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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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sait à qui elle avait pu les distribuer sur un coup de cœur comme elle l’avait fait pour M me  Labens. Sans compter que les plus précieux – sauf lubie imprévisible ! – devaient être répartis entre ses nièces et petites-nièces belges, autrichiennes et aussi françaises, puisque le défunt roi Louis-Philippe était son grand-père. Cela représentait déjà la moitié du tour de l’Europe, difficile à réaliser dans le temps imparti, et si l’on y ajoutait les femmes qui l’avaient servie, soignée, durant près d’un demi-siècle d’internement, cruel tant qu’elle avait été aux mains des Autrichiens et infiniment plus clément depuis que sa famille belge la leur avait pour ainsi dire arrachée, cela équivalait à vider l’océan avec une cuiller à soupe. Il écartait la possibilité que le double fond ait pu être décelé et les émeraudes découvertes. Aucune femme n’aurait été capable de garder le secret pour elle et il y a longtemps qu’elles seraient remontées à la lumière du jour…
    Sentant l’accablement l’envahir, il décida de remettre au lendemain l’examen du problème, quand il ne serait plus seul à en débattre. Alors d’abord rentrer à l’hôtel, boucler ses bagages et prendre le premier train pour Paris !
    Il se réinstallait dans son taxi quand, ouvrant la vitre de séparation, le chauffeur demanda d’une voix traînante :
    — Je ne sais pas si vous avez remarqué, Monsieur, mais on a été suivis à l’aller…
    — Vous êtes sûr ? Et qu’est-ce que c’était ?
    — Un taxi que je ne connais pas. Quand on est arrivés au château, il s’est arrêté un peu plus loin et il est resté là un bon moment. J’aurais bien été voir, mais comme personne n’est descendu, je n’ai pas osé. Il a fait demi-tour et il est reparti quand on vous a vu revenir à la maison du gardien. J’ai relevé son numéro, si ça peut vous être utile, ajouta-t-il en lui tendant un morceau de papier.
    — Vous êtes un homme précieux. Je vous remercie beaucoup… mais pourquoi le faites-vous ? Vous ne me connaissez pas, et ce pourrait être quelqu’un de la police ?
    — Dans un taxi ? Jamais de la vie ! Chez nous, la police a l’air de ce qu’elle est. On ne peut pas se tromper ! Quant à ce que je viens de vous dire, j’l’ai fait parce que… quelqu’un qui va porter des fleurs à une pauvre princesse morte, ce ne peut être qu’une personne bien. Vous comptez rester au Métropole ?
    — Je pensais partir ce soir mais je vais remettre à demain si vous pouvez m’avoir le renseignement.
    Il sortit une carte de visite, inscrivit le numéro de sa chambre et la tendit à cet homme obligeant avec un billet triplant à peu près le prix de la course.
    — Ben dites donc ! C’est un plaisir de vous promener… mon prince ! Vous aurez ça avant dix heures ce soir ! Parole d’honneur !
    En sortant sa carte, Aldo avait retrouvé celle remise par la baronne Waldhaus. Bien qu’il eût renoncé à quitter Bruxelles dans la soirée, il n’était pas question de la rejoindre. Aussi, en arrivant à l’hôtel, il alla chez le fleuriste, avisa une sorte de buisson d’azalées roses, renouvela ses regrets en quelques mots et expédia le tout à M me  Timmermans puisque c’était chez elle qu’on l’avait invité. Après quoi, il se fit retenir une place dans le train du matin, une table au restaurant, puis se rendit au bar boire une ou deux fines à l’eau. Il en avait le plus grand besoin. D’où pouvait sortir son suiveur ? À moins que…
    Il fut à peine surpris quand à la fin du repas – absolument parfait ! – on lui apporta le billet promis par le chauffeur. Le seul détail des violettes piquées sur un manchon suffisait à identifier la « jeune dame » blonde portant un beau manteau de fourrure ! Il eut même envie de rire : celle-là était obstinée mais au moins elle n’était pas dangereuse ! Il l’oublierait très vite !
    Prudent néanmoins, il prévint le portier qu’il allait se coucher et ne voulait être dérangé par aucune communication extérieure. Cela fait, il s’accorda quelques heures de bienheureux repos et dormit comme une souche.
    Le retour à Paris fut agréable. Le temps avait changé dans la nuit et un soleil tout neuf caressait les campagnes picardes que traversait le grand express. Superstitieux comme ses compatriotes, Aldo y vit un encouragement céleste. Des idées neuves lui étaient venues au

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