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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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faire une proposition.
    Langton plissa
ses yeux rusés.
    — Une
proposition ? Je n'aurais onc cru me trouver dans une cave pour être
interrogé par une servante, une fille de cuisine.
    — Monseigneur,
les insultes ressemblent au crépitement des gouttes de pluie : elles
tombent mais ne restent pas. Voulez-vous retourner à la Tour, passer votre
temps en prison ? Le roi possède votre trésor et n'ignore plus rien de vos
agissements secrets. Si vous avouez...
    — Si
j'avoue ! gaba Langton.
    — ... si
vous avouez, repris-je, impitoyable, c'est la liberté, la restitution de vos
biens, la restauration de votre siège épiscopal, ni amende, ni disgrâce. Vous
entrerez à nouveau dans les bonnes grâces du souverain. Qu'avez-vous à perdre,
monseigneur ? L'amitié des barons et des autres évêques ? Ils
estimeront que votre relaxation est l'équitable justification de leurs
arguments. De qui d'autre ?
    Je penchai la
tête et le dévisageai ; son regard m'apprit sans conteste qu'il savait
très bien de qui je parlais. Il baissa les yeux, puis les releva, toute superbe
envolée, l'air méfiant, les lèvres un peu pincées.
    — Mathilde,
je suis navré de m'être raillé, de vous avoir tourmentée. Je suis censé être un
homme de Dieu, mais je manque souvent à mes devoirs. Le Seigneur m'a donné
l'intelligence.
    Il leva les deux
mains comme pour prier.
    — J'entendrai
votre confession, et si vous dites vrai, je vous donne ma parole, aussi sacrée
que si je jurais sur les Évangiles, que vous entendrez la mienne.
    En fin de compte
j'ouïs la confession de Langton après qu'il eut entendu la mienne. Il resta
assis tout le temps, un demi-sourire sur son visage replet, son regard roublard
passant du courroux à l'admiration puis à l'autodérision. C'était une âme
torturée que Langton ! Quand j'eus terminé, il battit derechef sa coulpe.
    — J'ai
péché ! J'ai péché ! s'exclama-t-il, moqueur. Pilate a demandé ce
qu'était la vérité et n'a pas attendu la réponse, mais vous, vous le ferez,
n'est-ce pas, Mathilde ?
    Une heure avait
dû s'écouler avant que je frappe contre la lourde porte pour qu'on l'ouvre. Je
fis un signe de tête à Demontaigu, mis un doigt sur mes lèvres et regagnai mes
appartements. Je me déshabillai, fis mes ablutions, me rhabillai et me
préparai. Un page vint m'annoncer que Sa Grâce était à présent prête et que
messire Marigny et les autres envoyés français étaient aussi rassemblés. Quand
j'entrai dans la chambre de ma maîtresse, je constatai qu'elle avait fait le
nécessaire. On avait tout enlevé, sauf une chaire pour elle et un tabouret à
côté pour moi. On avait été quérir à la chancellerie du palais quatre autres
chaires à haut dossier pourvues de moelleux sièges capitonnés et on les avait
placées devant nous. Isabelle était vêtue fort modestement d'une tunique vert
foncé, les cheveux relevés sous une guimpe, presque comme pour parodier une
certaine mode. L'air réservé et minaudier, elle avait tout d'une nonne. Elle se
leva, me fit un signe de tête et, d'un geste, ordonna au page d'introduire
Marigny et les autres émissaires.
    Elle jouait son
rôle à la perfection. Elle accueillit les envoyés de son père et leur demanda
s'ils désiraient quelque rafraîchissement. Bien entendu, Marigny, dévoré de
curiosité, refusa, pressé d'en venir au fait. La reine s'assit et les invita à
en faire autant. Marigny, Nogaret, Plaisians, Alexandre de Lisbonne, quatre
démons... Ce dernier s'installa un peu à l'écart et les deux autres diables
flanquèrent Marigny. Tous arboraient la livrée officielle du roi de France — d'élégantes
robes bleu et argent — et l'anneau de leur office scintillait à leur
doigt.
    Marigny, une
main sur la poitrine, s'inclina et sourit.
    — Madame,
nous avons reçu votre invitation hier soir. J'ai cru comprendre que la reine
douairière était aussi parmi nous. Votre Grâce désire-t-elle la voir ?
    — Ma chère
tante, répondit Isabelle, poursuit ses propres visées. Messire, je vous ai prié
de venir pour que vous répondiez à une question, et à une seule.
    Le sourire de
Marigny s'effaça.
    — Ah oui,
ajouta Isabelle, je tiens aussi à vous dire quelque chose.
    — Votre
Grâce ?
    — D'abord,
où est Agnès d'Albret ? La dame de compagnie de la maisnie de ma
bien-aimée tante ?
    — Ah !
    Marigny ferma
les yeux.
    Plaisians et
Nogaret, gênés, se trémoussèrent ; Alexandre de Lisbonne

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