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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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la cicatrice dont Pitt avait parlé, sur le corps de Fanny... sur la fesse. L’endroit de la moquerie suprême.
    —    Voilà pourquoi Phoebe est terrorisée. Elle pense qu’à force de jouer ils ont fini par conjurer de vrais démons.
    Emily plissa le front.
    —    Magie noire ? dit-elle, incrédule. Là, tu vas un peu trop loin. Je n’y crois même pas.
    Mais cela tombait sous le sens et, plus Charlotte y réfléchissait, plus cela lui semblait évident.
    —    Tu n’as aucune preuve, ajouta Emily. Tout ça parce que le jardin est en forme d’étoile ! Beaucoup de gens aiment les étoiles.
    —    Tu en connais?
    —    Non... mais...
    —    Il faut qu’on entre là-dedans, dit Charlotte en fixant le jardin d’hiver. C’est ce que Miss Lucinda a vu, quelqu’un affublé d’une tenue rituelle, avec des cornes vertes.
    —    C’est ridicule !
    —    Les gens qui s’ennuient se livrent parfois à des actes ridicules. Regarde tes amis de la haute société !
    Emily lui lança un regard oblique.
    —    Tu ne crois pas à la magie noire, hein, Charlotte ?
    —    Je ne sais pas... et je ne veux pas savoir. Mais ce n’est pas forcément leur cas.
    Emily capitula.
    —    Alors allons jeter un coup d’œil là-dedans, si tu penses que nous y trouverons le monstre de Miss Lucinda.
    Elle traversa la première le parterre de plantes aromatiques et sortit son épingle, mais ce ne fut pas nécessaire. La porte n’était pas fermée à clé. Elle s’ouvrit facilement, sur une vaste pièce rectangulaire avec un tapis noir et les murs drapés de tissu noir orné de dessins verts. Le soleil entrait à flots par la verrière du toit.
    —    Il n’y a rien.
    Emily avait l’air déçue. Dire qu’à moitié convaincue elle était venue jusqu’ici !
    Charlotte se faufila à l’intérieur. Lentement, elle écarta les rideaux de velours. A mi-chemin, elle découvrit un espace derrière eux et vit les robes noires et les cagoules. Elles étaient brodées de croix écarlates à l’envers, symbole de la moquerie, comme la croix de Fanny. Charlotte comprit immédiatement leur signification : c’était comme si elles étaient toujours vivantes. Le mal en elles persistait, même après que leurs utilisateurs étaient partis, ayant réintégré leur apparence ordinaire et leur vie de tous les jours. Combien d’entre eux portaient cette même croix sur la fesse?
    —    Qu’est-ce que c’est? demanda Emily derrière elle. Qu’as-tu trouvé?
    —    Des habits, répondit Charlotte tout bas. Des déguisements.
    —    Et le monstre de Miss Lucinda?
    —    Non, il n’y est pas. Ils n’ont pas dû le garder.
    Emily était pâle; son regard s’était troublé.
    —    Crois-tu que ce soit réellement de la magie noire, le culte de Satan et tout le bazar?
    Confrontée à la réalité dans toute son absurde laideur, elle tentait encore de se convaincre que ce n’était pas vrai.
    —    Oui, dit Charlotte doucement, touchant une cagoule. Vois-tu une autre explication à tout cela? Et le pentacle, et les herbes aromatiques? Je comprends pourquoi Phoebe porte une croix et passe son temps à l’église. Et pourquoi elle considère qu’on ne se débarrassera pas du mal, maintenant qu’il est là.
    Emily ouvrit la bouche, mais les mots ne vinrent pas. Elles se dévisagèrent longuement.
    —    Que peut-on faire? demanda Emily finalement.
    Avant que Charlotte ne pût répondre, il y eut du bruit à l’entrée, et elles se figèrent, horrifiées. Elles avaient oublié que quelqu’un pouvait venir. Aucune excuse au monde ne justifiait leur présence ici. Elles avaient ouvert la porte dans la haie délibérément. Il leur eût été impossible de se perdre. Et personne ne croirait qu’elles ne savaient pas ou ne comprenaient pas ce qu’elles avaient découvert !
    Très lentement, elles se retournèrent vers la porte.
    Une silhouette noire se découpait à contre-jour dans la lumière du soleil. C’était Paul Alaric.
    —    Eh bien ! fit-il à mi-voix, avançant dans leur direction avec un sourire.
    Charlotte et Emily s’étaient rapprochées jusqu’à ce que leurs corps se touchent. Les doigts d’Emily s’enfonçaient comme des serres dans le bras de Charlotte.
    —    Vous l’avez donc trouvé, observa Alaric. Quelle imprudence, de vous être aventurées ici... seules !
    Il avait l’air de s’en amuser.
    Au fond d’elle-même, Charlotte avait

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