Le combat des ombres
Elle fournira également un prétexte à Philippe le Bel, qui ordonne en juillet 1306 l'expulsion de tous les juifs du royaume, en dépit des réserves ouvertes de certains seigneurs, qu'ils soient peu désireux de perdre la manne commerciale qui afflue grâce à eux ou qu'ils soient convaincus que ces mesures discriminatoires sont à l'origine une façon radicale pour l'État d'annuler ses dettes.
Lais de Marie de France. Douze lais attribués le plus généralement à une certaine Marie, originaire de France mais vivant à la cour d'Angleterre. Certains historiens pensent qu'il s'agit de la fille de Louis VII ou de celle du comte de Meulan. Les Lais sont écrits avant 1167 et les Fables vers 1180. Marie de France est également l'auteur d'un roman, Le Purgatoire Saint-Patrice .
Nogaret (Guillaume de) , vers 1270-1313. Docteur en droit civil, il enseigne à Montpellier puis rejoint le Conseil de Philippe le Bel en 1295. Ses responsabilités prennent vite en ampleur. Il participe, d'abord de façon plus ou moins occulte, aux grandes affaires religieuses qui agitent la France. Nogaret sort ensuite de l'ombre et joue un rôle déterminant dans l'affaire des templiers et dans la lutte du roi contre Boniface VIII*. Nogaret est un homme d'une vaste intelligence et d'une foi inébranlable. Son but est de sauver à la fois la France et l'Église. Il deviendra chancelier du roi pour être ensuite écarté au profit d'Enguerran de Marigny, avant de reprendre le sceau en 1311.
Philippe IV le Bel , 1268-1314. Fils de Philippe III le Hardi et d'Isabelle d'Aragon. Il a trois fils de Jeanne de Navarre, les futurs rois : Louis X le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV le Bel, ainsi qu'une fille, Isabelle, mariée à Édouard II d'Angleterre. Courageux, excellent chef de guerre, il est également inflexible et dur. Il convient de tempérer ce portrait puisque des témoignages contemporains de Philippe le Bel le décrivent comme manipulé par ses conseillers qui « le flattaient et le chambraient ».
L'histoire retiendra surtout de lui son rôle majeur dans l'affaire des templiers, mais Philippe le Bel est avant tout un roi réformateur dont l'un des objectifs est de se débarrasser de l'ingérence pontificale dans la politique du royaume.
Plomb. L'utilisation du plomb par l'homme est vieille de trois mille cinq cents ans. Il est indispensable à une bonne croissance mais à des doses infinitésimales. Il fut longtemps un des poisons préférés des empoisonneurs. On l'a utilisé à des fins multiples : alliages, étanchéité, canalisations, couvertures, ustensiles de cuisine, soudure des boîtes de conserves. Il fut également un des premiers édulcorants de l'Histoire puisque les Romains l'utilisaient pour sucrer leurs vins fins. L'intoxication au plomb, ou saturnienne, fut la première maladie professionnelle reconnue en France.
Le tableau de symptômes varie en fonction de la dose ingérée et de la durée de l'intoxication. L'intoxication chronique (faibles doses durant une longue période) se manifeste par des difficultés d'apprentissage peu ou pas réversibles, neurotoxicité à laquelle le fœtus et l'enfant sont particulièrement sensibles. L'intoxication moyenne (doses plus importantes) se solde par un goût métallique dans la bouche, une anorexie, des violentes douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, des diarrhées. L'intoxication aiguë (très fortes doses) se caractérise par une agitation ou au contraire une somnolence, l'hypotension, des convulsions, le coma.
Robert le Bougre , encore surnommé « le Petit », bulgare d'origine. Il embrasse le catharisme à sa source et accède au grade de parfait et de docteur de cette foi. Il se convertit ensuite au catholicisme et revêt la robe dominicaine. Grégoire IX (1227-1241) voit en lui un providentiel « révélateur » d'hérétiques. De fait, il semble capable de piéger les plus habiles d'entre eux. Les sévices, les tortures épouvantables dont il se rend coupable commencent à la Charité-sur-Loire, dès sa nomination en tant qu'inquisiteur général en 1233, après l'assassinat de son prédécesseur Conrad de Marbourg. Scandalisés par les narrations qui leur viennent aux oreilles, les archevêques de Sens et de Reims, ainsi que quelques autres, protestent. Le premier rapport révélant ses exactions vaut à Robert le Bougre une mise à l'écart et la suspension de ses pouvoirs en février 1234. Pourtant, il revient en grâce
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