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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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d'entre eux, tenant son épée
à deux mains, bondit et trancha le bras d'un archer qui cherchait une autre
flèche. Le blessé s'effondra en hurlant. L'agresseur ne fit pas de quartier et
eut le temps de planter son arme dans la gorge de sa victime avant que l'un des
templiers lui décoche un carreau en pleine tempe. Ce ne fut plus que
pandémonium et chaos. Gémissements et plaintes, cliquetis d'épées. La ligne de
défense organisée par Demontaigu tenait bon. J'étais maintenant au centre d'un
V, qui reculait vers le tunnel, gage de notre survie. Bertrand avait en premier
lieu employé les arbalétriers restants. Les archers reçurent alors l'ordre de
se rassembler et de tirer tous en même temps. Les Noctales battirent en
retraite sous leur pluie de flèches.
    — C'est
assez ! cria Demontaigu. C'est assez !
    Quatre ou cinq
archers restèrent sur place, lâchant trait après trait pendant que les autres
s'engouffraient dans le souterrain. Bertrand me poussa dans les bras de l'un de
ses compagnons ; je levai les yeux et vis le visage souriant d'Ausel.
    — Quelle
nuit fortunée ! plaisanta-t-il. Combattre contre les Noctales et
enlacer une belle femme !
    Riant de sa
propre parodie de chevalerie, il me poussa plus bas dans l'escalier. Je fus
quasiment portée dans les ténèbres. Le tunnel, de guère plus de six pieds de
large et autant de haut, était étroit. Ausel me conseilla de baisser la tête et
de le talonner. Derrière moi, nos derniers compagnons se pressaient. À la lueur
d'une torche j'aperçus Demontaigu qui remettait la dalle en place. Après avoir
versé de l'huile sur les marches et laissé tomber la torche, il s'élança sur
nos traces quand les flammes s'élevèrent. Haletants, transpirants, nous
courions et trébuchions. J'essayais de ne pas penser aux rats qui filaient près
de nous en couinant de façon stridente devant notre incursion. À un endroit le
souterrain se divisait en deux branches. Ausel s'arrêta et attendit que
Bertrand nous rejoigne. Ce dernier releva des marques sur le mur et déclara que
nous nous dirigerions vers la gauche. Tout était silencieux derrière nous. En
reprenant son souffle, Demontaigu nous informa que la dalle, disposée de
manière complexe, était difficile à soulever, et que le feu, comme la
perspective de flèches lâchées dans l'ombre, suffirait à décourager les
poursuivants.
    Enfin le tunnel
remonta. Je sentis un souffle d'air nocturne froid et nous ressortîmes dans un
vieux cimetière abandonné qui s'étendait au nord de Smithfield, le long de ses
grandes prairies ouvertes. Au loin je distinguais les gibets et les échafauds
éclairés par des torches : les charpentiers œuvraient tard dans la nuit,
préparant le lieu d'exécution pour le lendemain matin. Triste et macabre
spectacle. Arrivés à ce point-là, la plupart des templiers avaient fui et
s'étaient éparpillés dans toutes les directions. Demontaigu expliqua que nous
n'avions guère le temps de faire nos adieux, mais que tous savaient comment et
où ils se retrouveraient. Me tirant par le bras, il évita le communal et prit
une sente conduisant aux chemins qui menaient en ville. Pour la première fois
je me rendis compte à quel point les ténèbres étaient épaisses. J'étais transie
par l'air âpre de la nuit, alors que les lanternes de corne aux fenêtres, ou
pendues à des crochets aux portes, prodiguaient le réconfort de leur lumière.
Le dernier couvre-feu n'avait pas encore sonné. Le guet n'était pas sorti.
L'activité continuait dans les rues, surtout près des abattoirs où tavernes et
débits de bière offraient toujours lumière et chaleur bienvenues. Demontaigu
m'entraîna dans l'une d'elles et choisit une table dans l'ombre d'un recoin. Il
commanda de l'eau et des toailles et nous nous nettoyâmes sommairement tout en
partageant un gobelet de vin et du pain. Puis il se laissa aller en arrière, la
tête contre le mur, et me regarda avec attention, les yeux mi-clos.
    — Nous ne
nous y attendions pas... murmura-t-il. Ces malheureux à Newgate... Peut-être
l'un d'entre eux a-t-il subi la question ? Seul un templier a pu leur
parler de la chapelle des Pendus... Mais venez, ajouta-t-il avec un sourire.
Rentrons main dans la main au palais et faisons comme si ce qui est arrivé
aujourd'hui n'avait pas eu lieu.

 
     
     
     
     
    CHAPITRE
VII
     
     
     
    « Ces affaires
menées à bonne fin, il ne resta ni
    charité vraie ni
paix. »
    Vita
Edwardi

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