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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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étrange ? Avec les merveilles inestimables qui l’entouraient, il ne s’est emparé que de cet appareil. Et il n’y a pas que ça : quand il l’a soulevé et tenu devant lui, on aurait dit qu’il exécutait un rituel. Ce type avait l’air totalement absorbé.
    — Cela signifie que c’est un collectionneur de mystérieuses machines à chiffrer. Appelle vite Interpol. La machine Enigma {11} est probablement la prochaine sur sa liste.
    Il lança à Tess un regard plein de malice :
    — Les gens collectionnent vraiment n’importe quoi.
    — Je suis sérieuse, protesta-t-elle. Il a même dit quelque chose quand il tenait l’objet : «  Veritas vos liberabit. »
    Clive la regarda.
    — Veritas vos liberabit ?
    — Je crois. Je suis quasiment certaine que c’est ce qu’il a dit.
    Clive réfléchit quelques instants, avant de sourire.
    — C’est parfait. On n’a pas seulement affaire à un collectionneur fanatique de machines à crypter, mais à un gars qui, en plus, est allé à Johns Hopkins. Ça va réduire les recherches.
    — Johns Hopkins ?
    — Oui.
    — Que veux-tu dire ?
    Elle avait l’air déroutée.
    — C’est la devise de l’université de médecine. Veritas vos liberabit. « La vérité vous rendra libres. » Crois-moi, j’en sais quelque chose. J’y suis allé. On y fait même allusion dans notre hymne, tu sais, cette terrifiante chanson, The Johns Hopkins Ode.
    Il commença à chantonner : «  Let knowledge grow from more to more, and scholars versed in deepest lore {12} ... »
    Clive s’amusait de la mine déconcertée de Tess.
    — Tu penses... ?
    Puis elle remarqua l’expression de son ami. Elle connaissait ce petit sourire satisfait.
    — Tu me taquines, hein ?
    Clive acquiesça en affectant un faux air coupable.
    — À dire vrai, c’est soit un ancien de Johns Hopkins, soit un ex-agent de la CIA en colère. Veritas vos liberabit, c’est la première chose que tu vois quand tu entres dans leur siège à Langley.
    Anticipant la question de la jeune femme, il précisa :
    — Tom Clancy. Je suis super fan.
    Tess secoua la tête. Sa crédulité la faisait pester intérieurement. Mais une nouvelle réflexion de Clive la surprit.
    — En réalité, tu es sûrement dans le vrai. Ça colle.
    Tess n’avait pas manqué d’observer que le visage de son excollègue était redevenu sérieux.
    — Que portaient les chevaliers ?
    — Ils étaient vêtus de costumes médiévaux classiques : cottes de mailles, heaumes...
    — Et... ? la pressa-t-il. Rien de plus spécifique ?
    Devinant que Clive lui tendait une perche, elle essaya de se remémorer le spectacle des chevaliers qui ravageaient le musée.
    — Non... ?
    — Des manteaux blancs... des croix rouges... des croix rouge sang.
    Comprenant toujours aussi peu où il voulait l’amener, elle hasarda en grimaçant :
    — Des croisés ?
    La réponse ne satisfaisait pas encore le blessé.
    — Tu brûles. Allez, Tess. Leurs croix ne t’évoquent rien de particulier ? Une croix rouge sur l’épaule gauche, une autre sur la poitrine ? Alors ?
    Et soudain, cela lui revint.
    — Des templiers ?
    L’esprit de la jeune femme bouillonnait. Quel était le rapport entre cet ordre médiéval et la phrase prononcée par le quatrième cavalier ?
    — Oui, tu as raison, reconnut-elle, ils étaient habillés en templiers. Mais cela ne signifie pas forcément quelque chose. C’est l’allure typique des croisés, non ? Si ça se trouve, ils ont simplement copié la première représentation de croisé qu’ils ont trouvée. Et il y a de grandes chances pour que cette image ait été celle d’un templier.
    — Je le pensais aussi. Et au départ, je n’y ai pas accordé d’importance. Les Templiers sont de loin le plus célèbre — voire le plus tristement célèbre — groupe de chevaliers associé aux croisades. Mais il y a ta petite formule latine... et elle change tout.
    Tess regarda Clive, désespérant de comprendre de quoi il parlait. Il demeurait silencieux et cela la rendait folle.
    — En quoi change-t-elle tout ?
    — Veritas vos liberabit , souviens-toi. C’est aussi une devise inscrite sur un château du Languedoc, dans le sud de la France.
    Il marqua une pause.
    — Un château templier !

12
    — Quel château ?
    Tess en avait le souffle coupé.
    — Celui de Blanchefort, dans le Languedoc. La devise est gravée à la vue de tous, sur le linteau du porche, juste au-dessus de

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