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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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pour la
pauvreté, sept pour une garce, huit pour une goton, neuf pour un enterrement,
dix pour une danse, onze pour l'Angleterre, douze pour la France. Vous voyez,
Mathilde, je l'ai bien apprise. Allez...
    Elle me tendit
les mains.
    — Montrez-moi
la danse.
    Ma maîtresse
était dans un étrange état d'esprit. Quand nous en eûmes terminé, elle se jeta
sur le lit en riant et me demanda de lui apporter un peu d'eau fraîche. Elle se
redressa, vida sa coupe et me la rendit.
    — Mathilde,
allons à la chapelle St Stephen prier pour votre mère. Ensuite...
    Elle désigna les
tables jonchées de manuscrits.
    — Mon époux
désire nous recevoir, moi et messire Gaveston. Je serai absente ce soir. Votre
soirée vous appartient.
    Elle me regarda
fixement.
    — Je vous
laisserai à vos pensées. Oui, peut-être est-il temps que nous tentions
d'explorer ce labyrinthe.

 
     
     
     
     
    CHAPITRE
XI
     
     
     
    « Qui demeure dans
les hauteurs et contemple
    ce qui est humble hait
l'orgueil par-dessus tout. »
    Vita
Edwardi Secundi
     
     
    Plus tard, ce
soir-là, ma maîtresse alla rejoindre le roi et Gaveston pour un souper privé.
J'étais toujours exclue de ces réunions. Que l'Évangéliste m'en soit témoin,
Isabelle n'évoquait pas souvent ce qui s'y passait. Je me souvins de ce qu'elle
avait dit cette nuit-là : qu'elle voulait rester proche du souverain. Dieu
seul sait comment elle y parvenait. Il se peut qu'Édouard ait bien accueilli
tout soutien sans réserve à son favori quand personne d'autre ne le lui
offrait. Il se peut que l'amitié que portait Isabelle à Gaveston ait confirmé
l'idée que se faisait le roi de sa propre moralité : si Isabelle, sa jeune
et belle reine et épouse, acceptait le favori, alors où était le mal ? Les
chroniqueurs ont décrit ma maîtresse comme la Virago, la Jézabel. Ils ont
évoqué son arrogance, son adultère, sa malignité — mais ce n'étaient
que des moines se repaissant de leurs propres iniquités. Isabelle avait maintes
vertus, la principale étant sa patience, mise à l'épreuve bien avant qu'elle
soit jamais venue en Angleterre. Elle savait attendre et observer. Elle pouvait
répondre aux injures et railleries par le plus charmant des sourires, puis
sourire et sourire encore. L'Ecclésiaste dit : « Il y a une heure et
un endroit pour tout sous le ciel. » Cela aurait fort bien pu être la
devise personnelle d'Isabelle.
    Ce soir-là,
quand la reine fut partie, je m'enfermai dans ma chambre, chaude et tranquille,
portes et volets clos. Un brasero pétillait, le charbon rougeoyait dans un
poêlon de cuivre tout près. Je m'enveloppai de ma mante, préparai mon écritoire
et réfléchis comme un bon écolier en médecine aux symptômes que j'avais
relevés.
    Primo :
l'Empoisonneuse, l' Ancilla Venenata , la Demoiselle venimeuse *.
Qui était-elle ? Qui était-il ? Qu'était-ce ? Une personne ou
plusieurs ? Un événement, ainsi que l'avait suggéré Guido, comme le
mariage du roi avec Isabelle, voire la liaison du souverain avec Gaveston ?
Sans aucun doute feu le roi avait fulminé contre l'Empoisonneuse et son
existence même l'avait empli de fureur, mais pourquoi ? Était-ce un
espion, un redoutable obstacle ou une faiblesse de la Cour d'Angleterre que
Philippe de France pourrait exploiter ? Le lien entre l'Empoisonneuse et
le palais du Louvre était clair. Edmund Lascelles, plus connu sous le nom de Pain-bénit,
s'était enfui de France avec des informations particulières, peut-être sur
l'Empoisonneuse, informations qui avaient fini par signer son arrêt de mort. Il
en allait de même pour Chapeleys. Il avait pu avoir sa propre théorie sur
l'Empoisonneuse et lui aussi avait péri. Tout en restant un mystère, cette
dernière existait assurément. Le vieux roi, Édouard, Philippe de France,
Isabelle, Pain-bénit et Chapeleys avaient tous fait de claires allusions à son
sujet.
    Secundo :
le souverain et son idole. Édouard et Gaveston étaient littéralement assiégés à
Westminster.
    L'Échiquier était
vide. Ils avaient des troupes, mais peu de partisans parmi les grands
seigneurs. Attendaient-ils que les barons s'épuisent, qu'ils vident leurs
trésors jusqu'à la dernière pièce ? Et après ? Comment sortir de
l'impasse ? Édouard comptait-il sur une source inespérée pour l'aider ?
Mais d'où viendrait-elle ?
    Tertio :
les grands barons. Ils campaient à Westminster et dans les parages, mais pour
combien de temps ?

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