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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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et
me tapota l'épaule.
    — Je ne
l'oublierai pas.
    J'aidai ma
maîtresse à s'adorner et à s'habiller. Un nouvel anneau de la chandelle des
heures s'était consumé avant l'arrivée des chambellans. Isabelle, belle comme
un ange, m'embrassa avec fougue sur la joue et sortit. Je fermai l'huis et
mouchai toutes les bougies sauf celle des heures et une autre, posée sur la table
près du lit. Je m'assis et la contemplai en réfléchissant aux paroles
d'Isabelle. J'étais tout à fait de son avis. Ma haine pour Philippe et ses
sbires venait de la destruction de ma maison à Paris, de leur sauvage
persécution du Temple et de l'épouvantable et humiliante exécution de mon cher
oncle. Et voilà qu'ils menaçaient ce qui me restait : Isabelle et
Demontaigu étaient mon nouveau foyer. Je soufflai la chandelle près de la
couche et m'étendis en me demandant quand ceci, ma nouvelle demeure, serait hors
de danger.
    Le lendemain
matin, Demontaigu dit sa messe bien avant que la cloche appelant à prime ait
carillonné. M'étant faufilée dans l'enceinte sombre et glacée du palais, je
frappai à sa porte. Il avait déjà préparé l'autel. Dès mon arrivée, il célébra
sa messe basse en récitant des prières spéciales pour les âmes de Chapeleys et
de Rebecca Atte-Stowe. Ensuite, pendant qu'il rangeait l'autel improvisé, je me
rendis aux cuisines quérir du pain, du fromage, du lard salé et un pichet de
bière que me remit un maître-queux aux yeux lourds de sommeil. Nous déjeunâmes
et étudiâmes derechef les mystères auxquels nous étions confrontés. J'étais
assise à la table de travail de Bertrand. Le froid s'insinuait à travers les
volets, la pluie tambourinait sur les fenêtres garnies de corne amincie et les
cloches de l'abbaye sonnaient le début de la journée.
    — Ces
questions nous concernent, commençai-je. Chapeleys était un clerc de haut rang
dans la maisnie de Langton et ce bon évêque est important aux yeux du roi. Chapeleys
voulait à toute force faire part de quelque chose à notre royal maître. Il s'en
est remis à nos soins, et a pourtant trépassé alors qu'il était sous notre
garde, ici, dans votre chambre. Berenger peut bien s'en laver les mains, mais
le souverain ne sera pas content. Alors...
    Tout en parlant,
je plongeai la plume appointée dans l'encre et me mis à écrire.
    — Primo :
que savait Chapeleys ? Secundo : pourquoi avait-il si peur ?
Tertio : comment est-il mort en réalité ? Quarto : qui, mis à
part nous, était au courant de sa présence ici ? Quinto : comment un
assassin a-t-il pu entrer et sortir par une porte qui était close et
verrouillée de l'intérieur et alors que la porte-fenêtre semble n'avoir été
ouverte que par la victime ? Sexto : s'il a été tué, pourquoi
Chapeleys, un homme encore vigoureux et armé, n'a-t-il pas opposé de résistance ?
Septimo : si notre clerc avait reçu pour instruction de vérifier à qui il
ouvrait, tout en étant absolument terrorisé, il est peu probable qu'il ait
admis n'importe qui. Par conséquent, et nous revenons maintenant au point de
départ, comment le tueur a-t-il pu pénétrer céans et commettre cet acte avec
tant d'adresse et de discrétion ? Octavo : Chapeleys a-t-il brûlé le
contenu de sa sacoche de la chancellerie ou est-ce l'œuvre de son agresseur ?
    — Je ne
peux répondre à aucune de ces questions, constata Bertrand.
    Il avait
rapproché un prie-Dieu et s'y était agenouillé comme s'il s'était trouvé devant
un autel. Je levai la main en un semblant d'absolution.
    — Et le
morceau de vélin ? ajouta-t-il. C'est la seule chose que nous ayons
découverte ici.
    Je sortis le
bout de parchemin froissé de mon escarcelle et l'examinai.
    — Rien de
bien intéressant, dis-je en le lui tendant. Rien, si ce n'est deux notations :
quelque chose qui a l'air d'être un mot inachevé, « basil », sans
doute basilic, l'animal fabuleux qui ressemble à un dragon, au regard et à
l'haleine mortels, et un cercle surmonté d'une croix portant la lettre « P »
au centre et les mots latins, sept lettres en tout, sub pede  — sous
le pied.
    — Des
gribouillages, estima Demontaigu en se levant. Chapeleys s'est sans doute assis
ici pour réfléchir à ce qu'il dirait au roi ; il a écrit ces notes, mais
il était troublé. Il n'a pas brûlé ce document, il l'a jeté sur le sol. Et pourtant,
s'il était sur le point de se suicider, il l'aurait détruit avec les autres
pièces qu'il

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