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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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yeux vers la surface par où filtrait la lueur du soleil, le sang de Tess disparut de son visage. Elle venait de se rendre compte que quelque chose clochait. Tendant sa main libre, elle attrapa le bras de Reilly. Mais, à la tension des muscles de son compagnon, elle comprit qu’il avait vu, lui aussi.
    Au-dessus d’eux, au lieu de l’ombre d’une barque, il y en avait à présent deux.
    Quelqu’un d’autre était là. Mais ils n’avaient guère le choix, car leurs réserves d’air arrivaient à leur terme. Ils devaient impérativement faire surface. Les yeux de Tess se durcirent. Elle savait qui les attendait là-haut. Quand ils réapparurent à l’air libre, elle en eut la confirmation.
    Rüstem était toujours là, tel qu’ils l’avaient quitté. Seulement maintenant, son visage arborait une expression effrayée. Assis dans le second bateau, un homme les contemplait avec un air de ravissement béat — presque comme un professeur saluant le succès d’un élève brillant, pensa Tess. William Vance.
    Il tenait un fusil.

60
    Tout en aidant Tess à se hisser sur le bateau de Rüstern, Reilly jeta un coup d’oeil vers le rivage. Un pick-up Toyota marron était garé près de leur 4 x 4. Deux hommes se tenaient au bord du lac et aucun des deux n’était l’ingénieur. Le premier était beaucoup plus grand et plus gros que le petit Turc et le second, bien qu’aussi filiforme et pas plus grand qu’Okan, n’avait pas ses épais cheveux noirs. Reilly ne manqua pas de remarquer un autre détail : les deux hommes tenaient des armes. A cette distance, elles avaient l’air de fusils de chasse, mais il n’en était pas certain. Il supposa que Vance avait engagé quelques petites frappes locales en chemin. Avaient-ils pensé à fouiller le 4 x 4, se demanda-t-il, et avaient-ils découvert le browning caché sous le siège ?
    Reilly détailla Vance. C’était la première fois qu’il le voyait en chair et en os.
    Repensant aux cavaliers assassinés à New York, il essaya de concilier l’image de l’homme qu’il avait devant lui avec les événements qui les avaient entraînés jusqu’à ce trou perdu et de jauger l’état d’esprit du professeur. Ce dernier ne fut pas le moins du monde déconcerté quand il apprit que Reilly était un agent du FBI. Observant le calme et le contrôle de Vance, l’agent fédéral se demanda comment cet homme raffiné, cet universitaire respecté, avait pu devenir le fugitif assis en face de lui, un fusil à la main.
    Quelque chose ne collait pas.
    Il remarqua que Vance avait les yeux fixés sur le sac que tenait Tess.
    — Attention, dit Vance à la jeune femme qui mettait le pied dans la barque. Il ne faudrait pas l’endommager. Pas après tout ça.
    Son ton avait l’air étrangement détaché. Il tendit la main.
    — S’il te plaît.
    Ne sachant quelle conduite adopter, Tess regarda Reilly. L’agent se tourna vers le professeur, qui pointa lentement son arme sur eux. L’expression de son visage semblait exprimer le regret, mais ses yeux demeuraient inflexibles. La jeune femme se leva, tendit le bras et lui remit le sac.
    Vance se contenta de le déposer à ses pieds et indiqua le rivage du bout de son arme.
    — Retournons sur la terre ferme, voulez-vous ?
    Lorsqu’ils arrivèrent près du rivage et qu’ils descendirent des barques, Reilly vérifia que les hommes de Vance brandissaient bien des fusils de chasse. Le plus grand, un homme à l’air fruste avec un cou épais et un regard d’acier, pointa son arme vers eux et les obligea à s’écarter des embarcations. Le fusil n’avait pas l’air récent. À dire vrai, estima l’agent du FBI, c’était un curieux type d’arme pour un tueur à gages. Il supposa que, dans un délai aussi court, Vance avait dû se contenter des recrues qu’il pouvait trouver. Cela pouvait jouer en leur faveur, pensa-t-il, surtout si le browning était encore dans le 4 x 4. Mais pour le moment, debout dans leur combinaison de plongée dégoulinante, ils étaient trop exposés.
    Vance trouva une vieille table bancale dans la cour de Rüstem et posa son fusil contre elle. Il fixa Tess, le visage rayonnant.
    — Je devine que je ne suis pas le seul admirateur d’al-Idrisi. Je voulais être le premier à le trouver, comme tu peux l’imaginer, mais...
    Il s’interrompit en déposant le gros sac sur la table et le contempla. Un moment, son esprit parut à des centaines de kilomètres — ou d’années — de

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