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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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le
crâne.
    — Madame,
je suis un archer, un arbalétrier, pas un assassin. Vous croyez qu'on a apporté
ça ici en vue d'un tel méfait ?
    — Il se
peut.
    Je me souvins
des paroles de Robert le palefrenier et de la sinistre allusion aux Tenebrae .
    — Ne vous
faites pas de souci, déclara Ap Rhys en remettant les carquois au fond du sac
et en le refermant, je vais l'emporter.
    Il se releva.
    — Je n'en
piperai mot à personne.
    Il surprit mon
regard interrogateur.
    — Madame,
dit-il avec un grand sourire, ce n'est peut-être pas l'œuvre d'un ennemi
hostile à notre roi ; il y a plus de chance que ce soit celle d'un voleur.
Nous avons des dépôts de munitions céans. Il est notoire que les soldats
essaient de faire des profits faciles. Ils dérobent des arcs, des dagues, des
arbalètes ; ils les dissimulent et les vont vendre sur les marchés de la
ville.
    Il donna un coup
de pied dans le sac puis le ramassa.
    — On en
tirerait une bourse de pièces d'argent.
    — Ap Rhys ?
    — Oui,
madame ?
    Il revint sur ses
pas.
    — Quand Ap
Ythel sera de retour, dites-lui ce que nous avons découvert et où.
    Je levai la
main.
    — Et
posez-lui la question suivante : si nous complotions contre Sa Grâce le
roi, ou messire Gaveston, ou les deux, que ferions-nous ? S'il vous
plaît...
    Je lui pris la
main.
    — ... me
ferez-vous cette faveur ?
    Ap Rhys
acquiesça, ajoutant qu'il ferait n'importe quoi pour un joli minois, puis
s'éloigna d'un pas nonchalant. Je renonçai à mes simples. J'étais fatiguée et
encore tourmentée. Je revins dans ma chambre, bus un demi-gobelet de vin et
m'occupai des braseros. Je me déchaussai, ôtai mon bliaud et m'étendis sur le
lit en m'enveloppant bien dans la couverture. Je comptais ne faire qu'un petit
somme, mais la nuit était tombée quand Isabelle me réveilla.
    — Vite,
vite, Mathilde, me pressa-t-elle. Sa Grâce le roi et messire Gaveston veulent
vous voir.
    Elle portait une
mante fourrée au capuchon profond. Elle me secoua sans ménagement et la
chandelle sous calotte qu'elle tenait de la main gauche m'éblouit. Je sautai de
ma couche et me préparai aussi vite que je le pus. Ap Ythel et quelques archers
patientaient dans le couloir. La mine du capitaine m'en dit long. Ils avaient
trouvé quelque chose dans l'église du Nouveau Temple, ce qu'Isabelle confirma
en chuchotements excités pendant que nous suivions la galerie remplie d'ombres.
    Emmitouflés dans
de coûteux vêtements de nuit, le souverain et Gaveston nous attendaient. Ils se
réjouissaient et partageaient la coupe de l'amitié à deux anses. La flamme des
chandelles baignait la pièce et la raison de leur joie était manifeste :
coffres, cassettes, arches, boîtes et sacs ouverts laissaient voir une rançon
de roi composée de pièces d'or et d'argent, de joyaux, d'un ensemble de
gobelets précieux, de ceintures, de colliers, de bagues, de croix pectorales et
de riches gemmes qui scintillaient dans la vive lumière. Les deux hommes
avaient beaucoup bu. Quand Ap Ythel se fut retiré, et après qu'Édouard lui eut
crié de monter bonne garde, les deux amis m'embrassèrent, m'enlacèrent
étroitement et me suffoquèrent de leur délicieux parfum. Le monarque rafla une
pile de pièces d'or et d'argent qu'il me fourra dans la main.
    — Que
désirez-vous d'autre ? interrogea-t-il.
    Encore à demi
endormie, je m'agenouillai tout en glissant les pièces dans une poche agencée à
l'intérieur de ma robe.
    — Un titre ?
gaba Gaveston.
    — Des
pardons, répondis-je sans hésiter. Votre Grâce, qu'est-il arrivé ?
questionnai-je en montrant ce qui nous environnait d'un geste.
    — Ce que
vous aviez prévu.
    Le roi tira une
chaire vers lui, s'y assit et, d'un signe, autorisa Gaveston et Isabelle à se
mettre à l'aise.
    — Monseigneur ?
    Édouard se
tourna vers le favori. Ce dernier avala une autre lampée et passa la coupe au
souverain. Je lançai un coup d'œil à Isabelle. Elle était là, toute docilité,
un sourire figé aux lèvres, jouant avec les mèches folles de ses cheveux, mais
je lisais le courroux dans ses yeux bleu clair. Gaveston murmura quelques mots
à l'oreille du monarque et la coupe de l'amitié lui fut offerte. Elle s'empressa
de boire, sans me quitter des yeux. Le favori se mit à expliquer ce qui s'était
passé quand lui et Ap Ythel étaient arrivés à l'église du Temple.
    — L'huis de
la poterne était scellé et fermé. Nous en avions, bien entendu, la clé.

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