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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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respirai
profondément.
    — Dites la
vérité, comme d'habitude, suggéra Isabelle en me conseillant la prudence d'un
coup d'œil.
    J'avouai l'aide
et le soutien que j'apportais aux Templiers, la véritable identité de
Demontaigu et de quelques autres. Gaveston approuvait d'un signe de tête. Quant
au roi, en réalité, il ne s'en souciait guère. Ma maîtresse confirma la loyauté
de Demontaigu, son hostilité envers Philippe et le pouvoir de la France. Édouard,
cependant, s'ennuyait et avait fort envie de retourner se divertir. Demontaigu
étant fidèle, étant l'ennemi de son ennemi, et la reine s'en portant garante, à
quoi bon en discuter ? Je contemplais une superbe tapisserie appendue au
mur derrière le souverain. Elle dépeignait des scènes du roman d'Alexandre, le
célèbre conquérant, sur le champ de bataille ou dans sa tente recevant le
tribut du vaincu. Le silence s'alourdit jusqu'à ce qu'Édouard claque doucement
des mains, ce qui signifiait d'ordinaire qu'il avait pris une décision, et
hausse les épaules avec nonchalance.
    — Demontaigu
ne représente point une menace pour moi ou les miens. Je ne peux accorder de
grâce à lui ou à d'autres pour être templiers ; cela irait contre les
instructions papales.
    Il montra les
dents, comme un chien.
    — Mais je
délivrerai un pardon général, des lettres de protection sur ordre de la reine.
Demontaigu et deux de ses compagnons pourront ainsi bénéficier de la paix du
roi.
    Il fit un geste
à mon adresse.
    — Les
clercs de la chancellerie les rédigeront et les publieront sous sceau privé.
    Il claqua à
nouveau des mains et chuchota quelques mots à Gaveston. Ce dernier se leva et
se dirigea vers l'immense table de travail. Il en rapporta un mince rouleau
qu'il me mit dans les mains puis, debout, me dominant de sa taille, me caressa
les cheveux. Je soutins son regard ; ces yeux langoureux et aimables
s'étaient faits durs comme du marbre. On aurait dit qu'il voulait évaluer ma
droiture. Il me caressa derechef les cheveux, me souleva un peu le menton et
rejoignit Édouard.
    — Ce vélin
vous dira tout sur John Highill, soupira le favori en s'asseyant. C'était un
maître venu des collèges de Cambridge, un clerc principal à l'office du sceau
secret pendant le règne du vieux roi. Lui et Chapeleys se ressemblaient, tous
deux, semble-t-il, destinés à la prêtrise, savants en latin, en grec et autres
langues. Quoi qu'il en soit, en 1299, après ses soixante ans, Highill perdit
l'esprit. On lui donna une pension et on l'envoya à l'hôpital de Bethléem de
l'autre côté de Bishopsgate.
    Gaveston se
pencha en avant.
    — Vous
connaissez cet endroit, Mathilde ? Bon. Il fit un geste en direction de la
porte.
    — Prenez
votre argent et votre or. Récupérez les grâces et partez. Mais d'abord, demain
matin, allez vous enquérir de ce que sait Highill, ou de ce qu'il aurait pu
savoir.
    Isabelle, comme
pour souligner son autorité, me pria de patienter dehors. En dépit de l'heure
tardive, le couloir était envahi par les hommes d'Ap Ythel qui attendaient des
instructions concernant le trésor. Sa découverte les avait enfiévrés, les
archers comprenant que non seulement ils seraient récompensés, mais aussi
qu'ils toucheraient la solde qui leur était due depuis très longtemps. Ap Ythel
me tira par la manche et m'entraîna à l'écart.
    — Ap Rhys
m'a parlé de votre trouvaille et de votre question, murmura-t-il. Madame, on
pourrait estimer que notre conversation relève de la félonie, ajouta-t-il en
jetant un coup d'œil par-dessus son épaule. Un attentat contre le roi et
messire Gaveston serait impossible de jour. Ils sont gardés de près, même quand
ils se rendent aux jardins ou dans les bailes.
    Il désigna une
fenêtre.
    — Ils sont
protégés. S'ils vont chasser, un comitatus de chevaliers royaux,
d'hommes armés à cheval et d'archers les accompagne.
    — Et la
nuit ?
    — Madame,
avez-vous vu le corps de garde du manoir de Bourgogne ? Des guetteurs
suivent le chemin de ronde, les fenêtres sont closes et barrées. Il n'y a qu'un
point faible : trois portes de poterne. L'une donne dans le jardin, les
deux autres sont plus loin et mènent aux galeries qui passent sous les
appartements du roi, mais, là encore, elles sont verrouillées, renforcées
d'épars et on les contrôle régulièrement.
    Ap Ythel me
tapota l'épaule.
    — Ap Rhys a
sans doute raison. On a volé les arbalètes dans l'armurerie pour les

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