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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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le rattrapa pourtant juste à temps.
Marigny se pencha en avant, la main tendue. Isabelle agita les doigts et il
s'empressa de reculer.
    — Vous plaisantez,
Votre Grâce ? bafouilla le Portugais.
    — Messire,
réfléchissez, continua la reine, c'est Mathilde qui a versé le vin. Elle a
distillé une concoction dans le vôtre.
    Elle avala une
petite gorgée de son propre vin.
    — En
sentez-vous les effets ? Une irritation à l'estomac ?
    L'inquiétude
creusa le sombre visage d'Alexandre de Lisbonne. Il se lécha les lèvres et posa
sa coupe.
    — Votre
Grâce ne voudrait pas m'empoisonner, n'est-ce pas ?
    — Et
pourquoi pas ? rétorqua-t-elle.
    Marigny restait
assis, son regard passant d'Isabelle à moi alternativement.
    — Que
signifie, madame ? Je suis l'envoyé de votre père.
    — Il est
vrai, monsieur de Marigny. Vous êtes en guerre contre mon époux et son favori,
tout comme moi, vous ne l'ignorez pas, ajouta-t-elle, atténuant son mensonge.
Vous avez amené cet homme ici pour qu'il exécute vos ordres. N'est-ce point
exact, Alexandre de Lisbonne ?
    Ce dernier
acquiesça. Il se tenait maintenant le ventre, les yeux posés sur ma maîtresse
avec affolement.
    — Il me
semble que nous devrions parler de Mathilde. Vous êtes son ennemi, monsieur de
Marigny, comme elle est la vôtre. Nous en connaissons tous deux la raison.
Alexandre de Lisbonne, le mois dernier, vos hommes, sous le commandement d'un
Bourguignon nommé La Maru, ont été cantonnés dans la ferme de la mère de
Mathilde : à Brétigny, chez Catherine de Clairebon. Vous le rappelez-vous ?
Répondez-moi vite et je vous dirai comment vous guérir.
    Le Portugais fit
un prompt signe d'agrément.
    — Cela doit
cesser, dit Isabelle avec calme. Me comprenez-vous, monsieur de Marigny ?
Cela cessera ! Vous, messire, si vous devez affronter Mathilde de
Clairebon, n'affrontez qu'elle, comme deux adversaires dans une lice. Mais sa
mère, une veuve vieillissante... Les règles du combat s'y opposent, n'est-ce
pas, messire ?
    Marigny eut un
petit sourire.
    — Et mon
compagnon, Alexandre de Lisbonne ? interrogea-t-il. Doit-il, comme messire
Guido, tomber malade, endurer soulèvement de l'estomac et vomissements ?
Comment le roi expliquerait-il cela ? Quelle image donneriez-vous de vous,
madame ?
    — Ai-je
votre parole, insista la reine, que Catherine de Clairebon, à Brétigny, ne sera
ni molestée ni maltraitée ?
    — Je ne
peux dire... Je... Je ne sais...
    Marigny se tut.
Alexandre, blême, serrait ses mains sur son ventre, manifestement malade.
    — Si, vous
le savez, le pressa Isabelle, comme le saura mon père dans la prochaine missive
que je lui enverrai. Je lui dirai que tel est mon souhait. Catherine de
Clairebon doit être traitée avec égard et doit bénéficier de sa plus grande bienveillance,
comme de la vôtre. Monsieur de Marigny ? Ai-je votre parole ? Si je
ne l'ai pas, votre ami et compagnon ne manquera pas de tomber malade. J'écrirai
néanmoins à mon père pour lui expliquer que vous avez contrecarré mes volontés.
Promettez-vous ?
    Marigny haussa
les épaules.
    — Vous avez
ma parole, Votre Grâce, tant que votre père y consent.
    Isabelle, tout
sourire, se tourna vers le Portugais, qui, la main sur l'estomac, la regardait
avec effroi.
    — Et vous,
messire Alexandre ? Ai-je la vôtre ?
    — Oui,
Votre Grâce, dit-il en haletant.
    — Et ce La
Maru ? Est-il à présent arrivé de France ? Est-il avec vous ici, en
Angleterre ?
    — En effet,
Votre Grâce.
    — Vous
devez sur-le-champ vous en séparer, sans solde ni paiement. L'acceptez-vous ?
    Alexandre de Lisbonne
lança un coup d'œil à Marigny, qui acquiesça d'un discret signe de tête.
    — Oui,
Votre Grâce.
    — Parfait.
    Isabelle se
leva, se dirigea vers une desserte, remplit une coupe d'eau, puis revint sur
ses pas et la mit dans la main du Portugais.
    — Buvez,
Alexandre, dit-elle en lui tapotant l'épaule, vous n'avez rien d'autre qu'une
pâte à la moutarde dans l'estomac. Non, non, ajouta-t-elle en levant la main
avec élégance pour couper court à ses protestations, ce que je veux rendre
clair c'est que cette fois ce que vous avez bu ne pouvait vous faire grand mal ;
cela vous causera quelques désagréments, mais ça passera. La prochaine fois,
Alexandre de Lisbonne, si vous vous en prenez à Catherine de Clairebon, à un
membre de sa famille ou à ses amis en France, la potion que vous absorberez
sera mortelle.
    Elle

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