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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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C'est
étrange...
    Il me menaça du
doigt.
    — ... mais
je reviendrai là-dessus. À l'intérieur, Mathilde... eh bien, c'était la
première fois que j'y entrais. L'endroit est solennel, plein de fantômes et de
souvenirs anciens, de belles fresques, et il y a neuf effigies de pierre sur le
sol. Au début j'hésitais. J'avais l'impression de commettre un sacrilège. Ap
Ythel a examiné les dalles juste sous chacune des statues qui portaient le nom
de Pembroke. Nous n'avons rien trouvé, puis je me suis rappelé ce que vous nous
aviez dit : sub pede  — sept lettres en tout. J'ai compté
les dalles en partant des pieds de William Marshal, premier comte de Pembroke.
La septième était descellée. À l'œil nu, tout semblait normal. Nous avons usé
de barres et de leviers. La pierre s'est soulevée et, au-dessous, il y avait
une planche en bois placée avec adresse pour la maintenir. Cette planche était
bien calée. Nous l'avons enlevée. Elle cachait une échelle de corde enroulée
avec soin. Nous l'avons prise et déroulée. Ap Ythel, pourvu d'une torche, est
descendu ; je l'ai suivi. En bas, de vieilles pierres grossières
délimitaient un caveau carré ; le lieu manquait d'air et sentait le moisi,
mais il était clair qu'il servait de cachette. Nous avons allumé les torches
fixées au mur...
    Gaveston fit un
geste circulaire.
    — ... et
avons découvert ceci, le trésor de Langton. Drokensford et ses clercs de
l'Échiquier jugent qu'il se monte à au moins soixante-dix mille livres
sterling. Stupéfaite, je restai bouche bée.
    — Il aurait
pu y avoir davantage, intervint Édouard avec irritation, mais quelqu'un était
venu avant nous.
    Je regardai
Isabelle. Elle avait dompté sa colère et me sourit avec tendresse.
    — Qui ?
Nous l'ignorons, ajouta le favori. Nous sommes passés par la porte latérale,
qui était fermée à clé et scellée. Les autres issues étaient barrées et
verrouillées.
    Il hocha la
tête.
    — Autant
que je m'en souvienne, les sceaux étaient intacts avant notre entrée.
    — Le
Nouveau Temple était-il gardé ? s'enquit Isabelle.
    — Il y
avait quelques hommes d'armes, répondit le souverain en haussant les épaules.
Nous pensions, moi et mon conseil, qu'il ne renfermait rien de précieux.
    Je m'inclinai.
    — Votre
Grâce, comment savez-vous que le trésor avait été visité ?
    — Un coffre
avait été forcé, répondit Gaveston, et deux gros sacs vidés. Drokensford estime
qu'on a pris cinq à six mille livres. Mais...
    Il rendit la
coupe de l'amitié au roi et se frotta le visage.
    — Langton
sera fou furieux. Il faut le lui dire, déclara Isabelle d'une voix devenue
dure. Peut-être a-t-il lui-même enlevé une partie du trésor après l'avoir placé
là-bas.
    — Pourtant,
quand on l'a arrêté, remarqua le monarque, il s'est prétendu sans ressources.
Nous avons fouillé ses appartements et n'avons rien découvert.
    — Peut-être
l'a-t-il donné à quelqu'un d'autre. En attendant, messeigneurs, je vous en
conjure, soyez prudents, reprit Isabelle, montrez-vous rusés ! Usez de
cette fortune pour attirer Pembroke, Lincoln et leurs semblables dans votre
camp. Pour citer le grand saint Augustin : «  Flectamur nec
flectimur  » — « plions devant l'orage de peur de rompre
sous ses coups ». Nous devons faire davantage de concessions aux grands
barons, même si ce n'est que pour un temps.
    Ses conseils
dégrisèrent Édouard et Gaveston, qui se regardèrent d'un air penaud comme des
jouvenceaux sermonnés par leur mère.
    — Lincoln
et Pembroke, continua la reine, sont les plus accessibles, du moins me
semble-t-il.
    Elle eut un
petit sourire.
    — Sans nul
doute, ils commencent à regimber devant le séjour prolongé des envoyés de mon
père et leur intrusion dans ce qu'ils appellent les affaires de la Couronne
d'Angleterre.
    — Je m'en
doutais, observa le roi en serrant la coupe, mais comment se fait-il que vous
le sachiez ?
    — Monseigneur,
ils ont des espions au manoir de Bourgogne. Et soyez certain que j'en ai chez
eux. Messire Mortimer a écouté les ragots ; encore quelques jours et les
lézardes apparaîtront...
    Elle serra ses
mains dans son giron.
    — ... nous
devons donc être artificieux. Organisons-nous, employons ce trésor à notre
avantage. Il faut, cependant, récompenser ceux qui le méritent. Mathilde a
demandé des grâces.
    — Pour qui ?
questionna Gaveston en se penchant en avant.
    Je

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