnon avait finalement vaincu le sien mais le tremblement de terre sembla le démentir : si le totem de l'homme avait été si fort, pourquoi l'avait-il soudain abandonné ? S'il avait survécu au cataclysme, Iza aurait probablement provoqué une fausse couche. Sa mort l'en avait dissuadée, et elle s'était accrochée à l'espoir de donner le jour à une fille, afin de prolonger sa lignée de guérisseuses. A présent, ce désir d'une fille était d'autant plus fort que cela lui permettrait de vivre aux côtés de Creb.
    Iza rangea sa sacoche et se glissa dans la fourrure, auprès de l'enfant qui dormait paisiblement. Ayla est vraiment favorisée par la chance, pensa-t-elle. Elle a découvert une nouvelle caverne, elle obtiendra le droit de rester avec moi, et nous allons partager le feu de Creb. Puisse sa chance me faire donner naissance à une fille. Iza serra la fillette dans ses bras en se blottissant contre le petit corps chaud.
    Le lendemain, après le repas matinal, Iza fit signe à l'enfant de la suivre pour chercher des plantes le long du cours d'eau. Elle aperçut bientôt une clairière de l'autre côté de la rivière et passa sur l'autre rive. Il y poussait de grandes plantes aux feuilles mates, pourvues de petites fleurs vertes disposées en grappes épaisses. Iza cueillit quelquesunes de ces ansérines aux racines rouges, puis se dirigea vers les marais o˘ elle découvrit des prêles et, un peu plus haut, des saponaires. Ayla la regardait faire avec intérêt, désolée de ne pouvoir communiquer avec elle, la tête pleine de questions qu'elle était incapable de formuler.
    De retour au campement, Iza remplit d'eau et de pierres br˚lantes un panier finement tressé o˘ elle ajouta les tiges de prêles. Puis elle découpa avec un éclat de silex un morceau circulaire dans une couverture dont la peau, bien que souple, était assez solide. A l'aide d'un instrument pointu, elle perça de petits trous au bord du cercle, dans lesquels elle passa une sorte de lien confectionné avec une écorce filandreuse torsadée qu'elle tira ensuite pour obtenir une petite bourse. Enfin, d'un coup de couteau, elle trancha un bout de la longue lanière de cuir qui maintenait fermé son vêtement, après en avoir mesuré la longueur en le passant autour du cou dAyla.
    quand l'eau se mit à bouillir, Iza ramassa les plantes qu'elle venait de cueillir ainsi que le bol d'osier tressé, et retourna à la rivière. La femme et la fillette longèrent son cours jusqu'à ce qu'elles découvrent un endroit o˘ la rive descendait en pente douce dans l'eau. Iza entreprit alors d'écraser la

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