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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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réveil : une annonce répétée dans les principaux journaux européens, par exemple, suffisamment discrète pour ne pas exciter les convoitises. Il pourrait en outre faire jouer ses relations afin de toucher certaines chancelleries, certains confrères… sans compter son ami Gordon Warren à Scotland Yard. Il lui fallait à tout prix apprendre, en premier lieu, au bénéfice de qui s’était fait le partage des nombreux joyaux de l’impératrice Charlotte. Quoi qu’il en soit, en sautant sur le quai de la gare du Nord, à Paris, il se sentait revigoré. Presque optimiste…
    Cette belle illusion ne résista pas à la lecture du journal qu’il acheta à un jeune vendeur avant d’aller prendre un taxi. On venait de repêcher dans la Seine le corps de Lucien Servon, le majordome fugitif de Gilles Vauxbrun…
    Du coup, au lieu de rentrer rue Alfred-de-Vigny, il se fit conduire quai des Orfèvres.
    — Il est d’une humeur de dogue ce matin, prévint le nouveau planton qui l’introduisit dans le bureau du « grand chef ». Vous êtes sûr de ne pas préférer revenir plus tard ?
    — Ce ne sera pas une première pour moi. Je l’ai déjà vu furieux ! rassura Aldo en s’installant sur l’une des deux chaises qui faisaient face au bureau noir sur lequel un vase de barbotine débordant de primevères mettait une note réconfortante, à l’unisson du kilim d’un beau pourpre foncé, propriété de Langlois, qui réchauffait l’affligeant parquet de la République.
    Dominant l’ensemble, le président, Gaston Doumergue, souriait benoîtement dans son cadre accroché au mur principal.
    Un violent courant d’air suivi d’un claquement de porte remit Aldo sur ses pieds. Le fauve avait regagné sa cage et donnait de la voix :
    — Le téléphone ! Vous connaissez ? Qu’est-ce qui vous prend de venir me déranger à cette heure-ci ?
    — J’ignorais qu’il y en avait une où l’on pouvait s’y risquer sans danger ! Je veux seulement vous poser une question.
    — Laquelle ?
    Morosini lui étala le journal sous le nez :
    — Ça. Suicide ou meurtre ?
    — Meurtre ! On aurait bien voulu nous faire croire à un suicide mais ce qu’on lui a attaché aux pieds a dû se défaire. Le malheureux trempait dans l’eau depuis un bout de temps… Vous l’auriez su plus tôt si vous aviez été chez vous. Où êtes-vous encore allé ?
    Le ton était raide. Aldo réagit derechef :
    — C’est un interrogatoire ? Je vous préviens que c’est la dernière chose dont j’aie besoin.
    — Vous savez que non, mais vous m’exaspérez, vous et les vôtres : il faut toujours que je réponde mais quand c’est moi qui pose les questions, je me heurte à la conspiration du silence. Vos « dames » sont aussi muettes que des huîtres !
    — Tout dépend de ce que vous demandez. Entre parenthèses, elles n’aimeraient pas être comparées à des huîtres. Cela dit, que voulez-vous savoir ?
    — D’abord, d’où venez-vous ?
    — De Vienne, via Bruxelles, lâcha Aldo en reprenant possession de sa chaise.
    — Qu’y faisiez-vous ? M me  von Adlerstein est malade ?
    — Si c’était le cas, je ne vois pas ce que je serais allé fabriquer à Bruxelles. Non, je cours après cinq émeraudes fabuleuses dont j’ai appris ici même la sortie en Méditerranée…
    — Celles que Vauxbrun est accusé d’avoir volées ?
    — Non. Les vraies, celles que l’impératrice Charlotte a rapportées du Mexique sans le savoir. Et je ne vous cache pas…
    — Un instant !… Pinson !
    Le planton apparut aussitôt :
    — Du café ! Et fort et avec deux tasses ! À la suite de quoi, vous veillerez à ce que je ne sois pas dérangé… et à ce que personne n’écoute aux portes ! Et au trot !
    Il fut obéi dans un temps record qu’il occupa en allant explorer l’un des cahiers d’un grand cartonnier, d’où il tira un flacon poudreux et deux petits verres, ferma la porte à clef, servit son visiteur et revint s’asseoir en face de lui :
    — Pour reprendre votre dernière phrase, il est urgent, je pense, que vous ne me cachiez plus rien. Vous pourriez commencer, par exemple, en me parlant du soir où une certaine voiture noire est venue vous chercher rue Alfred-de-Vigny ?
    — Comment le savez-vous ? souffla Aldo, sidéré.
    — Oh, c’est simple. L’inspecteur Lecoq avait reçu mission de veiller sur vous de façon à ne pas vous gêner. Comme vous ne bougiez pas, c’était

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