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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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peut-être tous ! Ils
ont investi le cimetière et en gardent toutes les issues.
    Bertrand
verrouilla derechef la porte et, du haut des marches, frappa le mur de son épée
pour obtenir le silence.
    — Ils
savent que nous sommes ici ! déclara-t-il. Nous pourrions nous échapper
par l'église et saisir toutes les occasions de fuir dans les champs alentour,
mais ils ont des montures. Dieu seul sait combien ils sont et combien d'autres
malandrins ils ont engagés pour leur mission de ce soir. Ils pensent nous avoir
piégés ; nous leur prouverons qu'ils se trompent. Arbalétriers et archers,
à vos postes !
    Une douzaine de
templiers s'avancèrent. Demontaigu dévala l'escalier et échangea quelques mots
avec Destivet et Ausel. Ils se mirent vite d'accord : les plus âgés
partiraient les premiers et se chargeraient des trésors, des reliques, des
documents et de tout ce dont les Noctales désiraient s'emparer. J'allais
demander comment ils s'y prendraient pour sortir quand Bertrand m'entraîna dans
un coin. Lui et deux autres saisirent un anneau rouillé dans une dalle et la
soulevèrent. Une fétide bouffée d'air froid s'engouffra dans la crypte.
    — Vous ne
pensiez tout de même pas, Mathilde, souffla Demontaigu, que nous nous
abriterions céans sans qu'il y ait un moyen de s'échapper ? Ceci est une
vieille église. Le souterrain mène vers St Bartholomew, près de Smithfield.
Restez à mes côtés, Mathilde, nous serons les derniers à quitter les lieux. Si
on vous capture...
    Il me prit les
mains.
    — ...
protestez. Divulguez votre identité. Exigez d'être sur-le-champ conduite au
palais. Mais, si Dieu est bon, cela n'arrivera point.
    La crypte
commença à se vider. Les vieillards, portant qui des sacs, qui des coffres et
des arches, s'en allèrent d'abord, avec une petite escorte. Les marches
descendant au souterrain étaient raides et croulantes. Des jurons s'élevèrent
dans le noir. On s'empressa de rallumer des lampes à huile et de les faire
passer en bas. Bertrand ordonna qu'on en place quelques-unes dans les niches du
mur. Je compris seulement alors qu'à présent la nef, au-dessus de nous, grouillait
d'hommes armés : elle résonnait de cris, du cliquètement métallique des
solerets et de celui des armures. Les Noctales finirent par arriver
jusqu'à la porte de la crypte. On tenta de l'ouvrir, de l'enfoncer, puis il y
eut un grand silence. J'ouïs ensuite un bruit de course et un fracas
assourdissant. Les assaillants, ayant trouvé une grosse bûche ou un vieux banc,
s'en servaient comme d'un bélier. Mais l'huis était épais et résistant et ses
gonds presque soudés dans le bois. La crypte continuait à se vider. Les archers
et les arbalétriers se préparaient : des piles de flèches étaient posées
sur le sol devant leur pied droit, et chacun en avait déjà encoché une.
Demontaigu prit un petit flacon d'huile dont il enduisit l'escalier. Il entassa
ensuite tous les décombres qu'il put trouver contre la porte de la crypte.
    Trempée de
sueur, le cœur battant la chamade, ayant à la fois froid et chaud, je regardais
autour de moi. Le bélier commençait à faire de l'effet. Le bois se déformait.
L'huis fut ébranlé. Dans un grand craquement le bas de la porte fut enfoncé.
Une silhouette, épée scintillante, se faufila dans la brèche. Une flèche vola.
L'intrus hurla et dégringola en bas des marches. Demontaigu lança une torche :
un rideau de flammes enveloppa l'escalier et les débris amoncelés contre
l'huis. Les Noctales manquèrent de jugement. Certains essayèrent de
passer outre et, dérapant dans l'huile, firent, dans la lumière, de parfaites
cibles pour nos défenseurs. L'air retentissait de la vibration des arcs et du
sifflement des traits, suivis par les cris déchirants des victimes atteintes à
chaque coup. Demontaigu, l'épée au clair, dirigeait les opérations tandis que
les attaquants, à l'aide de leurs capes et de tout ce qui leur tombait sous la
main, tentaient d'étouffer les flammes. Il ordonna à ses hommes de se retirer
en bon ordre : d'abord les arbalétriers, puis les archers. Le feu perdit
de son intensité. Bertrand envoya quelques arbalétriers dans le passage secret.
Les autres soldats leur emboîtèrent le pas. Cependant les Noctales ne
lâchaient pas prise ; notre résistance les enrageait et ils voulaient à
toute force s'emparer de leurs proies. Trois parvinrent en bas indemnes et se
précipitèrent vers les derniers combattants. L'un

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