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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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siffla Charlotte. De toute façon, il n’y a rien à dire.
    —    J’avais peur que tu ne cherches à démontrer combien c’est néfaste.
    —    C’est peut-être justement ce qui leur plaît!
    Et, ramassant ses jupes, Charlotte virevolta en
    direction de Phoebe et Diggory Nash. Afton se tenait derrière eux. En se rapprochant, elle se rendit compte, bien qu’il leur tournât le dos, qu’ils étaient en plein milieu d’une conversation fort désagréable.
    —    ... une espèce de sotte qui se monte la tête toute seule, disait Afton hargneusement. Elle n’a qu’à rester chez elle et se trouver une occupation utile.
    —    Facile à dire quand il ne s’agit pas de toi.
    Diggory grimaça, méprisant.
    —    Aucun risque de ce côté-là! rétorqua Afton, haussant un sourcil sarcastique. Il faudrait être un violeur très malin pour s’attaquer à moi.
    Diggory lui décocha un regard chargé de dégoût.
    —    Il faudrait surtout avoir perdu tout espoir. Personnellement, je préfère le chien.
    —    Alors, si le chien est violé, on saura où chercher, répondit Afton froidement, mais sans surprise apparente. Tu as de curieuses fréquentations, Diggory. Tu commences à avoir des goûts dépravés.
    —    Au moins, j’ai des goûts, repartit Diggory. J’ai parfois l’impression que tu t’es ratatiné au point de ne plus rien ressentir du tout. Ça ne m’étonnerait guère que tous les signes de vie te répugnent et que tu considères comme malpropre tout ce qui te rappelle que tu as un corps.
    Afton s’écarta imperceptiblement.
    —    Il n’y a rien de malpropre en moi, rien qui m’empêche de me regarder en face.
    —    Tu as donc l’estomac plus solide que moi. Ce qui se passe dans ton cerveau me glace d’effroi. A te voir, j’en viens à croire aux histoires de « morts vivants » si populaires de nos jours, ces cadavres qui quittent leur sépulture.
    Afton leva les mains, paumes vers le haut, comme pour soupeser les rayons du soleil.
    —    Tu es trop inattentif, comme toujours, Dig-gory. Si j’étais un de tes « morts vivants », le soleil m’aurait desséché.
    Il sourit lentement, avec dérision.
    —    Ou n’as-tu pas lu jusque-là?
    —    Ne sois pas aussi primaire.
    La voix de Diggory était lasse, agacée.
    —    Je parlais de ton âme, pas de ta chair. J’ignore si c’est le soleil qui t’a desséché, ou la vie, tout simplement. En tout cas — j’en donnerais ma main à couper —, il s’est passé quelque chose !
    Sur ce, il se dirigea vers un plateau de pêches et de sorbets. Phoebe hésita un instant et le suivit. Alors seulement Afton s’aperçut de la présence de Charlotte. Son regard froid parut la transpercer.
    —    Votre franc-parler vous aurait-il encore valu de vous retrouver toute seule, Mrs. Pitt ?
    —    C’est possible, riposta-t-elle avec une égale froideur. Mais personne d’autre n’a eu l’indélicatesse de me le faire remarquer. La solitude, ce n’est pas toujours déplaisant, vous savez.
    —    Vous nous rendez visite fréquemment, semble-t-il. Avant cette affaire du violeur, vous ne vous intéressiez pas à nous. Cela vous émoustille peut-être? Comme une sorte de frisson, une extravagance : on se complaît dans les émotions, on rêve de passion, de violence, de reddition sans culpabilité, hein?
    Il promena son regard de sa poitrine jusqu’à ses cuisses.
    Charlotte frémit comme s’il avait posé les mains sur elle et le toisa avec une profonde répulsion.
    —    A vous entendre, les femmes aiment se faire violer, Mr. Nash. C’est monstrueusement arrogant, une illusion pour nourrir votre vanité et excuser votre conduite, et c’est entièrement faux. Un violeur n’a rien de magnifique. C’est un être pathétique, réduit à prendre par la force ce que d’autres obtiennent spontanément. Si ces gens-là ne causaient pas autant de mal, on les plaindrait presque. Car c’est... c’est une forme d’impuissance!
    Le visage d’Afton se figea, mais ses yeux brûlaient d’une haine farouche, aussi primitive que la naissance ou la mort. N’était-ce ce jardin civilisé, avec ses conversations protocolaires, le tintement des verres, les rires polis, il l’aurait mise en pièces, se serait jeté sur elle avec un couteau pointu qu’il aurait enfoncé jusqu’à la garde pour l’éventrer...
    Elle tourna les talons, malade de peur, mais pas avant qu’il n’eût

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