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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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ça pouvait être votre façon d’être, vous savez, le porteur d’insigne fort, discret et taciturne.
    Sa force de conviction était rayonnante et contagieuse.
    — Il n’y a aucune raison pour que cela vous arrive, insista-t-elle.
    — Et si cela arrive quand même ? J’ai déjà vécu ça. J’ai vu ce que cela a fait à ma mère. Je ne voudrais pas que vous — ou qui que ce soit qui ait de l’importance pour moi — puissiez à votre tour y être exposée.
    — Donc vous allez vous couper du reste du monde ? Allons, Sean. C’est comme si vous me disiez que nous ne pouvons pas être ensemble parce que, je ne sais pas, votre père serait mort d’un cancer. Qui sait vraiment ce qui va arriver à n’importe lequel d’entre nous ? Tout ce qu’il faut, c’est vivre et espérer le meilleur dans notre brève existence.
    — Tout le monde ne se réveille pas un matin en décidant de se tirer une balle dans la tête pour quitter ce monde. Et je reconnais une partie de lui en moi. Il était plus jeune que je le suis aujourd’hui quand il a fait ça. Parfois, je me regarde dans le miroir et je le vois. Je vois son regard, son allure, sa posture, et ça m’effraie.
    — Vous avez dit qu’un prêtre vous avait aidé à traverser cette épreuve.
    — Mon père n’était pas croyant. Il avait chassé la foi de sa vie. Quant à ma mère, elle était plutôt du genre à suivre. Donc elle n’était pas non plus particulièrement croyante. Après la mort de mon père, je me suis renfermé. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il avait fait ça, pourquoi nous n’avions rien vu venir, pourquoi nous n’avions pas pu l’empêcher. Ma mère était devenue une épave. Elle a fini par passer de plus en plus de temps avec notre curé, qui, à son tour, a commencé à me parler du drame. Il m’a aidé à comprendre pourquoi aucun de nous ne devait se sentir coupable de ce qui s’était passé et il m’a montré une autre facette de la vie. L’Église est devenue mon sanctuaire, mon refuge, et je ne l’ai jamais oublié.
    Remise de son choc, Tess avait enfin retrouvé la pleine possession de ses moyens. Et c’est avec une détermination renouvelée qu’elle revint à la charge.
    — J’apprécie votre inquiétude à mon endroit et votre mise en garde. Je trouve que c’est très honnête de votre part. Mais cela ne m’effraie pas. Vous aviez besoin que je sois au courant et maintenant c’est le cas. Mais je ne pense pas que vous puissiez rester sur cette position. Vous ne pouvez laisser une chose qui n’arrivera peut-être jamais ruiner votre vie. Vous ne faites que contribuer à transformer cette éventualité en une prophétie. Vous n’êtes pas votre père ! Vous devez passer à autre chose, vivre la vie que vous vous choisissez et, si ça ne marche pas, eh bien c’est que, peut-être, quelque chose ne va pas dans votre manière de vivre. Vous êtes seul, ce qui n’est pas un départ formidable pour une nouvelle existence, et Dieu sait que vous n’avez pas choisi un travail particulièrement gai et lumineux.
    — C’est le mien.
    — Peut-être que vous avez besoin de faire autre chose...
    Le sourire mutin de Tess fit une réapparition bienvenue.
    — ... Vous taire et m’embrasser.
    Les yeux de Reilly détaillèrent le visage de l’archéologue. Elle était en train de donner un sens à sa vie, d’ancrer un optimisme sincère en lui, et pourtant il la connaissait à peine. Il ressentait quelque chose de familier au fond de lui-même, quelque chose qu’il commençait à reconnaître et qui ne survenait que lorsqu’elle était près de lui : en un mot, la vie.
    Il se pencha vers elle, l’attira vers lui et l’étreignit tendrement.
    Quand les deux silhouettes sur l’écran se rapprochèrent, leurs signatures thermiques bleu-gris se fondirent en une seule masse informe. Leurs voix sourdes s’étaient tues, remplacées par le son étouffé des vêtements que l’on enlève et des corps qui se rapprochent.
    De Angelis réchauffa ses mains autour de la tasse de café brûlante en regardant l’écran d’un air plus distrait. Ils s’étaient garés sur une crête surplombant la dépression où Tess et Reilly avaient installé leur bivouac. Le hayon arrière du Landcruiser beige était ouvert, révélant deux écrans qui rayonnaient dans l’obscurité. Le premier était celui d’un ordinateur portable, à partir duquel un câble électrique serpentait jusqu’à une caméra de

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