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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Morosini dans le train qu’elle a attrapé au vol pour rentrer chez nous le jour où elle vous a quitté. Et je peux vous apprendre qu’il lui a évité de passer sous les roues. Vous devriez le remercier, sans lui, vous seriez veuf !
    — C’est elle qui vous l’a dit ?
    — Naturellement, et, faites-moi confiance, jamais elle ne s’est avisée de me mentir parce que, après deux ou trois tentatives infructueuses, elle a compris qu’avec moi c’était du temps perdu.
    — Alors pourquoi a-t-elle avoué ?… Et devant lui par-dessus le marché ?
    — Elle a pensé que cela suffirait à vous faire comprendre qu’elle souhaitait rompre son mariage. Il y a des gens contre lesquels il serait imbécile de lutter. C’est idiot, je vous l’accorde ! Il faut admettre, prince, ajouta-t-elle en s’adressant à Aldo, que ma fille n’est pas très intelligente. Elle doit le tenir de ma belle-mère. Aussi je vous prie de bien vouloir lui pardonner le mauvais tour qu’elle vous a joué. Je pense qu’elle a dû le trouver distrayant…
    Aldo ne put s’empêcher de rire. Cette reine du chocolat lui plaisait :
    — J’aurais mauvaise grâce à lui en vouloir, Madame, puisque cette… méprise me vaut le plaisir de vous rencontrer. Ce que vous venez de dire est l’absolue vérité : je ne connais guère la baronne Waldhaus et pas depuis longtemps. Quant au dîner que nous avons partagé avant-hier soir, c’était le second, le premier ayant eu lieu dans le Vienne-Bruxelles. Je ne l’ai même pas revue à la descente du train… j’étais pressé. Enfin, nous nous sommes croisés au casino Bellevue où je me détendais avec mon ami Vidal-Pellicorne que voici… Et cela, je vous en donne ma parole de gentilhomme !
    Mais elle ne l’entendait plus. Tandis qu’Adalbert la saluait, son visage s’illumina :
    — Étes-vous Monsieur Vidal-Pellicorne, l’égyptologue ?
    — Ai-je l’honneur d’être connu de vous ?
    — Ô combien ! Voyez-vous, l’Égypte est ma passion depuis toujours. J’ai lu vos livres, j’ai suivi vos travaux, mais ma mauvaise chance a voulu que je sois absente de Bruxelles lorsque vous venez donner une conférence ! Ah, vous ne pouvez imaginer à quel point je suis heureuse de cette rencontre ! C’est bien la première fois que les agissements de ce pauvre Eberhardt me valent une bonne surprise ! (Puis, se baissant pour détacher son chien :) Tiens, Cléopâtre, va jouer ! (Après quoi elle glissa son bras sous celui d’Adalbert visiblement ravi.) Faisons quelques pas ensemble !…
    — Mais enfin, Mère, brama Waldhaus, je vous rappelle que Monsieur a été convoqué à titre de témoin d’un duel, pas pour se promener !
    — Ah, parce que vous en êtes encore là ?
    — Oui, j’en suis encore là et ces messieurs ici présents…
    — Eberhardt, vous me fatiguez ! J’ai pris la peine de me déplacer pour vous expliquer que vous avez commis une sottise de plus et dérangé ces messieurs à une heure indue pour du vent. Il vous reste, si je me suis fait clairement comprendre, à présenter vos excuses à votre innocent adversaire, remercier vos amis de vous avoir soutenu, et à rentrer chez vous… Et j’ai bien dit chez vous ! Pas chez moi ! Quant à ma fille, je pense que vous n’en aurez plus d’autres nouvelles que par vos avocats… Messieurs, ajouta-t-elle avec un sourire épanoui qui engloba tous les participants, je vous salue ! Prince, pardonnez-moi si je vous enlève votre ami mais j’ai une foule de choses à lui dire et je le ferai raccompagner à son hôtel ! Viens ici Cléopâtre : nous retournons à la voiture !
    Et elle s’éloigna avec Adalbert à qui elle avait confié sa canne.
    Le silence des grandes catastrophes suivit son départ. Ce fut Aldo qui le rompit :
    — Eh bien, Messieurs, que vous en semble ? Si vous êtes toujours dans les mêmes dispositions, baron, j’y souscrirai…
    — Après ce que nous venons d’entendre, intervint le général, je pense que cette rencontre n’a plus de raison d’être. Votre opinion, Waldhaus ? Sincèrement ?
    — Il se peut que vous ayez raison ! fit-il de mauvaise grâce. Il n’en demeure pas moins que M. Morosini dînait avant-hier avec mon épouse…
    — Dois-je répéter, dit Aldo patiemment, que j’étais invité à voir de plus près certain éventail ayant appartenu à l’impératrice Charlotte du Mexique ? Vous n’avez pas voulu me croire et pourtant c’est

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