Le dernier templier
tendit le doigt vers la porte.
— A mon avis, on lui a attaché une main à chaque montant. Comme s’il était crucifié.
— Vous voulez dire que quelqu’un a laissé les chevaux lui passer dessus ? demanda Aparo avec une grimace de dégoût.
— Ou plutôt à travers, précisa son coéquipier.
La fille hocha la tête. Reilly les remercia, sa collègue et elle, pour ces précisions, avant de s’éloigner avec Milligan et Nick.
— Pourquoi cherchiez-vous Petrovic, les gars ? interrogea le sergent.
— Avant notre arrivée, aviez-vous la moindre raison de penser que quelqu’un pouvait en vouloir à sa vie ? s’enquit l’agent spécial en observant les chevaux.
Le policier inclina la tête vers le bâtiment qui finissait de se consumer.
— Pas particulièrement. Enfin vous savez comment ça se passe dans ce milieu, et, vu le passé de Petrovic... Mais rien de spécifique. Et de votre côté ?
Il écouta Reilly lui expliquer les liens entre Waldron et Petrovic, et leur relation possible avec le Metraid.
— Je vais demander qu’on affecte un ordre de priorité à toute cette affaire et que l’autopsie soit traitée en urgence, indiqua Milligan à Reilly. Et je vais immédiatement faire venir nos techniciens et dire au chef des pompiers de vérifier, dès aujourd’hui, s’il s’agit d’un incendie volontaire.
Quand les deux fédéraux rejoignirent leur voiture, une bruine avait commencé à tomber.
— Quelqu’un est en train de faire le ménage, commenta Aparo.
— On dirait. Nous allons devoir demander au médecin légiste de réétudier plus attentivement Waldron.
— Si c’est bien ce que nous pensons, il va falloir qu’on trouve les deux autres cavaliers avant celui qui a fait ça.
Reilly leva les yeux vers un ciel de plus en plus sombre avant de se tourner vers son équipier.
— Les deux cavaliers ? Pas sûr. Peut-être un seul, corrigea-t-ilj si le liquidateur est le quatrième.
26
Après les heures passées à étudier minutieusement les vieux manuscrits, ses yeux le picotaient. Il enleva ses lunettes et se massa les paupières avec une serviette mouillée.
Combien de temps avait-il travaillé ? Était-ce déjà le matin ? La nuit ? Il avait perdu toute notion du temps depuis qu’il était revenu après son équipée au Metropolitan Muséum of Art.
Dans son caveau, il n’avait pas accès aux médias, mais les journalistes, ce ramassis d’abrutis, parlaient probablement de cette expédition comme d’un casse ou d’une attaque à main armée. Ni eux ni les hautes sphères de la société ne comprendraient jamais qu’il considérait cela comme un exercice pratique dans un cadre expérimental. C’était pourtant bien ce dont il s’agissait. Bientôt, le monde entier saurait ce qu’était l’événement de la nuit du samedi : le premier acte d’un processus qui allait transformer ceux qui s’intéressaient au devenir de leur univers ; un acte qui, un jour prochain, permettrait à toutes les oeillères de tomber et aux petits esprits de s’ouvrir à des mystères qui transcendaient largement tout ce qu’ils pouvaient imaginer.
« J’y suis presque. Ce ne sera plus long maintenant. »
En se tournant, il regarda le mur derrière lui, sur lequel était accroché un calendrier. Si l’heure n’avait aucune importance pour lui, ce n’était pas le cas des dates.
L’une d’elles était entourée de rouge.
Il se pencha à nouveau sur les résultats de son travail avec l’encodeur à rotors et relut l’un des passages qui l’avaient troublé depuis son décryptage.
« Très énigmatique », songea-t-il. Puis il sourit en s’apercevant qu’il avait utilisé le mot approprié. Ce texte n’avait pas seulement été codé : avant d’être crypté, ce passage avait d’abord été conçu comme une énigme.
Il ressentit une grande admiration pour l’homme qui l’avait rédigé.
Pour autant, il n’y avait pas de temps à perdre. Il devait résoudre l’énigme très rapidement. A sa connaissance, il était parvenu jusque-là à effacer toutes les traces pouvant conduire à lui. Mais il n’était pas stupide au point de sous-estimer l’ennemi. Malheureusement, pour éclairer les derniers détails de l’énigme, il avait besoin d’une bibliothèque. Cela signifiait qu’il allait devoir quitter la sécurité de sa cache et s’aventurer dehors.
Il resta un moment à réfléchir, puis estima que le soir était venu. Il allait
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