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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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portait, n'est-ce pas ? Non, conclut-il, on l'a occis, c'est
certain. Il était peut-être installé ici à griffonner et à se demander quand
nous reviendrions. Il a entendu frapper à l'huis et a répondu. On lui a, à coup
sûr, affirmé qu'il n'avait rien à redouter. Mais que s'est-il alors passé ?
    Nous débattîmes
de la question jusqu'à ce que les cloches de l'abbaye nous indiquent que le
temps s'enfuyait.
    Je pris ma mante
et m'en enveloppai.
    — Bertrand,
ma maîtresse est avec le roi. Elle assistera à l'office dans la chapelle
royale, déjeunera avec lui puis regagnera ses appartements. Je dois m'y
trouver.
    — Et plus
tard, s'enquit Demontaigu, à l'heure de vêpres, m'accompagnerez-vous à la
chapelle des Pendus ?
    — Si faire
se peut, répondis-je en souriant, mais Dieu seul sait ce que la journée nous
réserve !
    Je quittai la
chambre de Demontaigu et regagnai le manoir de Bourgogne. Des gardes,
rassemblés au portail, parlaient avec véhémence avec deux femmes et un homme.
Je reconnus la mère de Rebecca. Dès qu'elle m'aperçut, elle se précipita vers
moi et me prit le bras.
    — Venez,
venez, madame !
    Elle me présenta
ses deux compagnons, des vieillards chenus en haillons usés jusqu'à la corde,
qui écrasaient les larmes roulant sur leurs joues tannées du dos de leurs mains
encrassées.
    — Ce sont
les parents de Robert. Nous sommes venus tous les trois demander une faveur. Ma
fille est morte, vilement assassinée, mais je suis prête à jurer sur les
Évangiles que Robert est innocent. Pouvez-vous, je vous prie, intercéder pour
lui ?
    Je lui tapotai
l'épaule et m'adressai à Ap Ythel, capitaine de la garde royale.
    — Sa Grâce
est-elle revenue ?
    Le Gallois ôta
son casque et essuya la bruine sur son visage.
    — Non,
répliqua t il en désignant les suppliants d'un geste du menton. Ils sont ici
depuis un moment ; ils voulaient à tout prix vous voir.
    — Où
détient-on leur fils ? Le savez-vous ?
    — Au corps
de garde du Vieux Palais, je pense ; c'est là qu'on enferme les
prisonniers.
    Je levai les
yeux. Le vent forcissant dispersait les nuages. Un oiseau chanta quelque part.
Les douces notes me rappelèrent la ferme de ma mère.
    — Je
pourrais envoyer un de mes hommes avec vous, proposa le capitaine en repoussant
sa coiffe de mailles.
    J'étais navrée
pour les suppliants. Il faudrait un certain temps avant qu'Isabelle regagne ses
appartements, aussi acceptai-je l'offre généreuse du capitaine et, usant du
sceau de la reine, je pus pénétrer dans l'imposant corps de garde et les
cachots du sous-sol. Dans la sombre et fétide cellule de Robert, la paille
pourrissait. D'immenses toiles d'araignées festonnaient les murs. La seule
lumière provenait d'une meurtrière grillagée percée haut dans la paroi. Robert
était accroupi, enchaîné. Il ne bougea presque pas, mais leva la tête et gémit.
Les soldats ne l'avaient pas ménagé. Les coups avaient formé un hématome d'un
violet profond autour de sa bouche et sur sa tempe. Je me penchai sur lui.
    — Robert,
écoutez, chuchotai-je. Vous ne serez pas pendu. Que s'est-il passé ?
    Il secoua ses
chaînes.
    — Rien !
Rien du tout ! C'était une journée ordinaire !
    Nous nous sommes
disputés, comme ça arrivait souvent, puis Rebecca est partie. Tout ce que je
sais, c'est que l'alarme a été donnée quand on a découvert le corps.
    Il sanglota
quelques minutes, puis se redressa.
    — Je suis
innocent, madame, mais à quoi bon ? J'ai menacé Berenger d'une dague :
il me fera pendre.
    — Je ne
crois pas.
    Quand je l'eus
laissé, je demandai à la mère de Rebecca de me conduire à l'endroit où on avait
trouvé le cadavre. Alors que nous nous hâtions sous le crachin, je perçus la
tension des gens d'armes et des archers déployés dans les cours. On s'affairait
aux écuries. Des maréchaux-ferrants battaient le fer dans la forge. Des
palefreniers faisaient trotter des destriers. Les selliers démêlaient des
harnachements. Il y avait partout des chevaliers bannerets, entourage personnel
du souverain, qui surveillaient toute l'activité. Je m'enquis auprès d'un
soldat gallois de la raison de cette agitation. Il fit une petite grimace et
expliqua entre ses dents que les grands barons pourraient tenter une sortie
pour s'emparer de Gaveston.
    — Et alors,
madame, grommela-t-il, on jouera fort de l'épée et le sang coulera.

 
     
     
     
     
    CHAPITRE
IV
     
     
     
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