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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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précipitait déjà vers la voiture.
    Quelques minutes plus tard, le 4 x 4 remontait le flanc de la colline. À la place avant, le vieil homme s’agrippait à la poignée au-dessus de sa vitre. Terrorisé et en sueur, il regardait les montagnes défiler. Ils fonçaient en laissant derrière eux un nuage de poussière. Les cris de l’aubergiste — «  Yavas, yavas ! » — contrastaient avec le détachement du conducteur. À l’arrière, Tess scrutait le paysage en quête du moindre indice.
    Juste avant d’atteindre la crête d’où ils avaient aperçu le lac, le vieil homme tendit le doigt :
    — Gôl, gôl.
    Reilly tourna le volant pour les entraîner sur un sentier très étroit qu’ils n’avaient pas repéré auparavant. Les branches des arbres fouettaient les flancs du Pajero, qui progressait sans faiblir. Au bout d’environ un kilomètre, les arbres s’éclaircirent et ils gravirent une nouvelle crête.
    Le Turc, tout excité, se mit à sourire en désignant la cuvette entre les deux rangées de montagnes.
    — Orada, orada ! Shte !
    Ils approchaient.
    Alors que la vallée s’offrait à leurs regards, Tess ne put en croire ses yeux.
    C’était le lac.
    Encore le lac.
    Elle regarda le vieil homme avec une expression d’abattement sur le visage. Reilly immobilisa le véhicule et tous trois en sortirent. Ils se dirigèrent vers le bord de la clairière. L’aubergiste continuait de sourire béatement. Tess l’observa et secoua la tête avant de se tourner vers Reilly.
    — Il fallait qu’on tombe sur le sénile du village.
    Elle implora le vieillard :
    — Beer el-Sifsaaf ? Nerede ?
    En proie à une évidente confusion, le vieil homme plissa le front.
    — Orada , insista-t-il en montrant du doigt l’immense étendue d’eau.
    Reilly remonta de quelques pas et examina un peu plus attentivement le lac. Du point de vue où il se trouvait, il pouvait l’embrasser dans toute son ampleur. Il voyait même son extrémité occidentale qui était dissimulée par la forêt la première fois.
    Il se retourna vers Tess.
    — O femme de peu de foi !
    — Qu’est-ce que je dois comprendre ?
    De la main, il l’invita à le rejoindre. Elle regarda le vieillard, qui hocha la tête pour signifier son total agrément. Circonspecte, elle gravit les quelques mètres la séparant de Reilly. Et alors, elle le vit elle aussi.
    Sous ce nouvel angle, à un peu moins de deux kilomètres, Tess apercevait, plantée en travers de l’extrémité du lac, une chaussée de béton qui s’étirait d’une colline à l’autre. Le sommet d’un barrage.
    — Oh, mon Dieu ! s’exclama-t-elle.
    Reilly avait sorti un carnet de sa poche et dessinait maintenant une vue en coupe des collines avec une ligne allant de l’une à l’autre représentant la surface du lac. Puis il traça les vagues contours de quelques maisons au fond du lac et montra le schéma au vieil homme. Celui-ci prit le stylo et traça un gros X au fond du lac en disant :
    — Koy suyun altinda. Beer el-Sifsaaf.
    Tess fixait Reilly, qui revint vers elle. Il lui montra son dessin grossier.
    — C’est juste là en bas, lui confirma-t-il. Sous l’eau. Ce barrage a noyé toute la vallée, et les ruines du village avec. C’est au fond du lac.

57
    Le vieux Turc était cette fois assis plus confortablement dans le véhicule. Reilly guidait le 4 x 4 avec prudence sur la piste cahoteuse et semée de rochers. Ils finirent par atteindre le bord du lac.
    Il était immense. Sa surface était aussi lisse que du verre. Sur le rivage opposé, on apercevait des poteaux. Pour l’électricité et le téléphone, supposa-t-il. Il y avait probablement aussi une route. Du barrage lui-même partait une ligne de pylônes électriques. Enjambant une série de collines, elle s’étirait vers le nord et la civilisation. Le barrage et son lac artificiel mis à part, cette dernière n’avait pas du tout affecté l’endroit. Selon Reilly, les bois avoisinants et, au-dessus, les mornes sommets des montagnes — qui n’avaient rien d’hospitalier — devaient avoir quasiment la même apparence que lorsque les Templiers les avaient contemplés, sept siècles plus tôt.
    Ils poursuivirent jusqu’au barrage. Soulagé d’avoir quitté la piste sommaire et aussi impatient que Tess d’arriver à destination, Reilly accéléra sur la route cimentée, qui épousait le sommet de l’énorme structure de béton. Sur leur droite, le lac ; sur leur gauche, une chute

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