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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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passée par là pour retrouver Fulbert dans la maison de Hallam... et encore moins que ce fût une rencontre fortuite.
    De retour chez lui, il ne dit rien à Charlotte. Il voulait oublier tout cela pour profiter de sa famille, de la paix rassurante de son foyer. Bien que Jemima fût déjà au lit, il la réclama et s’installa avec elle au salon. Ensommeillée, elle clignait des yeux, ne sachant pas très bien pourquoi on l’avait réveillée. Il lui parla de sa propre enfance dans une grande propriété à la campagne, comme si elle pouvait le comprendre. Assise en face d’eux, Charlotte souriait. Elle avait du linge à recoudre : il crut reconnaître l’une de ses chemises blanches. Se doutait-elle seulement pourquoi il se comportait de la sorte... pour chasser de ses pensées Paragon Walk et la journée qui l’attendait? En tout cas, si elle le savait, elle eut la sagesse de ne pas le laisser paraître.
    Au poste de police, il n’y avait rien de nouveau. Pitt demanda à parler à ses supérieurs pour les informer de ses intentions. S’il n’y avait pas d’autre explication, pas d’autre clé ouvrant la porte du jardin, si l’on n’avait vu personne entrer, il ne lui restait plus qu’à supposer que c’était quelqu’un de chez Cayley et interroger tout le monde dans cette optique-là, pas seulement les serviteurs, mais Hal-lam Cayley lui-même.
    Bien que consternés, surtout par l’idée d’accuser Hallam, ils durent admettre que c’était forcément un membre de la maisonnée... très certainement l’un des valets.
    Pitt ne chercha pas à discuter, ni à énumérer toutes les raisons pour lesquelles il pensait à Hallam. Car elles se fondaient principalement sur la déduction et la détresse de cet homme, l’horreur profonde peinte sur son visage. On lui aurait facilement rétorqué que c’étaient les affres de quelqu’un qui buvait trop sans pouvoir s’arrêter. Et il n’avait pas d’argument à leur opposer.
    Il arriva à Paragon Walk en fin de matinée et se dirigea droit vers la maison. Après avoir sonné à la porte d’entrée, il attendit. Étrangement, personne ne vint. Il recommença, sans succès. Un problème domestique urgent aurait-il détourné le valet de pied de ses obligations?
    Il décida de faire le tour. Il y avait toujours quelqu’un dans la cuisine, à n’importe quelle heure du jour.
    Il était encore loin de l’entrée de service quand il aperçut la fille de cuisine. A sa vue, elle poussa un glapissement et, se cramponnant à son tablier, le regarda avec des yeux ronds.
    —    Bonjour, dit-il, se forçant à sourire.
    Clouée au sol, elle demeurait sans voix.
    —    Bonjour, répéta-t-il. Il n’y a personne à la grande porte. Puis-je passer par la cuisine?
    —    Ils ont tous pris leur journée, fit-elle, essouf-fiée. Y a que Polly, la cuisinière et moi. Et Mr. Cayley n’est pas encore levé.
    Pitt étouffa un juron. Cet abruti d’agent les aurait-il tous laissés filer... y compris l’assassin?
    —    Où sont-ils allés?
    —    Ben, Hoskins, c’est le valet de chambre, il est chez lui, là-haut. Moi, je l’ai pas vu aujourd’hui, mais Polly lui a monté un plateau avec une théière et des toasts. Albert, c’est le valet de pied, est chez Lord Dilbridge, je parie : il a le béguin pour leur femme de chambre. Quelque chose ne va pas, monsieur ?
    Une vague de soulagement submergea Pitt. Cette fois, son sourire fut sincère.
    —    Non, pas vraiment. Mais j’aimerais entrer tout de même. Il faudrait qu’on réveille Mr. Cayley. J’ai une ou deux questions à lui poser.
    —    Oh non, monsieur! Mr. Cayley... ben, il sera pas content. Il est pas en forme le matin.
    Elle avait l’air anxieuse, comme si elle craignait qu’on lui reproche l’arrivée de Pitt.
    —    Peut-être. Mais c’est une affaire de police, et ça ne peut pas attendre. Ecoutez, laissez-moi entrer et, si vous le préférez, je le réveillerai moi-même.
    Bien que dubitative, elle finit par s’incliner devant l’autorité et le conduisit docilement à travers les cuisines vers la porte matelassée donnant sur le reste de la maison. Là, elle s’arrêta. C’était compréhensible.
    —    Très bien, fit Pitt calmement. Je lui dirai que je ne vous ai pas laissé le choix.
    Il poussa la porte et pénétra dans le vestibule. Lorsqu’il arriva au pied des marches, un mouvement à peine perceptible, de deux ou trois centimètres

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